Premier numéro de la revue Harambee, produite par les étudiants du département d'histoire de l'Ucad

Préface

Par Bathie Samba Diagne, Master 1/histoire des modernités africaines
Kluivertb1@gmail.com
Dans un petit coin d’Afrique, dans une région balayée par l’Alizé, au cœur d’une ville qui vibre, une revue est née ! Harambee ! Dois-je appeler Jomo Kenyatta pour ponctuer chaque phrase de ce texte, lui qui maitrise si bien ce mot ? Certainement pas ! Son tertre, nous y avons trempé notre plume…
Aujourd’hui, la jeunesse africaine parle de renouveau. Préparer l’Afrique à des lendemains meilleurs. Ce projet ne saurait se réaliser sans une base réelle. Cette base revêt différentes formes et parmi celles-ci, la connaissance de l’histoire tient une place importante. Aucun arbre ne peut se développer sans ses racines. Pour construire le futur, il faut déjà connaitre le passé pour comprendre le présent. La revue Harambee apporte sa pierre à l’édifice.
C’est la première fois qu’une revue d’histoire africaine produite par des étudiants est créée au département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop. Ce fut le fruit d’un travail accompli dans la fraternité. Nous avons connu des nuits blanches. Nous accompagnaient chants de cigales et rhapsodies perdues à l’horizon. Ces mots que vous lisez, proviennent des sueurs du cœur mais aussi de la volonté de vouloir replacer l’Afrique dans la trame de l’histoire.
La connaissance de l’histoire est très importante surtout pour nous africains. La période coloniale a d’une certaine manière occulté notre histoire. Après les indépendances, l’idée de revenir sur cette histoire occultée a été l’une des principales missions des historiens de cette époque. Ils n’ont pas failli à cette tâche. Beaucoup d’historiens tels que Boubacar Barry par exemple ont étudié les royaumes sénégalais. Nous pensons que ce fait était une réponse par rapport à l’idée véhiculée : L’Afrique n’avait pas d’histoire. Aujourd’hui, cette existence de l’histoire africaine n’est plus à prouver. Nous pensons que le problème se situe à deux niveaux : la diffusion et l’authenticité.
La diffusion est sans doute l’un des plus grands problèmes. Dans le programme scolaire, la place, la plus grande est faite à l’histoire occidentale. L’histoire africaine le plus souvent se cantonne à une brève étude des royaumes ou à une étude de quelques aspects de l’histoire contemporaine. Pour un élève ou un individu qui n’est pas formé à l’histoire, il est difficile de savoir certaines choses. Par exemple, ce qui est enseigné à l’école sénégalaise, c’est que Christophe Colomb a découvert l’Amérique en 1492 or des africains y étaient avant cette date. Ivan Van Sertima relate bien ce fait dans  livre « They Came before Colombus » . Un livre que beaucoup ne connaissent pas. Un problème se pose aussi au niveau du circuit de diffusion. Une des différences entre les sociétés africaines et celles européennes, c’est aussi le taux d’alphabétisation. En Afrique, tout le monde ne sait pas lire. Consigner les connaissances dans les mémoires et thèses sans que le peuple n’ait accès à cela, ce n’est pas bénéfique. Les rencontres, panels etc. les habitants des bidonvilles de Dakar, Lagos, Bujumbura n’y vont pas pas. Le mieux, c’est d’offrir des plateformes qui vont faciliter l’accès à la connaissance. La revue Harambee répond à cela. En effet, vous allez lire les travaux de jeunes étudiants déterminés à vous offrir le meilleur en eux.
Le second problème porte sur l’authenticité. L’histoire africaine est assez complexe. Les sources parfois posent problème. Il est clair donc qu’avoir l’avis d’un spécialiste est bénéfique. Nos rédacteurs analysent et confrontent les sources afin de vous livrer la bonne information. Une raison de plus pour suivre la revue Harambee.
Le nom Harambee vient de la langue Swahili. L’une des langues les plus parlées d’Afrique. Ce terme signifie «  Tous ensemble ». Nous voyons bien que l’idée de valoriser l’Afrique et son histoire nous est chère.
Samedi 7 Décembre 2019, Dakar ne dormira pas. Vent frais, lumières et bruits se disputeront le terrain. Dans un coin d’une chambre tiède, une personne tiendra son téléphone ses yeux défilant sur un texte avec le titre : Harambee, premier numéro ! Une victoire pour les étudiants du département d’histoire, Une victoire pour tous les étudiants ! bonne lecture…


Article 1 : Femmes sénégalaises : Parcours et Evolution dans la colonie du Sénégal
Mame Issa Fam, Master 2/ histoire des modernités africaines
mameissaf@gmail.com

Sommaire
La Marginalisation de la femme sénégalaise durant la période coloniale
1) L’exclusion par l’école et le travail
2) L’exclusion par la famille, la religion et le travail
3) L’exclusion par la violence
L’interdiction du droit de vote aux femmes et le début de la lutte féminine
1) Les urnes interdites aux femmes
2) Saint-Louis, point de départ d’une lutte féminine
3) Les femmes accèdent au droit de vote
L’U.F.S (Union des Femmes du Sénégal)
1) La création de L’U.F.S
2) L’U.F.S et la lutte pour l’indépendance
3) L’internationalisation de l’U.F.S
4) L’U.F.S, une union panafricaine
5) L’éclatement de l’U.F.S
Exemples de  figures marquantes de la lutte féminine sénégalaise
1) Madame Rose Basse
2) Madame Arame Tchoumbé Samb
3) Madame Jeanne Martin Cissé
Photos



Introduction
Le Sénégal est un pays où l’intérêt pour la chose politique a toujours été une donnée constante. Bien qu’elles aient été souvent abandonnées à leur propre sort, les femmes sénégalaises, à travers leur passé politique, ont connu plusieurs mutations à l’image du rythme évolutif des sociétés coloniales et post-coloniales .Les rapports entre la femme et la politique dans la société sénégalaise n’ont pas fait l’objet d’études consistantes, surtout de la part des chercheurs. En effet la femme a été oubliée par les chercheurs universitaires dans leur œuvre commune de reconstruction des composantes de la société sénégalaise dans ses pans les plus saillants. Un problème de statut de la femme se pose pour sa reconnaissance en tant que valeur positive.
Ayant constaté cette absence de travaux sur les femmes sénégalaises, nous avons jugé nécessaire de leur consacrer quelques lignes pour racontrer leur trajectoire surtout dans le domaine politique où elles ont joué en un moment donné un rôle capital pour l’indépendance du pays .Cela nous amène à aborder un débat et des questions sur la socialisation de la femme dans la société sénégalaise durant la période coloniale, leur émancipation, et les personnalités féminines qui ont marqué l’histoire de notre pays.
La marginalisation de la femme sénégalaise durant la période coloniale
1 ) L’exclusion par l’école et le travail
Les filles ne constituaient pas une priorité dans la politique de l’administration coloniale en matière d’instruction et de travail rémunéré. Nous notons trois arrêtés signés le 24 novembre 1903 par le gouverneur général de L’A.O.F portant organisation de trois écoles professionnelles : L’Ecole Pinet Laprade installée à Dakar, puis à Gorée en 1910 pour former les maîtres ouvriers, l’Ecole primaire supérieure commerciale Faidherbe à Saint-Louis pour préparer les cadres subalternes commerciaux et administratifs et L’Ecole normale de Saint-Louis pour la formation des instituteurs. Ces écoles pionnières dans la formation des premiers intellectuels de l’Afrique occidentale ont privilégié les hommes dans leurs bancs. En plus lorsqu’un système éducatif a été mis en place pour elles par le colonisateur, leur scolarisation a été subvertie par le modèle domestique qui favorise les tâches ménagères. Le programme de l’enseignement primaire élémentaire pose les germes d’une différenciation sexuelle qui va être perceptible dans les orientions. C’est ainsi qu’en dehors du tronc commun entre les deux sexes, un enseignement des sciences naturelles appliquées à l’hygiène a été dispensé aux filles notamment blanchissage, repassage, couture et cuisine.
Dans l’école de haut niveau telle que L’Ecole William Ponty, c’est en 1939 qu’y fut fondée une section féminine alors que l’école fut ouverte depuis 1910.
2)  l’exclusion par la famille, la religion et l’idéologie coloniale
Le blocage des femmes dans l’enseignement est dû aussi aux préjugés et contraintes familiales, la religion et l’idéologie coloniale en matière d’éducation.
Pour les contraintes familiales, elles sont dues à l’égoïsme des hommes car pour eux le rôle dévolu à la jeune fille aujourd’hui, mère de demain ne milite pas pour son épanouissement sur le plan éducatif. Selon ces détracteurs contre l’instruction des filles, l’école détruit les coutumes établies et le respect dû aux parents. Chez les Wolofs, c’est lié à leur propre histoire où le pouvoir est dévolu matrilinéairement, mais ce sont les hommes qui se battent pour le pouvoir. Les femmes sont porteuses de valeurs de la société, ce sont elles qui transmettent ces valeurs (éducation).
Avec la religion l’évocation du péché originel commis par Eve et qui est à l’origine de l’expulsion du paradis du premier couple humain explique la marginalisation dans les sociétés chrétiennes à une certaine époque, de la femme « par qui le scandale est arrivé ».Dans les sociétés européennes, on a longtemps assimilé la femme à l’incarnation du diable, du mauvais esprit ou à la personnification de la tentation. La société européenne considérait la femme comme « utile à exploiter dans le but de satisfaire à moindres frais les désirs sexuels de l‘homme ou ses ambitions de toutes sortes » .L’autre conception est que la femme est satanique, impure et dangereuse, responsable de l’expulsion d’Adam du paradis. Cette conception il faut le noter a était transmise dans les colonies françaises comme le Sénégal.
En ce qui concerne les colons, ils ont attribué aux femmes colonisées un statut légal d’emblée inferieur. Ils restèrent aveugles aux réalités de pouvoir qui concernaient certaines catégories de femmes en fonction de leur âge, de leur statut social ou encore de leur poids économique. Les rôles politiques des femmes furent ainsi dénigrés dans le cadre de la sujétion coloniale, qu’il s’agisse de leurs institutions spécifiques telles les sociétés d’initiation ou les associations marchandes, de leur participation à des organismes collectifs (conseils de village, par exemple) ou du rôle de personnalités statuaires (reine, mère, épouses de chefs).
3)   l’exclusion par La violence
En plus de cela, il y a le caractère viril et musclé du pouvoir qui était trop marqué par la violence sanguinaire qui était devenue un des moyens essentiels de l’exercice du politique. La violence sanguinaire, était une donnée constante des rivalités du jeu politique. Ce mode de dévolution était dans une certaine mesure une entrave à la pénétration des femmes à conquérir le pouvoir.
L’interdiction du droit de vote aux femmes et le début de la lutte féminine
1) les urnes interdites aux femmes
Dans le journal officiel de la république française du 21 mars 1945, étaient publiés deux décrets pris le 19 février 1945 : le premier autorisant les femmes européennes étant hors de la métropole à voter tandis que le second, refusait aux femmes citoyennes de l’Afrique occidentale française ce même droit. Un tel acte allait faire couler beaucoup d’encre.
Cette décision est prise par le gouverneur général Pierre Cournairie qui pensait que, seul un degré d’émancipation très poussé pouvait justifier l’autorisation du vote aux colonisées. Il est guidé par la nécessité de sauvegarder les intérêts des européens de la colonie et par un esprit paternaliste. Une attitude qui ressort de son rapport sur l’exécution des résolutions de la conférence de Brazzaville datant du 26 octobre 1944. Il fallait donc pour le Gouverneur General que « la condition instruction et évolution » soit «  la condition de base essentielle exigée de l’électeur sujet français ».Les femmes n’étaient pas une priorité pour l’administration coloniale car la France a transposé son idéologie et sa conception de la place de la femme, qui n’évolue pas en dehors du foyer, dans ses colonies.
2)  Saint-Louis, point de départ d’une lutte féminine
C’est à Saint-Louis que l’on voit enfin l’implication des femmes par rapport au décret du 19 février 1945 qui les empêchait d’exercer tout le droit de vote, même citoyennes françaises dans les communes de plein exercice. C’est dans cette ville que la détermination dans la lutte sera la plus perceptible en raison de sa position sans équivoque de la municipalité et des associations patriotiques. Lors du meeting, elles viennent en masse exprimer leur colère et proposer des actions concrètes comme s’en prendre aux européennes qui iraient aux urnes, le jour du scrutin. Devant ce mépris dont l’administration fait preuve à leur égard, elles suggèrent l’unité et la lutte. Une prise de position des femmes qui arrange les responsables de la S.F.I.O qui les associent étroitement dans leur lutte contre l’administration coloniale. Cette situation pousse l’administration à mettre en place l’arrêté du 21 avril 1953 qui interdit les cortèges, les défilés, tam-tams et toutes manifestations sur le territoire de la commune de Saint-Louis du vendredi 24 avril au mardi 28 avril 1958. Des femmes comme Gnagna Séne, Mme Claver, Anta Gaye sont citées mais aucune d’elles n’est située ni socialement ni politiquement à l’exception de Soukeyna Konaré et Ndatté Yalla Fall en raison de leur parenté avec des hommes politiques sénégalais .La première étant la cousine de Lamine Gueye tandis que la seconde celle de Galandou Diouf. Toutes les deux seront choisies le 10 mars 1945 lors d’une réunion pour être assesseurs. Les femmes désormais apportent leur appui moral et financier dans le versement de cotisations pour les élus politiques locaux comme en témoignent les différentes contributions durant la campagne de sensibilisation.
3)  Les femmes accèdent au droit de vote
Jusque- là les femmes se mobilisaient en masse derrière les hommes seuls habilités à occuper des fonctions politiques. Le rôle des femmes se limitaient à rythmer la vie des partis par leurs applaudissements et leurs danses.
Le 17 avril 1945, le ministre des colonies est obligé de céder et d’annuler le décret du 19 février 1945 interdisant le droit de vote aux femmes citoyennes françaises .Le ministre par un télégraphe dira « les femmes, citoyennes françaises sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les citoyens français ».En fait cette capitulation est due au fait qu’en plus de la mobilisation générale au Sénégal, Charles Gros et Lamine Gueye portent les protestations des colonisés en France .Dans l’immédiat le vote des femmes débouche sur l’élection ou la victoire de Lamine Gueye dû à leur vote massif. Ainsi représentant à peu près 21% du corps électoral à Dakar, elles permettent à Lamine Gueye de recueillir 8590 voix devant son adversaire, le maire sortant Goux.  Et Lamine Gueye peut franchir la porte de la mairie de Dakar auréolé de prestige devant toutes les femmes qui voyaient en lui le principal artisan de leur droit civique . Le vote des femmes sénégalaises en 1945 a créé un changement de mentalité de la classe politique .C’est le point de départ de leur prise de conscience à une participation effective à l’ère politique qui s’ouvrait .Les femmes sont désormais recherchées pour le rôle qu’elles peuvent jouer dans le déroulement et l’issue des scrutins .Elles deviennent un enjeu électoral et une force politique susceptibles par son engagement , de donner un visage nouveaux aux consultations électorales .C’est pourquoi après 1945 tant la S.F.I.O et le B.D.S auront soin de constituer des comités de femmes dont le rôle mobilisation n’a cessé de croitre. Depuis lors, il est certain que les femmes ont joué leur partition aussi bien dans la vie des partis qu’au cours des différentes élections sous la colonisation comme après l’indépendance. Avec l’octroi du droit de vote aux femmes des communes de plein exercice, une page est tournée. Désormais, les hommes politiques sénégalais, députés au parlement français, s’attellent à mettre en place un nouveau contexte politique solidairement avec tous les députés de l’A.O.F et de l’A.E.F. Ils élaborent une nouvelle constitution afin de faire disparaitre l’arbitraire colonial. L’une des résultantes de ce nouveau contexte politique est l’extension du droit de vote à l’ensemble des colonies françaises.
Mais il faut noter que les femmes qui votaient étaient les femmes citoyennes françaises nées dans les 4 communes en plein exercice comme on a pu le rappeler précédemment.
L’U.F.S (Union des Femmes du Sénégal)
Membres: Fatou Mbengue, Arame Tchoumbé Samb, Rose Basse, Seynabou Ndiaye, Marie Ka, Jeanne Martin Cissé, Aida Mbaye Moda, Awa Gueye, Emma Turquin, Ndeye Ngoné Seye, Anna Gaye, Oumy Séne, Aida Sarr, Virginie Camara, et Anta Diop.
1) Création de l’U.F.S
C’est en 1952 que les femmes des principaux responsables de l’U.D.S se constituent en amical, sur le conseil de leur maris. Leur but est soutenir l’action de ces derniers, qui étant de l’opposition étaient constamment harcelés par l’administration coloniale. Elle les considéraient comme des communistes et des anti-français. Les réunions se tenant tour à tour  aux domiciles des dirigeants, elles comprennent la nécessité d’être solidaires. Il s’agissait donc d’une cellule d’amies liées par la cause politique de leurs maris. Une amicale qui n’avait pas de bureau et qui n’était pas une section de l’U.D.S à l’époque, il n’existait pas de section  féminine même dans l’organisation mère R.D.A. C’est en 1954 que le bureau du R.D.A  décide de mettre en place une section de femmes après un voyage effectué par Mme Jeanne Martin que Sékou Touré avait envoyé à Asnières en France pour le compte de la fédération démocratique internationale des femmes (F.D.I.F).En 1954, ces femmes avaient été les premières à célébrer la journée du 8 mars .Elles l’avaient décidé au cours d’une réunion tenue au cinéma Pax ( à la Gueule Tapée).Chaque week-end ,l’U.F.S établissait un programme où un quartier donné , aussi bien à Dakar que dans les régions ,était ciblé. Après l’appel des femmes par le tam-tam, les membres de l’U.F.S tenait une conférence en Wolof sur les problèmes de l’heure et ce intéressant plus particulièrement les femmes. Ainsi à chaque mouvement, les responsables politiques étaient assurés du soutien des hommes du Sénégal. Par ailleurs, cette organisation de femmes était une équipe très soudée .A chaque meeting d’un quelconque parti, elles s’y rendaient en groupe, chacune intervenait non pas pour défendre tel ou tel parti mais pour défendre un idéal. Il arrivait également que l’U.F.S fasse la distribution des organes de différents partis politiques lorsque les hommes étaient empêchés.
2) l’U.F.S et la lutte pour l’indépendance
Sur le plan politique le slogan de l’U.F.S était   << indépendance avant >>. Ainsi au referendum de 1958, les membres de cette union se rangent aux cotés des partis comme P.A.I opposés à une communauté européenne. Ce qui se traduit sur le terrain par le collage des affiches la nuit et des inscriptions au mur à 1h voire 2 heures du matin. Elles font également partie des porteurs de pancarte s auxquels le général de Gaulle s’adresse lors de son passage à Dakar. Avec des mouchoirs jaunes, elles montrent qu’elles étaient des femmes révolutionnaires. Elles étaient à la place Protet, actuelle place de l’indépendance  ce que confirme le politicien Mbaye Jacques Diop «  les femmes nous ont accompagnés ». Mme Jeanne Cissé «  c’est dire que nous étions vraiment impliquées…ce n’était pas seulement pour la femme, c’était pour une reconnaissance de l’identité de l’homme africain. Et plus tard, nous continuerons le combat pour maintenant lutter pour la reconnaissance du droit de la femme. Et reconnaitre que nous avions les mêmes droits que les hommes ».
3) l’internationalisation de l’U.F.S
Le combat de l’union des femmes du Sénégal pour conscientiser d’autres sœurs à leurs idéaux va se poursuivre à l’échelle continentale .C’est dans ce cadre que jeanne Martin Cissé s’est rendue en 1954 à un congrès à Asnières  en France sur l’invitation de la Fédération Démocratique Internationale des Femmes. Les autres femmes en mission aussi à l’étranger à tour de rôle. En 1961, dans l’euphorie des premières années post-indépendances, le président Guinéen Sékou Touré accueille à Conakry la première conférence des femmes africaines. A l’issue de cette rencontre, c’est à Julius Nyerere que reviendra l’honneur d’abriter l’assemblée constitutive en juillet 1962, à Dar-Es-Salam, la capitale Tanzanienne. Mais cette dynamique sera de courte durée du fait des séquelles nées des divergences du referendum du 28 septembre 1958.
Avant ça en 1954, une forte délégation de femmes sénégalaises prend à Moscou puis Vienne à une conférence sur la paix. Cette conférence s’était tenue après la commémoration du bombardement de Hiroshima. en 1956, Mme Sidibé représente l’organisation à un congrès des maires à Lausanne. Mmes Rose et Virginie Camara se rendent en France pour le compte de l’U.F.S. Mme T. Samb va à Prague et à Moscou, plus précisément à Yalta. Quant à Mme Magatte Diop, elle se rend à pékin chez les résistantes chinoises .sur ce point, il faut préciser que certaines missions ne sont pas situées dans le cadre de l’U.F.S, d’autres interviennent apparemment pour le compte de parti politique.
Les déplacements en dehors de l’A.O.F des membres de l’U.F.S étaient pris en charge par la fédération démocratique internationale des femmes car il leur était impossible avec leurs cotisations de payer les frais de voyage. Par contre, la somme collectée auprès des membres était remise aux déléguées choisies afin qu’elles puissent, une fois dans le pays hôte survenir à leurs besoins personnels.
4) l’U.F.S, une union panafricaine
En 1958, les membres de l’union s’étaient rendus à Bamako où elles prennent contact avec des associations féminines dans le but de créer une organisation africaine régionale de femmes. En 1959, elles se retrouvent à nouveau à Bamako et créent l’Union des Femmes de l’Ouest Africain(U.F.O.A) dont le secrétariat est confié à une dahoméenne. L’U.F.S prend contact avec d’autres associations de femmes au Nigeria, en Guinée, au Ghana, au Mali et au Dahomey. En 1961 Sékou Touré la tenue à Conakry de la première conférence des femmes. En dehors des membres de l’ex U.F.O.A on note la présence des femmes de la Sierra- Leone, du Liberia et du Nigeria pour la zone francophone. Mais aussi celles de la Tunisie, de l’Algérie étant en guerre. Au sortir de cette conférence les participantes décident de créer une panafricaine des femmes. Cette conférence qui regroupe toutes les associations féminines francophones et anglophones de l’Afrique occidentale, de l’Afrique de l’est, de l’Afrique du sud et de l’Afrique centrale voit la naissance du premier bureau exécutif de la panafricaine des femmes dont le secrétariat est confié à la guinée en la personne de Mme Jeanne M. Cissé, désignée par les autorités guinéennes. Le secrétariat général adjoint fut pour Sénégal secondé par le Mali, le Ghana, le Liberia, la Tunisie et le Tanganyika.
Son objectif, rassembler les forces vives féminines surtout pour travailler à l’unité africaine. Elle participe à l’appui des femmes des mouvements de libération d’Afrique en les invitant à différentes manifestations qui se tiennent en Afrique et en Europe, leur offrant aussi un lieu d’expression. Pour le cas des manifestations non africaines, la panafricaine des femmes aide pour les titres de voyage. Et par son statut consultatif la panafricaine des femmes intervenait à l’assemble générale de l’organisation de l’unité africaine (O.U.A).
5) l’Eclatement de l’U.F.S
Pour le facteur interne lorsque l’U.F.S se crée, il ya une relative stabilité politique au Sénégal. Le parti considéré comme étant de l’opposition l’U.D.S est dans une optique d’unité. Aussi fut-il aisé aux initiatrices de l’U.F.S de ratisser large en ralliant à leur cause des militantes du B.D.S et la S.F.I.O qui ont une véritable mainmise sur les femmes. L’U.F.S défendra donc des mots d’ordre politique lorsque ce fut le bien de tous les partis. Cependant devant les difficultés inhérentes aux partis politiques notamment, on pouvait prévoir un éclatement de l’organisation car toutes les femmes ne répondaient pas à la même motivation que la cellule de base qui avait eu l’idée de créer l’U.F.F. A cela s’ajoute qu'a l’intérieur du mouvement des femmes, il se pratique en réalité une politique de l’Autriche par rapport aux faits politiques.
Pour le facteur externe, le referendum de 1958, avec le vote du non par la Guinée entraine le départ de sa secrétaire générale Mme Jeanne Martin Cissé. Elle rentre en Guinée, rejoignant son mari qui l’a précédée dès l’entrée en vigueur de la loi-cadre.
Exemples de figures marquantes de la lutte féminine sénégalaise
Rose Basse : Farouche partisane de l’autonomie complète contrairement à son leader Lamine Gueye, elle avait été la première à revendiquer l’indépendance immédiate à la demande de la jeunesse du Sénégal, de certains camarades du P.A.I comme Baidy Ly et des membres de L’U.F.S. Parallèlement à la politique, Mme Rose Basse mène aussi  des activités syndicales en militant au sein de force ouvrière dans un premier temps. Puis, elle rallie l’Union générale des travailleurs d’Afrique Noire (U.G.T.A.N.). Elle figurait sur le billet de cinq mille francs. A la parution du billet Senghor aurait été le premier surpris.
Arame Tchoumbé Samb : c’était une femme non instruite, mais brave. Son mari Mbaye Paye le fait adhérer à l’U.D.S dont il était membre. Lors de la journée de commémoration des victimes du massacre de Thiaroye le 8 mars 1954, elle défile en compagnie de membres d’organisations syndicales, politiques et du conseil de la jeunesse. Ce jour là, elle est victime d’un malaise suite à une grenade lancée par les militaires venus réprimer la manifestation. Mme Samb est l’une des premières initiatrices du comité d’initiative des « Tanabères-Meetings » pour mobiliser et sensibiliser les populations à adhérer à l’U.D.S- R.D.A.
Jeanne Martin Cissé : Elle est née le 6 avril à Kankan en Guinée dans une famille musulmane modeste. En 1940 elle est instructrice à la célèbre école normale de Rufisque et c’est là qu’elle a fait connaissance avec Mariama Ba l’écrivaine et Annette Mbaye D’Erneville la journaliste sénégalaise .Elle fut la première femme au monde à présider le conseil de sécurité des nations-unies. Elle a incarné un grand symbole de lutte contre l’impérialisme et le traitement dégradant de la femme par l’homme. En 1954 elle s’est rendue à Asnières en France sur l’invitation de la fédération démocratique internationale des femmes. En 1961, lors de la conférence organisée à Conakry, elle est désignée par les autorités guinéennes comme secrétaire du bureau exécutif de la panafricaine. son objectif est de rassembler les forces vives féminines surtout pour travailler à l’unité africaine .Elle participe à l’appui des femmes des mouvements de libération de l’Afrique en les invitant à différentes manifestations qui se tiennent en Afrique et en Europe.




L’Union des Femmes du Sénégal, photo prise dans le mémoire de maitrise d’Aissatou Sow Dia : l’Evolution des femmes dans la vie politique sénégalaise de 1945 à nos jours.





Madame Jeanne Martin Cissé, photo prise sur Facebook.




Madame Rose Basse : photo prise sur Facebook.






Madame Rosse Basse sur le Billet de Cinq Mille Francs




Manifestation de l’U.F.S le 8 mars 1954, photo prise sur Facebook.



Article 2 : Histoire de la Franc-maçonnerie au Sénégal de 1781 à 2018 : Une ascension freinée par les contestations religieuses ?
Moulaye Bacary Tamba,  Master 1/histoire des modernités africaines
moulayetamba238@gmail.com

Sommaire :
Introduction
I- L’implantation et l’évolution de la franc – maçonnerie au Sénégal
1-Contexte : Les origines de la franc – maçonnerie et ses débuts au Sénégal
2-Les Loges maçonniques fondées à Saint – Louis du Sénégal
2.1-La Loge « Saint – Jacques des Trois Vertus » (1781)
2.2-La Loge « Parfaite Union » (1824)
2.3-La Loge « Union Sénégalaise » (1874)
2.4-La Loge « Avenir du Sénégal » (1893)
3-Les Loges maçonniques fondées à Dakar
3.1-La Loge « Etoile Occidentale » (1899)
3.2-La Loge « Blaise Diagne » (1977)
4-Comprendre le Grand Orient de France (G.O.D.F)

II-L ‘indépendance du Sénégal et les ripostes face à la montée en puissance de la franc – maçonnerie (1960 – 2018)
1-La laïcité en question
2-L’évolution de la franc – maçonnerie au Sénégal face aux contestations religieuses : du début à la dernière contestation religieuse contre les francs – maçons à Dakar en 2018
3-La franc – maçonnerie dans l’élite sénégalaise
4-La franc – maçonnerie est – elle une histoire sécrète au Sénégal ?

Conclusion


Introduction :
Aujourd’hui, au Sénégal, il n’y a plus de sujets tabous. En effet, nous sommes arrivés à un stade où les historiens africains se doivent de faire connaitre aux Africains leur véritable histoire. S’inscrivant dans cette logique, nous avons eu l’audace d’écrire ce présent article sur l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal. Ecrire, voire même dire des choses sur la franc – maçonnerie au Sénégal est considérée comme une chose très sensible pour plusieurs Sénégalais. C’est compréhensible, parce que ces derniers n’ont pas eu l’occasion peut être de mieux connaitre l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal, qui pourtant, a bel et bien existé au Sénégal depuis le XVIIIème siècle. Ainsi, en France, tout comme dans beaucoup de pays en Europe, plusieurs chercheurs ont publié des articles et des livres sur l’histoire de la franc – maçonnerie des pays respectifs. En France par exemple, nous constatons qu’il existe plusieurs documents sur l’histoire de la franc – maçonnerie. Tout le contraire au Sénégal, voire même en Afrique ou l’historiographie sur la franc – maçonnerie  laisse vraiment à désirer. Et cela, parce qu’il y a tout simplement un désengagement très visible des chercheurs africains sur ce domaine. En effet, s’il est devenu possible d’effectuer des recherches sur cette partie sombre de l’histoire du Sénégal, c’est dû en grande partie grâce aux explorateurs, navigateurs, négociants et marins, dont nombreux parmi eux étaient des francs – maçons qui amenaient avec eux plusieurs documents ayant des liens à la franc – maçonnerie. Cette histoire même de la franc – maçonnerie au Sénégal est très liée à son histoire politique, puisqu’à l’époque coloniale certains membres de l’administration coloniale étaient des francs – maçons. Comme quoi, la franc – maçonnerie a existé depuis plusieurs siècles au Sénégal. Etant une association secrète, son évolution dans le pays a été effectivement faite de façon sécrète. Ainsi, il ne faut pas y partir par quatre chemins, le Sénégal est bel et bien le berceau de la franc – maçonnerie en Afrique. Autrement dit, la plus ancienne loge maçonnique a été fondée au Sénégal (à Saint – Louis).
En outre, actuellement, la franc – maçonnerie est en pleine expansion dans beaucoup de pays en Afrique. L’exemple de quelques chefs d’Etat francs – maçons le prouve clairement. Nous constatons donc un désengagement des chercheurs africains sur le sujet de la franc – maçonnerie, qui malgré tout gagne beaucoup de terrains actuellement dans plusieurs pays africains. C’est pourquoi l’historiographie sur la franc – maçonnerie en Afrique laisse vraiment à désirer. Pourtant, l’histoire de la franc – maçonnerie est liée à celle politique des pays africains, dans la mesure où plusieurs élites intellectuelles des Etats africains furent initiées à la franc – maçonnerie. Comme approche, nous comptons faire une étude sur l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal de 1781 à 2018. Ce présent article a pour objectif  de permettre au lecteur de mieux comprendre la manière dont cette association sécrète a évolué au Sénégal, tout en dégageant aussi quelques pistes de réflexions.
I- L’IMPLANTATION ET L’EVOLUTION DE LA FRANC – MACONNERIE AU SENEGAL
1-      CONTEXTE : LES ORIGINES DE LA FRANC – MACONNERIE ET SES DEBUTS AU SENEGAL
Considérée comme «une société de pensée pour le progrès de l’humanité »[1], la franc – maçonnerie a longtemps existé dans le monde. Elle a été implantée au Sénégal par les Français depuis le XVIIIème siècle. De ses origines à nos jours, l’objectif de la franc – maçonnerie est de lutter pour la liberté des hommes dans leurs choix religieux, politiques, comportementaux (sexuels, alimentaires et autres), sans contrainte aucune. Voilà pourquoi depuis le départ les francs – maçons avaient manifesté leurs hostilités vis – à – vis des monarchies, surtout celles absolues qui prétendaient tenir tous les pouvoirs. Au fur et à mesure du temps, ces derniers gagnèrent beaucoup de terrains un peu partout à travers le monde. Cela a été rendu possible en grande partie par les explorateurs dont nombreux parmi eux étaient des francs – maçons. Ce fut l’exemple de Savorgna de Brazza (1852-1905) qui était un explorateur de l’Afrique équatoriale et qui avait organisé la colonie du Congo français, il fut initié au franc – maçonnerie en 1888 à la « Loge Alsace Lorraine » de Paris.[2] En effet, concernant le Sénégal, les premières loges maçonniques furent fondées depuis le XVIIIème siècle à Saint – Louis. Comme rappel, la ville de Saint – Louis du Sénégal fut successivement occupée par les Français et les Anglais. Autrement dit, les Français furent les premiers à occuper Saint – Louis, avec la guerre de sept (7) ans (1756-1763) les Anglais ont occupé la ville et plus tard avec la fin de la guerre les Français occupèrent de nouveau Saint – Louis. Existaient – elles des loges maçonniques à Saint – Louis sous l’occupation anglaise ? Il est difficile de l’approuver. Toutefois, il convient de retenir qu’au Sénégal la première loge maçonnique a été fondée à Saint – Louis en 1781, cette loge avait comme nom « Saint – Jacques des Trois Vertus ».[3] Les francs – maçons se rencontrent de façon sécrète dans des loges.

2-      LES LOGES MACONNIQUES FONDEES A SAINT – LOUIS DU SENEGAL
2.1- La Loge « Saint – Jacques des Trois Vertus » (1781)
Cette loge a été fondée en 1781 à Saint – Louis du Sénégal par le Grand Orient de France. Au départ, cette loge avait comme nom « Saint Jacques des Vrais Amis Rassemblés ». D’après l’historien français Georges Odo, cette loge était constituée de certains membres de l’armée, de l’administration de la ville naissante, et des commerçants liés à la compagnie du Sénégal, auxquels viennent s’adjoindre quelques négociants établis à leur compte et de petits artisans. Cette première Loge des francs – maçons, fondée à Saint – Louis, poussèrent certains chercheurs à considérer le Sénégal comme étant « la première terre d’atterrissage des francs – maçons venus de l’Europe, plus précisément de la France en Afrique. Ces francs – maçons avaient comme but de planter une pierre solide pour leur combat antireligieux au cœur de l’Afrique Occidentale Francophone. »[4] Autrement dit, le Sénégal est donc actuellement considéré comme étant le berceau de la franc – maçonnerie en Afrique. Puisque la loge maçonnique la plus ancienne en Afrique, a été fondée à Saint – Louis du Sénégal. Cela se justifie plus ou moins par le biais de sa position géographique.
2.2- La Loge « Parfaite Union » (1824)
Suite à la création de la première loge maçonnique au Sénégal en 1781, beaucoup d’autres loges furent fondées au Sénégal. La Loge « Parfaite Union » fut la deuxième loge maçonnique fondée à Saint – Louis. Toutefois, il serait anormale de dire que cette loge a succédé la première. Cette dernière existerait depuis 1823. Sauf qu’elle a été régularisée en 1824. L’évolution de la franc – maçonnerie au Sénégal s’est presque déroulée au méme moment avec l’expansion du christianisme et de l’Islam au fur et à mesure du temps. C’est pour cela que les quatre premières loges maçonniques furent fondées à Saint – Louis, qui d’ailleurs était la première ville coloniale du Sénégal ou d’ailleurs étaient présents beaucoup d’Européens. De ce fait, avec l’évolution de la franc – maçonnerie dans cette ville coloniale, en 1824 le maire de Saint – Louis Pellegrin François qui faisait partie de la société métisse fut initié à la franc – maçonnerie dans la Loge « Parfaite Union ».[5] En effet, les membres de cette loge étaient soit attachés à la marine, soit aux négociants.[6] Ces francs – maçons furent combattus et dés fois aidés par certains gouverneurs du Sénégal à l’époque coloniale. Comme quoi, certains gouverneurs étaient contre la franc – maçonnerie, surtout les obédiences maçonniques qui sont contre les dogmes et donc antireligieuses. Tandis que d’autres gouverneurs  de la colonie du Sénégal étaient en faveur de la franc – maçonnerie. Ce fut le cas de Jacques – François Roger qui était le premier gouverneur civil du Sénégal, qui était un franc – maçon et membre de la Loge « La Parfaite Union » de Saint – Louis du Sénégal. Ce dernier peut – être considéré comme le premier gouverneur de la colonie du Sénégal initié à la franc – maçonnerie. Ce gouverneur par le biais de sa fonction, avait beaucoup contribué pour l’expansion de la franc – maçonnerie au Sénégal. L’initiation de ce gouverneur à la franc – maçonnerie poussa en grande partie des Sénégalais d’adhérer à cette association secrète. Chose qui avait bel et bien contribué à la multiplicité des loges maçonniques au Sénégal.
2.3- La Loge « Union Sénégalaise » (1874)
Fondée en 1874 à Saint – Louis du Sénégal, c’est dans cette loge que fut initié le premier Sénégalais à la franc – maçonnerie Biran Sady le 17 juillet 1882, il était un employé de commerce né vers 1852 à Saint – Louis. Biran Sady est le premier Sénégalais franc – maçon. Après lui, d’autres Sénégalais furent initiés à la franc – maçonnerie dans cette méme loge : Mamadou Racine (Capitaine aux tirailleurs né à Podor en 1842) fut initié entre 1883-1884 à la franc – maçonnerie ; Mademba Saye (employé télégraphe né à Saint – Louis en 1852) fut également initié à la franc – maçonnerie.[7] Les membres de cette loge étaient des négociants, membres de l’administration français et de l’armée. Cette loge a été créée suite à l’autorisation du Gouverneur Valiére permettant aux francs – maçons de la créer.[8] Chose qui prouve que beaucoup de gouverneurs de la colonie du Sénégal n’étaient pas contre la franc – maçonnerie. En se basant de son nom, la création de cette loge avait comme intention de pousser beaucoup de sénégalais d’adhérer à la franc – maçonnerie. C’est pourquoi le premier  Sénégalais franc – maçon fut initié dans cette loge. Cette tâche des francs – maçons a été souvent rendue facile par certains gouverneurs de la colonie du Sénégal, tandis que d’autres gouverneurs de ladite colonie combattaient les francs – maçons. Méme en France le clergé catholique était contre la franc – maçonnerie. Ces premières loges maçonniques du Sénégal avaient des liens avec le Grand Orient de France, une obédience qui est contre les dogmes et donc antireligieux. La Loge « Union Sénégalaise » a beaucoup contribué à l’évolution de la franc – maçonnerie au Sénégal.
2.4- La Loge « Avenir du Sénégal » (1893)
Fondée en 1893, la Loge « Avenir du Sénégal » est la quatrième et dernière loge maçonnique connue à Saint – Louis du Sénégal. Cette loge, tout comme la précédente, était constituée de négociants, de quelques membres de l’armée et de l’administration coloniale. Mais au moment de sa création, cette loge « se heurte aussi aux islamistes intégristes »[9] du Sénégal. C’est pour cela que « le climat étant particulièrement défavorable à la loge et sera presque inactive jusqu’en 1965, date à laquelle elle disparait entièrement »[10]. Effectivement, c’est avec l’existence de cette loge que quelques musulmans sénégalais commencèrent à contester la franc – maçonnerie.
3-Les Loges maçonniques fondées à Dakar
3.1- La Loge « Etoile Occidentale » (1899)
Face aux difficultés de la Loge « Avenir du Sénégal », dues en grande partie à l’expansion de l’Islam au Sénégal, une autre loge fut fondée par les francs – maçons au Sénégal. Il s’agit bien sûr de la loge « Etoile Occidentale » fondée en 1899 à Dakar. Au moment de la fondation de cette loge, la ville de Dakar était en plein développement notamment avec l’implantation de plusieurs administrations coloniales et des maisons de commerce. L’année 1899 coïncide également à l’initiation du Sénégalais Blaise Diagne au franc – maçonnerie à la Loge « Amitié » à Saint – Denis Réunion[11].


3.2- La Loge « Blaise Diagne » (1977)

Source : Getty images

Blaise Diagne premier député noir africain élu à l’Assemblée nationale française était également un franc – maçon. Ainsi, retracer l’histoire de cette loge nous oblige de revenir un peu sur l’histoire de Blaise Diagne. Né d’un père Lébou, Niokhor Diagne, cuisinier et marin, et d’une mère Manjaque originaire de la Guinée – Bissau, Gnagna Anthony Preira, Blaise Diagne, de son vrai nom Galaye Mbaye Diagne, est très tôt adopté par  les Crespin, une famille métisse de notables de Gorée et de Saint – Louis qui lui donna le prénom de « Blaise ». Il bénéficie de plein droit de la nationalité française. Ce statut de citoyen français lui permettra d’accéder à d’importantes fonctions dans l’administration coloniale une fois celle – ci mise en place.[12]Ces fonctions de député et de douanier l’ont permis de voyager un peu partout en Afrique et en Europe. Ce qui l’a permis peut – être d’avoir des relations avec plusieurs loges maçonniques. Il fut initié comme franc – maçon  à la Loge « Amitié » à Saint – Denis Réunion en 1899. Par le biais de ces voyages et affectations, Blaise Diagne fut affilié à plusieurs Loges : la Loge « L’Indépendance malgache » à Tamatave, la Loge « Les Inséparables du Progrès » à Paris le 24 juillet 1906, la Loge « Pythagore » à Paris où il sera méme Vénérable de cette dernière Loge de 1922 à 1926, entre autres.[13]
Cependant, Blaise Diagne a beaucoup défendu les intérêts des Sénégalais, et même des Africains. En effet, c’est grâce à lui que les habitants des quatre communes du Sénégal (Saint – Louis, Dakar, Gorée, Rufisque) obtinrent le statut de citoyen. Il fut réélu plusieurs fois jusqu’à sa mort en 1934. C’est en sa mémoire que fut créée la Loge « Blaise Diagne » en 1977 par des francs – maçons. L’existence de cette loge a été méme confirmée en 2007 par Jean Michel Quillardet (Grand Maitre du Grand Orient de France), lors de son séjour à Dakar à l’occasion du 30éme anniversaire de la Loge « Blaise Diagne ».[14] Ce dernier avait méme accordé un entretien avec la presse sénégalaise. Une loge maçonnique existe aussi à Rufisque connu sous le nom « Emir Abdel Kader » cette dernière existerait au Sénégal depuis 1984.
4-    Comprendre le Grand Orient de France (G.O.D.F)
A l’occasion de la célébration du 30éme anniversaire de la Loge « Blaise Diagne », Jean Michel Quillardet (Grand Maitre du Grand Orient de France) était venu au Sénégal en 2007. Avec l’entretien qu’il avait accordé au quotidien sénégalais Le Soleil, nous pouvons retenir ceci sur le Grand Orient de France (G.O.D.F) d’après ses dits :
« Le Grand Orient de France est la principale obédience associative des francs – maçons en France. Nous existons depuis le XVIIIème siècle, plus précisément depuis 1728. Nous avons 47. 000 membres et nous sommes donc la première par l’histoire et la première par le nombre des obédiences maçonniques françaises (…) Je suis ici à Dakar à l’invitation de la loge maçonnique « Blaise Diagne » pour fêter le 30éme anniversaire et pour être à la rencontre des frères appartenant à la loge du Grand Orient, ici, sachant que nous avons des loges dans tous les pays du monde. Nous en avons 3 au Sénégal (…) Nous représentons une maçonnerie qui n’est de France que par l’histoire, mais qui prétend développer et présenter des valeurs universelles comme la tolérance, la démocratie, une certaine conception humaniste de l’homme, la laïcité et tout ce qui peut conduire à l’émancipation de l’homme et qui nous rassemble par la devise du Grand Orient de France : Liberté – Egalité – Fraternité (…) »[15]
Nous retiendrons d’après ce témoignage de Jean Michel Quillardet sur le Grand Orient de France comme chose très importante, que la devise de la République française (Liberté – Egalité – Fraternité) est également celle de l’obédience maçonnique du Grand Orient de France (G.O.D.F). En effet, ceci s’explique par le fait que beaucoup de francs – maçons français avaient bel et bien contribué à la révolution française de 1789. De méme, beaucoup de francs – maçons français ont aussi contribué à l’abolition de l’esclavage. Tel fut le cas de Victor Schœlcher (1804-1893), qui fut à l’origine de l’abolition de l’esclavage en 1848 lorsqu’il fut ministre de la Marine (des colonies) du gouvernement provisoire ; également initié à la franc – maçonnerie avant 1848 à la Loge « Les Amis de la Vérité » à Paris, puis affilié à « La Clémence Amitié ».[16]On notera que les francs – maçons ont été combattus par l’église catholique et méme par le régime de Vichy en France. D’ailleurs, méme « sous la seconde république, une crise avait secoué la franc – maçonnerie en France, crise bientôt surmontée par l’Esprit de conservatisme des Loges du Grand Orient ; surtout après l’élection à leur tête du Prince Lucien Murat ».[17]
II-  L’indépendance du Sénégal et les ripostes face à la montée en puissance de la franc – maçonnerie (1960-2018)
Au lendemain de l’indépendance du Sénégal, il y eut une montée en puissance de la franc – maçonnerie au Sénégal. Sauf que cette montée en puissance de cette dernière s’est heurtée dès le départ aux contestations religieuses. Comme quoi, de nombreuses loges maçonniques au Sénégal sont liées au Grand Orient de France (G.O.D.F), qui est une obédience adogmatique et donc contre la religion. C’est pourquoi, la franc – maçonnerie a été beaucoup contestée durant toute cette période au Sénégal. Ainsi, dans beaucoup d’autres pays africains, les francs – maçons étaient très combattus par les chefs d’Etat. Tels furent les cas dans plusieurs pays comme la Cote d’Ivoire, au Mali, entre autres ou des francs – maçons, souvent membres de l’élite politique, furent bel et bien combattus. Au Sénégal, il y eut plusieurs contestations religieuses face à la montée en puissance de la franc – maçonnerie, surtout juste après l’indépendance.
1-    La laïcité en question
Le Sénégal, une République laïque, d’où vient cette laïcité ? La laïcité est un principe de séparation entre l’Etat et les institutions religieuses, l’Etat n’exerçant aucun pouvoir religieux et les Eglises aucun pouvoir politique, et donc un caractère de neutralité religieuse, d’indépendance à l’égard de toutes Eglises et confessions.[18]En effet, la laïcité existait dans plusieurs colonies francophones, d’une façon particulière dans la colonie du Sénégal, et ce depuis très longtemps. Au fait, son instauration dans ces différentes colonies est due à la loi du 07 juillet 1904 qui fut à l’origine de l’instauration de la laïcité en France. Durant cette période, avec les liens qui existaient entre la métropole et les colonies de l’AOF, une politique stratégique fut mise en place dans le cadre d’instaurer la laïcité dans ces dites colonies. C’est dans ce sillage que cette loi de laïcisation fut appliquée dans la colonie du Sénégal. Cela a été rendue possible par le gouverneur général de l’AOF qui, durant cette période avait demandé son application dans les colonies françaises. Ainsi, au Sénégal, le gouverneur Ernest Roume donna sans hésitation un avis favorable à l’application de la loi du 07 juillet 1904.[19]Donc, de 1904 à 1959, la laïcité avait bel et bien existé au Sénégal.
Cependant, en 1960 avec l’indépendance du Sénégal, la loi pour l’adoption de la laïcité fut votée à l’assemblée nationale. Il est difficile de connaitre les noms des députés qui avaient voté cette loi, puisque le procès-verbal de cette séance de vote pour l’instauration de la laïcité au Sénégal n’était pas publié. Aussi faut – il le souligner, méme avec l’indépendance du Sénégal certains français occupaient des postes stratégiques dans le domaine politique. D’ailleurs, Hesseling Gerti nous fait savoir que lors du vote de la loi pour l’instauration de la laïcité au Sénégal, « des Français siégeaient à l’Assemblée nationale du Sénégal pendant le vote ».[20] Ces derniers étaient – ils des francs – maçons ? Il est sans doute difficile de s’y prononcer. Bref, nous pouvons dire que la laïcité est un but des francs – maçons. Cette laïcité a été méme un problème de l’époque coloniale à nos jours. Par exemple, le Gouverneur général de l’AOF Jules Carde, en 1923 avec son acte de poser la première de la cathédrale de Dakar, a provoqué la contestation des francs – maçons de la loge « Etoile occidentale » qui s’insurgeaient contre le fait que l’Etat colonial vienne en aide à l’édification d’un monument élevé au triomphe du cléricalisme en pays musulman, véritable atteinte à la liberté de conscience des peuples.[21] Autrement dit, les contestations, voire méme les combats entre catholiques et les francs – maçons étaient très fréquents en France tout comme dans ses colonies. Dans les colonies effectivement, il convient de mentionner qu’il y eut des gouverneurs qui étaient en faveur de la propagation de la franc – maçonnerie, au moment où d’autres en sont contre. C’est pour cela  que l’histoire de la franc – maçonnerie est un peu liée à l’évolution politique du Sénégal. Cette laïcité méme à l’époque coloniale tout comme après l’indépendance du Sénégal, n’était et n’est pas tellement respectée au Sénégal.
Toujours sur l’histoire de la laïcité au Sénégal, avec la nouvelle constitution du Sénégal après l’indépendance, en faisant référence au préambule de la constitution du Sénégal « Le peuple sénégalais est fortement attaché à ses valeurs culturelles qui cimentent le fondement méme de son unité nationale », l’on comprend que méme si le Sénégal est une République laïque, cette laïcité n’entrave pas ses valeurs traditionnelles héritées par ses ancêtres. Voilà pourquoi le premier Président de la République du Sénégal Léopold Sédar Senghor disait ceci « C’est le lieu et l’occasion de rappeler ce que notre Constitution entend par laïcité. La laïcité, pour nous, n’est ni l’athéisme ni la propagande anti – religieuse… Car la Religion est un aspect essentiel de la Culture. »[22] Toutefois, méme si la laïcité est perçue autrement au Sénégal, en se basant de ses origines, voire méme de sa vraie définition, elle est tout simplement un but des francs – maçons.
2-    L’évolution de la franc – maçonnerie au Sénégal face aux contestations religieuses : du début à la dernière contestation religieuse contre les francs – maçons à Dakar en 2018
Les contestations religieuses à l’égard de la franc – maçonnerie ont débuté presqu’au même moment de l’évolution de celle – ci au Sénégal. En effet, dans la colonie du Sénégal, au moment où les missionnaires œuvraient pour assurer la propagation du Christianisme, les francs – maçons établis dès le départ à Saint – Louis, se contentaient également d’assurer la multiplicité des loges maçonniques au Sénégal. Du coté des Chrétiens, les hostilités à l’égard des francs – maçons, ont été assurées par certains gouverneurs qui étaient en faveur de l’église catholique. De plus, avec l’expansion de l’Islam au Sénégal, les musulmans aussi commencèrent à contester l’évolution de la franc – maçonnerie. Pour le cas des musulmans, ces dernières ont été assurées en grande partie par les confréries religieuses qui occupent une place très importante dans le pays. Il est difficile d’étudier clairement ces contestations religieuses pendant cette longue période. Une chose est claire, ces contestations religieuses contre la franc – maçonnerie au Sénégal peuvent être considérées comme une sorte de freinage à l’ascension de la franc – maçonnerie au Sénégal, et elles étaient très fréquentes. De ce fait, la première grande contestation religieuse, voire même populaire, un peu connue parmi les Sénégalais, est celle de 1985. En effet, durant cette période avec l’ampleur des hostilités à l’égard des francs – maçons, lors de l’organisation d’une conférence sur la route de Ouakam par un ambassadeur du Sénégal, plusieurs membres de l’ONG Jamra (créée en 1983) y avaient pris part. En pleine conférence, à cause du discours d’un des conférenciers, Ramatoulani Abdou Latif Guéye de l’ONG Jamra perturba la conférence en taxant quelques conférenciers de francs – maçons. Du coup, la conférence fut perturbée et arrêtée à cause des querelles, insultes et bagarres, étant à l’origine méme de l’intervention des forces de l’ordre. Ainsi, au lendemain, par le biais de la presse sénégalaise, les membres de l’ONG Jamra furent au courant d’une plainte déposée à leur égard pour diffamation. Cette plainte avait provoqué un grand bruit dans le pays. Puisque ces membres de l’ONG Jamra avaient distribué des feuilles ou figuraient des noms de 30 francs – maçons sénégalais très célèbres à l’époque, et ce, dans plusieurs mosquées de Dakar.[23]Comme rappel, l’ONG Jamra est une organisation islamique qui se fixe comme objectif de défendre l’identité et les traditions sénégalaises à chaque fois que ces dernières semble être menacées. Et cette plainte a été retirée.En outre, il convient d’ajouter aussi les rôles des autorités religieuses au Sénégal qui également étaient et sont jusqu’à présent contre la franc – maçonnerie au Sénégal. De plus, la contestation religieuse la plus célèbre dans l’histoire du Sénégal contre les francs – maçons est celle de 2018. En effet, en 2018, 600 loges maçonniques se donnèrent rendez – vous à l’hôtel King Fahd Palace de Dakar pour assister aux Rencontres Humanistes et Fraternelles Africaines et Malgaches (REHFRAM). Cette rencontre maçonnique, dès son annonce avait provoqué, au – delà méme d’une contestation religieuse, un soulèvement populaire. Du coup, l’ONG Jamra, sous la direction de Mame Mactar Gueye en collaboration avec plusieurs autres organisations religieuses contestèrent l’organisation de cette rencontre à Dakar et méme nulle part au Sénégal. A cause de l’ampleur du soulèvement populaire durant cette période, le préfet de Dakar fut obligé d’empêcher l’organisation de cette rencontre par le biais d’un arrêté, pour éviter un trouble à l’ordre public. Finalement, cette rencontre a été délocalisée dans un autre pays en Afrique.
3-    La franc – maçonnerie dans l’élite sénégalaise
La franc – maçonnerie a longtemps existé dans l’élite sénégalaise. En effet, sur ce plan, nous pouvons évoquer le cas de Blaise Diagne qui, en étant un franc – maçon, a également occupé plusieurs postes au sein de l’élite politique, à l’époque coloniale. Il est d’ailleurs l’unique franc – maçon sénégalais qui s’assume, et il l’a été jusqu’à sa mort. Au fait, dans beaucoup de pays en Europe, il est très fréquent de voir des francs – maçons siéger au Parlement, ou encore d’occuper des postes stratégiques au sein de l’élite politique, car ces derniers exercent effectivement une certaine influence sur le plan politique. Il est clair que le méme cas existe au Sénégal, mais il est difficile d’identifier des francs – maçons sénégalais, parce que ces derniers préfèrent l’être de façon discrète. Pour le cas du Sénégal, il est difficile d’affirmer carrément la méme chose. Puisqu’au Sénégal la propagation de la franc – maçonnerie s’est déroulée depuis de très longues dates de façon discrète. Cause pour laquelle beaucoup de francs – maçons sénégalais n’osent se révéler clairement, et donc publiquement.
En outre, en 2009 avec l’article publié par le journal l’Express sur la « Franc – maçonnerie en Afrique » il y eut une grande révélation nous faisant comprendre que l’ancien Président de la République du Sénégal Monsieur Abdoulaye Wade « fait figure de maçon dormant ». Chose qui signifie tout simplement que ce dernier avait une fois fréquenté les loges. Durant cette période, cette révélation avait provoqué beaucoup de bruit dans le pays. Par conséquent, le Président Abdoulaye Wade avait très rapidement donné sa réponse sur ce sujet, pour apporter des éclaircissements sur cela à travers une mise au point :
« Vous écrivez : « Abdoulaye Wade, jadis initié à Besançon, fait figure de maçon dormant. De fait, il aurait pris depuis des lustres ses distances avec sa loge ». C’est exact, mais je précise que je ne suis pas dormant mais radié par suite de ma démission volontaire. Le maçon en sommeil ou dormant est celui qui reste inscrit, donc membre de l’association, mais sans activité. Ce ne fut pas mon cas. Etudiant à Besançon, j’ai quitté cette ville en septembre 1959, après ma thèse, soutenue le 27 juin 1959, il y a 50 ans. Lorsque j’étais jeune professeur, un de mes collègues eut souvent à m’entretenir de la maçonnerie. Par curiosité, j’y ai adhéré, espérant y trouver des échanges intellectuels de très haut niveau. Ce ne fut pas le cas. J’ai démissionné. Acte m’en a été donné depuis plus de quarante ans. S’agissant d’une association, au regard de la loi et de ses statuts, on y entre sur sélection, mais on en sort librement. C’est ce que j’ai fait. »[24]
De par cette réponse du Président Abdoulaye Wade, on peut retenir que ce dernier était un franc – maçon et maintenant il n’est plus franc – maçon en se basant sur cette réponse. C’est pourquoi quand le projet pour la construction du monument de la renaissance africaine fut annoncé et concrétisé à Dakar, beaucoup de Sénégalais considérèrent cela comme étant un futur temple pour les francs – maçons. Par exemple, durant cette période, pour le Collectif des Associations Islamiques du Sénégal (CAIS) (…), le monument (de la renaissance africaine) est une fierté pour la communauté maçonnique nationale et internationale. »[25]C’est – à – dire, ces genres d’accusations vis – à – vis de ce monument étaient très fréquentes durant cette période. Comme précision, ce monument de la renaissance n’a aucun lien avec la franc – maçonnerie. Dans l’élite sénégalaise, il est difficile d’y distinguer des francs – maçons, parce que ces derniers préfèrent choisir l’option discrète.
4-    La franc – maçonnerie est – elle une histoire sécrète au Sénégal ?
Actuellement au Sénégal, beaucoup de gens n’aiment pas échanger sur la franc – maçonnerie, parce que cette dernière est une chose très sensible pour eux. Il est vrai que la franc – maçonnerie a existé au Sénégal depuis plusieurs siècles. L’évolution de cette dernière n’a pas été facile. Si l’histoire de la franc – maçonnerie ne peut être considérée comme une histoire sécrète au Sénégal, les francs – maçons sénégalais ne le montrent jamais publiquement. Voilà pourquoi d’aucuns considèrent cette partie de l’histoire du Sénégal comme une chose sécrète. On peut bel et bien écrire sur l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal en respectant la posture des francs – maçons sénégalais qui d’ailleurs ne le montrent pas publiquement. Cela a une conséquence, puisqu’au fur et à mesure du temps, on peut dire qu’aucun chercheur ne pourra effectuer des recherches dans ce domaine.
Parallèlement à ce qui se passe dans beaucoup d’autres pays africains ou certaines autorités politiques, en occurrence des chefs d’Etat montrent publiquement leur appartenance à la franc – maçonnerie. Chose qui prouve que l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal est liée à l’histoire politique de ce dernier. Donc la franc – maçonnerie n’est point une chose sécrète dans les autres pays en Afrique et méme ailleurs, tout le contraire au Sénégal. Effectivement, sur le sujet de la franc – maçonnerie au Sénégal, l’on constate clairement un désengagement des chercheurs sénégalais.

Conclusion
La franc – maçonnerie a existé au Sénégal depuis plusieurs siècles. La première loge maçonnique a été fondée à Saint – Louis. Et cela, parce que dès le départ les Européens s’y étaient établis. A travers l’interconnexion entre commerçants, négociants et quelques membres de l’administration coloniale, la franc – maçonnerie importée en Europe, a connu une importante évolution au fur et à mesure du temps. La propagation de cette dernière au Sénégal a été en grande partie assurée par certains gouverneurs à l’époque coloniale au Sénégal qui méme s’ils n’étaient pas tous des francs – maçons, ont quand méme facilité le terrain pour l’évolution de la franc – maçonnerie. Par contre, tel n’était pas le cas pour d’autres gouverneurs qui manifestaient clairement leurs hostilités à l’égard des francs – façons. Ainsi, de la période allant de 1960 à nos jours, cette évolution de la franc – maçonnerie s’est heurtée à plusieurs reprises aux contestations religieuses. A cause de ces contestations religieuses, de la rareté des documents sur la franc – maçonnerie au Sénégal, et de la posture discrète des francs – maçons sénégalais, il est très difficile de faire des recherches sur le sujet. Pour le cas de la contestation religieuse, voire méme populaire à l’égard des francs – maçons, nous pouvons prendre l’exemple de l’année 2018 qui peut être considérée comme une sorte de freinage à l’ascension de la franc – maçonnerie au Sénégal. Si ces contestations peuvent être perçues comme une sorte de freinage contre la franc – maçonnerie au Sénégal de façon publique, de manière discrète nous pouvons dire que la franc – maçonnerie y est  en pleine évolution. Toutefois, l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal est un peu liée à son histoire politique, et ce, de la période coloniale à nos jours. Cette partie sombre de l’histoire du Sénégal mérite d’être connue. D’où l’importance de cet article qui n’est qu’une petite brochure sur l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal.

Article 3 : La magie dans l’univers Egypto-africain
Par Ndiana Faye, étudiant en Master II / Egyptologie
ndianafaye12@gmail.com


Article 4 : L’or du Soudan occidentale à la lumière des sources arabes
Boubacar Bop, Master 1/ Histoire médiévale
Bopbubakr159@gmail.com

INTRODUCTION
Le Soudan occidental des auteurs et géographes arabes doit être compris dans cet ensemble appelé « Bilad es-Sudan ». Ce dernier est un mot arabe qui signifie le  « pays des Noirs » et fait référence l’Afrique de l’ouest durant la période médiévale marquée par la succession des Grands Empires (Ghana, Mali et Songhay). Les Arabes ont, dans une large mesure, contribué à la connaissance de l’Afrique Noire médiévale. Leurs textes restent une source incontournable pour la période allant du IXe aux XVIe siècles. Ils ont abordé plusieurs thèmes : économie, politique, société, croyance, pratique culturelle et mœurs. Mais le Soudan des auteurs arabes est, avant tout, le pays de l’or. Ce sujet du métal jaune occupe une place importante dans les sources arabes et a fait couler beaucoup d’encre avec des récits mélangeant « le vrai, le faux et l’imaginaire ». Ce présent travail s’efforce d’apporter une synthèse des différentes informations traitées par les auteurs arabes et s’articulant autour de l’or. Au préalable, il sera utile de délimiter l’espace et de présenter les auteurs arabes.
I) Etude de l’espace
Le professeur Idrissi Ba considéré que : «  l’Ouest-africain comprend quatre unités naturelles : le Sahara occidental, le Sahel, le Soudan et les régions forestières ».
Le Sahara occidental était le territoire des Sanhadja qui regroupait, entre autres, les Lamtuna, Masufa et Djuddala. Avec le commerce transsaharien, cette région fut favorisée par l’accroissement des activités comme le commerce, le négoce, les razzias, l’acheminement des caravanes.
Au sortir du Sahara, les voyageurs arabes venant du Maghreb ou d’Egypte, pénètrent dans le Sahel qui constitue une transition entre le Sahara et le Soudan. Ce rivage, longeant le Sénégal et le Niger et aboutissant dans la région du Lac Tchad, fut une terre de contacts. En effet, cette bordure a été un centre de gravitation des marchés soudanais. Les grands centres commerciaux (Koumbi-Ghana, Oualata, Tombouctou et Gao) se développèrent dans cet espace en favorisant le prestige et la renommée des empires médiévaux. En franchissant le Sahel, on est déjà dans la Soudan qui se présente comme une vaste savane et un important grenier. Enfin, la région forestière ou guinéenne est très peu renseignée par les auteurs arabes. Ces derniers sont presque muets concernant cette zone. Pourtant, elle était fortement humanisée. Les colporteurs dyula ou wangara et hawsa ont parcouru ses pistes, à pied ou à dos d’âne, à la recherche des produits tels l’or et la kola. Très impliqués dans le commerce transsaharien, ces colporteurs en plus des guides, des gardes, des éclaireurs, des caravaniers, des négociants…sont les informateurs attitrés des commerçants et voyageurs arabes. Pour la plupart, les auteurs et géographes arabes n’ont jamais posé le pied sur le pays des Noirs.
II) Qui sont les auteurs arabes ?
Les auteurs arabes sont des voyageurs et géographes musulmans qui ont sillonné le globe pour tracer les cartes du monde connu. Ils étaient caractérisés par un souci de vérité et d’objectivité dans cette tâche. Cependant, ils avaient une configuration et une connaissance très vague du continent noir. C’est, comme le dit Djibril Tamsir Niane, : « au XIe siècle de notre ère que les géographes et voyageurs arabes viendront combler les lacunes de la carte de L’Afrique et mettre des noms sur certaines parties laissées jusque-là en blanc. »
C’est d’abord Al Bakri, compilateur andalou, sans être sorti de son pays, qui nous a laissé une œuvre de premier choix sur le Soudan occidental du XIe siècle. Al Idrissi, grand géographe, fit le point des connaissances géographiques de son temps au XIIe siècle. Au XIVe siècle, Ibn Khaldun, l’un des pères de la sociologie, consacra des pages au Soudan en établissant la liste dynastique des souverains du Mali et donna aussi une idée sur l’organisation étatique et des structures politiques de ce temps. Ibn Battuta, au bout d’un séjour de huit mois à Niani, a laissé le plus saisissant tableau de la cour malienne. Il fut même reçu par le Mansa Suleyman. Enfin, nous citons Al Umari, un secrétaire mameluks du Caire, qui a puisé à bonne source auprès des gens qui ont approché les pèlerins soudanais lors de leurs passages dans la capitale égyptienne.
La liste est longue. Mais, nous retenons ces quelques noms illustres pour signaler, à juste titre, combien l’histoire africaine est redevable aux auteurs arabes. Le thème préféré de ces derniers est, sans aucun doute, celui de l’or.
III) L’or du Soudan occidental
Les sources arabes sont prolixes sur le thème de l’or. Nous en tirons d’abondants renseignements qui portent sur divers aspects tournant autour  du métal jaune : son emplacement, sa nature, son contrôle, sa récolte, l’accessibilité de son pays, son exploitation et son commerce. Les récits qu’en font les auteurs arabes commercent avec le merveilleux, l’imaginaire et l’extraordinaire.
Les commerçants et souverains africains ont propagé de fausses informations au sujet de l’or. Concernant son emplacement, Al Umari pense que l’or se trouvait dans le désert. Al Yakubi et Al Istakhri affirment respectivement que l’or se trouvait aux environs de Sidjilimassa et au royaume du Ghana. D’après Aymar, la certitude qu’on peut avoir c’est que : « l’or n’est pas produit dans le pays des marchands noirs où se rendent les caravanes, il vient de plus loin encore ». L’explication est que les souverains africains voulaient s’assurer le monopole de son exploitation. L’une des rares informations touchant ce point est d’Al Yakubi qui écrit : « on extrait et travaille l’or comme on bat le lait ». Ici, il fait allusion à la technique du tamisage ou de l’orpaillage qui permettait d’obtenir l’or alluvionnaire. Au côté de ce dernier, nous avons l’or éluvionnaire extirpé par le creusement de puits.
Chez les auteurs arabes, l’or est désigné par deux noms : Tibr (poudre) et Dhabab (pépite). Les informations touchant la récolte de ces deux natures d’or sont rapportées, d’une part, par Fakih qui écrit : « l’or pousse comme des plantes dans le sable comme poussent les carottes, on le cueille au lever du soleil ». D’autre part, Al Umari se fait plus précis : « on récolte deux variétés de plantes de l’or. L’une pousse au printemps à la fin des périodes de pluies dans le désert. La seconde espèce se trouve toute l’année, on creuse des trous et recueille des racines d’or. » L’or était répandu dans le Soudan occidental. Le métal jaune se trouvait, entre autres, dans le Bouré, le Ngalam, le royaume du Ghana. De ce fait, les auteurs arabes confondaient les puits d’or avec des mines. Cependant, comme mines, l’Afrique n’en a connu que dans le Grand Zimbabwe (Monomotapa). Pour le commerce de l’or, il est affirmé qu’il était muet. Ce commerce dont parlent les voyageurs et géographes musulmans se réduisait à une sorte de troc sans usage de monnaie, sans palabres ni accords négociés.
CONCLUSION
L’or du Soudan occidental à la lumière des sources arabes démontre l’ubiquité de cette ressource dans cette partie du continent noir. Autant l’or était perçu par les historiens et géographes arabes comme une richesse minérale, économique et monétaire, autant il était considéré par les africains comme ayant une valeur mythico-magique car étant habité par les esprits. Enfin, la hiérarchisation des ressources minérales retrouvées par les auteurs arabes était différente de celle des africains. Pour les arabes, nous avions le peloton suivant : l’or, le sel, l’amiante, l’agate, l’argent et l’alun. Pour les africains, nous avions une autre échelle de valeur : le sel, le fer, le cuivre, les verroteries, les perles et les cauris.
Le hasard de l’histoire a fait que, avec le temps, les produits ou richesses minérales qui avaient plus de valeur pour les commerçants arabo-musulmans vont aussi le devenir pour les africains par effet de contamination.

Article 5 : L’institution carcérale au Sénégal : héritage et problèmes nouveaux
Abdoulaye Seck, Master 1, / histoire des modernités africaines
seckabdoulaye26@gmail.com

INTRODUCTION
Toutes les civilisations ont connu un système de pénalité et de sanction. Née en Europe et en Amérique au XVIIIe siècle, la prison pénitentiaire s’imposa comme une réalité massive du système judiciaire colonial dès les premières années de la conquête[59]. Née en Europe et en Amérique au cours du XVIIIe siècle, la prison pénitentiaire s’imposa comme une réalité massive du système judiciaire colonial dès les premières années de la conquête. L’implantation d’institutions métropolitaines dans les colonies devient le souci majeur de l’administrateur. L’installation des établissements carcéraux deviennent une réalité dans la colonie. L’arrivée de l’Islam a apporté quelques changements dans les modes de répressions et de sanctions locaux mais celui-ci n’avaient pas eu autant de gloire que celui des colonisateurs Européens. Avec la colonisation, l’espace était bien codifié et l’autorité coloniale avait mis son empreinte jusqu’à la veille des indépendances. Ainsi l’institution  carcérale connaitra de nouveaux administrateurs. Le pouvoir postcolonial prend à bras le corps la question liée à l’institution carcérale malgré les héritages défavorables notés dans son fonctionnement. Entre crise interne des Etats et luttes contre la déviance sociale, l’institution carcérale est toujours disponible. Avec le monde contemporain où l’humanité traverse une crise extrêmement difficile marquée par des mutations économiques, culturelles et sociétale, l’institution carcérale devient un élément  incontournable dans les nouveaux dispositifs pénaux. Ainsi, le principal problème que soulève notre sujet est, quels ont été les débuts de l’administration pénitentiaire coloniale ?
La réponse à cette question soulève diverse question annexe : Quel est le rôle de l’établissement pénitentiaire dans le dispositif de l’organisation de la colonie ?
Comment le mode d’emprisonnement carcéral s’est-il imposer dans une société étrangère ?
Quelles ont été les réactions des populations indigènes dans l’établissement des institutions carcérales ?
Quelles sont les politiques pénitentiaires mises en œuvre par l’état post coloniale ?

I_ Les établissements carcéraux pendant la période coloniale
Issue du système pénal européen, l’institution carcérale prend de nouvelles dimensions et significations dans son application aux différentes colonies.
1_ Les objectifs et rôles des premiers établissements carcéraux
L’établissement d’une autorité et d’un contrôle sans faille sur les hommes et les espaces était la condition première à remplir par les colonisateurs pour assurer une réussite de leur projet. L’arrivée des Européens sur le continent Africain n’avait pas trouvé un vide sur le plan judiciaire. Seulement le droit et l’organisation juridictionnelle locale étaient mal connus. L’application des lois coloniales dans les différentes colonies a joué un rôle important dans l’évolution des institutions judiciaires. Face à la dualité de justice (indigène et métropolitaine), le pouvoir coloniale décide de prévoir deux organisations juridictionnelles distincts, l’une pour les ressortissants de statut civil français et l’autre pour ceux du personnel de droit local[60]. Apres l’application de la justice dans les colonies, nous assistons à une substitution autoritaire des systèmes punitifs locales par celles coloniales.
En effet, avec la poussé remarquable de l’urbanisation, la colonie du Sénégal change aussitôt de visage. Elle est impulsée par la reprise économique des années 1850 pour le comptoir de Saint-Louis et Gorée et l’exploitation de l’économie arachidière, mais aussi avec les options politiques du pouvoir colonial et la mise en place d’une infrastructure de communication ferroviaire et portuaire pour Dakar, Rufisque et Thiès. Ce qui favorisa l’émergence des villes et crées en même temps de nouveaux citadins. Ainsi on assiste à l’explosion démographique dans ces centres urbains. C’est dans ce contexte qu’est apparu la prison dans les villes de la colonie du Sénégal. Elle fut un outil particulièrement disponible et présent dans tous les espaces sous le contrôle colonial. A ses débuts, sa fonction était ambivalente, elle était utilisée comme un instrument de poursuite des guerres de conquêtes coloniale, visant à mettre un terme à toutes volontés de résistance de la part des élites autochtones vaincues. Par la suite elle est devenue un instrument d’approvisionnement de mains d’œuvres à bon marché à l’entreprise coloniale. Enfin, avec l’essor de l’urbanisation et l’émergence de nouveaux citadins dont les comportements et pratiques ne sont pas toujours conformes à la norme édictée par les autorités gouvernementales et municipales, la prison devient à nouveau un outil de contrôle des marges et de tous les acteurs considérés par le pouvoir colonial comme un perturbateur de l’ordre établie. Ainsi, On peut trouver en Afrique noire précoloniale différents types d’enfermements liés à des fins religieux, ethniques et culturelles (initiation à la vie) mais jamais on ne trouvera de type d’enfermement comparable à la prison carcérale telle qu’elle est apparue vers le XVIIIe siècle en Europe.[61] Malgré la présence de formes complexes tels que la captivité, les traites, l’isolement et autres, le modèle européen était perçu comme étant de nouvelles institutions en Afrique imposé brutalement par le pouvoir colonial. Au Sénégal, l’expérience fut faite dans les deux villes les plus importantes à cette époque à savoir Saint-Louis et Gorée. C’est par la suite, durant le XIXe et XXe siècle, que la prison s’est répandue vers l’intérieur du pays. La construction des prisons répondait à différentes préoccupations. En premier lieu, nous avons la disponibilité d’une main-d’œuvre qui coutera moins chère à l’administration, mais aussi une main-d’œuvre toujours disponible pour l’accomplissement de certaines tâches (ils remplacent les travailleurs en cas de grève)[62]. En second lieu, c’était pour diminuer la force des jeunes (la population locale) qui était l’entrave majeure à la réalisation de certains projets.[63] Ainsi nous assistons à l’évolution de la prison, les contextes changent et elle devient un outil important dans nos états modernes.

2_ La réaction des autochtones face à cette nouvelle institution
La plupart des sociétés africaines sont de nature réticente à la privatisation de liberté de l’individu. La prison étant un lieu de sanction, de correction est étrangère aux institutions et réalités africaines. L’inexistence de la prison, en mode carcéral, peut se justifier par une philosophie de l’homme mais aussi, elle est liée par l’organisation de la société. N’empêche avant la colonisation, les sociétés qui formaient ce qu’est devenu le Sénégal d’aujourd’hui comportaient des systèmes de répressions régissant la vie en communauté. Les systèmes de répressions des autochtones étaient très complexes. En effet, la hiérarchisation de la société s’est manifestée jusqu’aux affaires judiciaires. Les châtiments frappant les individus étaient en fonction de leurs catégories, de leurs statuts et de leurs rangs sociaux. Les nobles bénéficiaient souvent de l’exile en cas d’homicide volontaire alors que les exclus du pouvoir (badolo) auront comme peine la réduction en esclavage pour la même infraction. Ainsi, face à la complexité des systèmes de répressions locaux, l’administration coloniale décida de réorganiser l’appareil de sanction judiciaire en substituant les systèmes de répressions autochtones à de nouvelles sanctions étrangères aux réalités africaine. « La peine capitale, l’amende, la bastonnade, la prison avec travail forcé, la déportation à temps où à perpétuité se substituèrent aux pénalités en vigueur dans les sociétés autochtones du Sénégal »[64]. La réception de ces nouvelles pénalités entraine d’énormes changement chez les autochtones. La population locale s’oppose farouchement à ces nouvelles pénalités développer par l’autorité coloniale. Pour éviter le projet colonial, les populations locales recoururent à de nombreuses solutions leurs permettant d’échapper la prison carcérale. Selon Thioub, « des formes diverses de refus et d’évitement de la prison ont été développées par les colonisées : recours aux solutions radicales ou exceptionnelles - suicide, fuite dans l’imaginaire – ou simplement pratique : évasion »[65]. Ces solutions sont pour la plupart basé sur le code de l’honneur. En effet, la plupart des hommes libre (garmi) enfermer sur décision de l’autorité coloniale se sont donner la mort pour ne pas déchoir l’honneur familiale et le rang sociale. De nombreux cas de suicide ont été répertorier pendant cette époque.
Face à l’inefficacité du suicide, les populations locales mettent en contribution leurs savoir. Ainsi des talismans sont fabriqués pour se protéger contre l’autorité coloniale mais aussi pour éviter l’emprisonnement « nous avons recense un certains nombres de talismans produits dans des endroits précis au Sénégal et de longue date, renommés pour leur capacité à protéger contre la prison ; la corne de Ndéméne ou lokki Ndéméne protège contre les dangers issus de tout pouvoir administratif, le gris-gris à nœud de Koular qui rend invisible »[66]. Quand ces solutions ont montré leur limite, et que le concerné soit emprisonner, le dernier recours est l’évasion. En effet d’énormes cas d’évasion ont été noté par l’autorité coloniale. L’évasion constitue d’une part l’échec de la politique pénitentiaire, mais d’autre part, elle montre que la défaite de l’individu incarcérer n’est pas totale.  A côté du phénomène de l’évasion, on note les cas de fuites en cas d’acte répréhensible.
L’enfermement carcéral était mal perçu par la population. Humainement, c’était difficile à tolérer. Les autochtones ne pouvaient pas concevoir la privatisation d’un individu  de sa liberté. C’est pour cela que différentes méthodes ont été utilisées pour échapper à ce type de châtiment
.
II _l’institution carcérale pendant la période postcoloniale
Les débuts du pouvoir postcolonial ont été marqués par la consolidation et l’anéantissement de certaines institutions coloniales. L’institution carcérale fait partis des institutions maintenues par le pouvoir postcolonial. .
1_ L’héritage de la prison par le pouvoir postcolonial
Le pouvoir postcolonial a héritier une situation pénitentiaire très complexe. Avec les indépendances, le Sénégal a recueilli l’institution carcérale des mains de l’autorité coloniale. Au lendemain de la seconde guerre mondiale d’énorme changement a été noté dans la politique de répression coloniale. En effet, en 1944, l’évolution de la guerre avait permis au comité de libération nationale de rédiger des projets pour modifier la politique de répression du régime de Vichy[67]. Les reformes pénitentiaire de 1944 sont restée dans les tiroirs et aucune reformes n’est appliquée.  La guerre a aggravée la crise pénitentiaire. Ainsi c’est en 1947 qu’est intervenu de nouvelle codification pénitentiaire règlementant le régime des prisons du Sénégal par l’arrêté du 22 octobre 1947. De 1947 à 1960, d’importantes réformes ont été effectuer dans le cadre juridique. A partir de 1960, l’institution carcérale sénégalaise change d’administrateur. De nombreuses interventions de la part de l’autorité publique ont été notées. Ces interventions ont été réalisées plus sur le cadre juridique de l’institution carcérale que sur le domaine des infrastructures. En effet les deux décennies qui  débutent les indépendances ont été marquée par des crises non négligeable. En 1962, nous assistons à la toute première crise postcoloniale. Senghor et M Dia deux géants hommes d’Etats s’embrouillent. Le régime bicéphale, c’est-à-dire un régime partagé entre le président du conseil et  le président de la république, prend fin. Ainsi le président de la république reste le seul à avoir le pouvoir exécutif. Quelques années plupart, le Sénégal est touché par la vague de contestation des mouvements estudiantins de 1968, qui coïncide avec la sécheresse dans le pays. La crise de mai 1968 et la sècheresse de cette même année ont été décisives dans les facteurs qui conduisent à la déviance. La sécheresse a occasionnée l’exode rural et les populations se dirigent vers les centres urbains augmentant le nombre de chômeur et le problème de survie. Quant aux événements de mai 1968, ils ont paralysé tout le système éducatif. Ces conséquences renforcent la tentation de la criminalité. Face à cet état de fait, l’Etat du Sénégal, héritier de l’institution carcérale décide de renforcer son système carcéral. C’est ainsi que nous assistons en 1972 à l’érection du Service des prisons à la Direction de l’administration pénitentiaire. Les nouveaux agents pénitentiaires recevront des formations dans ce domaine ce qui n’était pas le cas durant la période coloniale. En plus nous auront la participation des femmes dans l’administration pénitentiaire. Ainsi hormis, le cadre juridictionnelle, certaines avancées ont été remarquées de la part de l’autorité publique. La mise en place en 1972 d’un établissement carcérale exclusivement féminine est l’une des innovations majeures que le pouvoir locale apporte en termes d’infrastructure. La déviance des femmes étant moyen fréquente, l’autorité coloniale n’avait pas prévus de lieu pour leurs incarcérations. A partir des années 1980, d’importantes modifications ont été effectuée au niveau de l’administration pénitentiaire causé par la politique d’ajustement structurelle. La réduction du nombre de fonctionnaire a entrainé un déséquilibre entre  les détenus et le personnel pénitentiaire. Ce période coïncide avec une évolution de la population carcérale causé par la bande de rébellion des indépendantistes qui sévit au sud du pays, Casamance, mais aussi par les évènements 1988 et la crise avec les maures de Mauritanie en 1989. Tous ces facteurs ont joué un rôle important dans l’héritage de l’institution carcérale.

2_La prison moderne face aux problèmes nouveaux
Aujourd’hui avec l’urbanisation rapide des villes, la conjoncture économique défavorable, l’exode massif, le chômage des jeunes, nos états sont confrontés à des phénomènes socio-professionnels indésirables parmi lesquels la délinquance, la criminalité, la perturbation du processus de socialisation des jeunes. Ces déviances affectent l’organisation de la société et engendrent des mutations sociales considérable. Ce phénomène de délinquance touche pratiquement tous les pays du monde, en Amérique latine et au niveau des iles Caraïbes, les armes à feu, les gangs de jeunes et la violence urbaine constituent des sujets de préoccupation majeurs des autorités. L’Afrique, quant à elle, vit de plus en plus la recrudescence du problème de délinquance, car la plupart des actes délictueux répertoriés sont l’œuvre des jeunes souvent employés dans la vente de drogues, de stupéfiants et le trafic d’armes. Le Sénégal est confronté à de nombreuses difficultés pour faire face à la recrudescence de la délinquance. Ainsi, l’autorité publique est obligée de faire recours à des institutions de sanctions pénales. Elle traite le phénomène par une approche plus répressive en incarcérant les délinquants dans les établissements pénitentiaires qui correspondent à la charge que définisse le juge. Face à la déviance, la seule réponse immédiate semble être l’incarcération. Les
D’après le rapport d’activité publié par la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) le lundi 02 mars 2015, on apprend que durant l’année 2014, 36 028 détenus ont été incarcérées dans les 37 établissements pénitentiaires du pays. On a constaté un accroissement massif de l’effectif des détenus dans les établissements pénitentiaires du pays. Ces effectifs ne s’accommodent pas avec la capacité d’accueil disponible dans ces lieux de détention. Cette situation carcérale est liée, entre autres facteurs, à la récidive qui témoigne des difficultés de la réinsertion. En fait, après l’indépendance, les institutions carcérales sénégalaise étaient encore pour la plupart des bâtisses transformées, initialement prévues à des fins autres que l’emprisonnement. « Depuis 1863, le Sénégal n’a pas réalisé d’infrastructures pénitentiaires. Toutes les prisons existantes dans le pays datent de l’époque coloniale, comme celle de Saint-Louis (1863), Reubeuss (1929), camp pénal de liberté VI (1944) »[68]. La vétusté de ces établissements fait partie des plus gros problèmes de l’institution carcérale. Ces bâtiments ne peuvent pas contenir la totalité de la population carcérale étant donné que la population sénégalaise ne cesse de s’accroitre parallèlement. La précarité qui prévale au niveau des institutions carcérales sénégalaise est énorme : L’hygiène et la santé des détenues sont dénoncé par les résidents, l’alimentation reste à désirer aussi. Le surpeuplement et la déficience des conditions d’hébergement sont les maux que chantent depuis de belle lurette par les détenus. La question relative à la réinsertion est toujours d’actualité car le détenu est devenu « un agent de développement »
Conclusion
La problématique de l’incarcération et de la réinsertion étaient de tout temps au cœur des débats et enjeux internationaux. Le système d’incarcération sénégalais copié sur le modèle occidental français s’est révélé très complexe face aux réalités de sanctions du pays. L’adaptation de la population locale à cette forme de sanctions pénale s’est déroulée sous d’intenses contradictions avec l’autorité coloniale. Ainsi avec l’évolution des villes, le développement de l’urbanisation, les crises économique et sociales, le système carcéral change de visage et devient plus important aux yeux des autorités. Le recours des autorités aux institutions carcérale devient une option privilégiée. Celle-ci devient un élément incontournable pour rétablir l’ordre et mettre à l’abris des populations contre tous danger qui la nuise. Avec le temps, la population carcérale sénégalaise n’a cessé de s’accroitre à cause de la délinquance qui est souvent collataire des crises socioéconomique qui secouent les sociétés modernes. L’accroissement de la population carcérale abouti à la surpopulation dans les établissements pénitentiaire ce qui amènera automatique une crise du système pénitentiaire. Au Sénégal, les établissements pénitentiaires ont largement dépassé leur capacité d’accueil. Rappelons que, depuis des décennies, qu’aucune prison n’a été mise en place. Ainsi la promiscuité et la surpopulation carcérale deviennent des problèmes majeurs de l’administration pénitentiaire. La surpopulation des établissements pénitentiaire est l’entrave majeur à la réinsertion des détenus. En effet avec les crises socioéconomiques généralisées, la prison est reléguée au second plan. Il semble que la prison n’est pas une priorité aux yeux des autorités publique, malgré les nombreuses conventions et traitées signées. L’instabilité socioéconomique fait de tel sorte que la crise du système pénitentiaire est reléguée au rang de questions non prioritaires. Dès lors, les détenus sont confrontés à des soucis de lendemain. Dans le domaine administratif, l’extrait du casier judiciaire qui témoigne l’immoralité de l’individus, réduis le détenu dans ses rapports avec l’administration une fois libéré. Sa vie professionnelle se réduit à cause de son séjour carcéral. « Le casier judiciaire devient un certificat de chômage. »[69]. La formation des gangs et des réseaux de trafic de drogue (avec la complicité des gardiens de prison) donne aux détenus une autre préoccupation et la prison devient un lieu de fabrique de délinquance. En dehors de cet aspect, nous avons le milieu d’accueil.  Ainsi malgré les difficultés que rencontrent nos institutions carcérales, nous constatons des améliorations dans la politique de réinsertion des détenus avec l’engagement des organisations non gouvernementales, à l’instar de ENDA tiers monde, l’ONG TOOSTAN, Fraternité des prisons, Organisation internationale des prisons (OIP), des groupements et organismes religieux (Aumônerie catholique, imams, AMA[70]). Ces organismes participent à la vie du détenu pour qu’il puisse avoir un lendemain prometteur. La plupart des œuvres sont du bénévolat.
Face à cette situation carcérale, d’énormes solutions ont été soulever comme perspectives entre autres, nous pouvons énumérer la mise en place des sanctions non carcérales (travail, noter la bonne conduite pour que le détenu bénéficie d’un semi-liberté). En effet cette méthode de sanction pourrait diminuer les difficultés que les présumés rencontrent dans l’établissement pénitentiaire. La diminution de la durée des détentions préventives est aussi une des solutions pour éviter le surpeuplement et la promiscuité. L’adoption de peines alternatives est aussi une des solutions importantes pour résoudre la crise pénitentiaire. La plus importante des solutions est celle liée à la révision des textes. En effet, les lois rencontrent souvent de difficultés par rapport au temps. Ainsi les révisions des textes pour qu’ils conforment aux réalités locales devient un aspect à privilégier. Les textes devraient aussi se conformer au monde contemporain pour qu’ils soient plus accessible à tous. L’espace carcéral, devraient être ce carrefour où se rencontre les acteurs politiques, les acteurs juridiques et les acteurs humanitaires. Jugé couteuse et inefficace, n’est-il pas temps de repenser à notre système de sanction pénale ?

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Sources Orientales :
9°) Sauneron Serge, Le Monde du Sorcier, éditions du Seuil, Paris, 1966, 64 pages.
10°) Yoyotte, J., Le jugement des morts, Editions Seul, Paris, 1966, 79 pages.
Travaux Académique :
11°) Diouf, Ibrahima., « Croyances et pratiques magico-religieuses traditionnelles à Rome et en milieu sérère : étude comparative » Thèse de doctorant, 10 décembre 2011 à Dakar, 386 pages.
Article 4 :
BA (I.), 1996, « La représentation des pouvoirs ouest-africains à travers les sources arabes (IXe - XIe s.) », U.C.A.D., département d’histoire, Mémoire de maîtrise, Dakar, 166 pages.
CUOQ (J. M.), 1985, Recueil des sources arabes concernant l’Afrique occidentale du VIIIe au XVIe siècle (Bilâd al-Sûdân), Edition du C.N.R.S., Paris, 517 pages.
MAUNY (R.), 1959, Tableau géographique de l’Ouest africain au moyen âge : d’après les sources écrites, la tradition et l’archéologie, IFAN, Dakar, 596 pages.

NIANE (D. T.), 1975, Le Soudan occidental au temps des grands empires (XI-XVIe s.), Présence Africaine, Paris, 269 pages.

Article 5 :
Manuels et Rapports
ANSD : Situation économique et sociale du Sénégal en 2015 : Chapitre V : Justice.
Les droits de l’homme et les prisons : compilation d’instruments internationaux des droits de l’homme concernant l’administration de la justice, New York et Genève 2005.
Les droits de l’homme et les prisons : manuel de formation aux droits de l’homme à l’intention du personnel pénitentiaire. Nation Unies, New York et Genève, 2004.
Unesco : consultation nationale sur la situation des prisons au Sénégal : amélioration des conditions de détention, réinsertion sociale et prévention de l’extrémisme violent par l’éducation, Dakar2017.
*Archives
ANS : 3F/00026 : Ecole pénitentiaire de Thiès. Installation, entretien des détenus, projet de traité avec le préfet apostolique, commission de surveillance, recherche des évadés, transformation de l’école en orphelinat, plante utile au Sénégal : correspondance avec la direction de l’intérieur (1888-1900).
ANS : 3F/00027 :  Ecole pénitentiaire de Bambey : jugement, condamnations et internement de mineurs : correspondance, lettres du Procureur de la République. (1922-1928).
ANS : 3F/00028 : Ecole professionnelle de Carabane. Internement de mineurs : décisions, extrait du registre des actes de naissance, correspondance. (1948-1953).
ANS : 3F/00030 : organisation et fonctionnement, nomination du régisseur, alimentation, évasion de détenus, travaux de réfection : correspondance du délégué de l’intérieur, certificat médical. (1920-1907).
ANS : 3F00033 : Situation, criminalité à Dakar : note, états nominatifs, états des hospitalisations, états des amendes et frais de justice. (1908-1912).
ANS : 3F/00035 : prévenus et condamnés civils, effectifs : Etats nominatif (1923-1925).
ANS : 3F00038 : Organisation et fonctionnement, alimentation et travail du détenu. Santé, naissance et décès ; évasion ; conflit entre sous-chef de l’intérieur et procureur de la République : correspondances, notes, textes réglementaires. (1874-1875).
ANS : 3F00041 : Inspection de la prison ; évasion ; effectifs des prisonniers et prévenus civils : rapport, états.
ANS : 11D1/0006 : Justice indigène : audiences, jugement, P.V. de condamnation. (1953-1959).
ANS : 11D1/0372 : Travaux publique : routes et pistes, génie rural, hydraulique, forage, terrain d’aviation de Ziguinchor (1949-1950).
ANS : 11D1/0666 : Prison : prison, rapports médicaux, libération conditionnelle, P.V de la commission de surveillance, interdiction de séjour, inspection. (1940-1950)
ANS : 11D1/0944 : Justice indigène : jugement rendus par les tribunaux indigènes. (1912-1930).
ANS : 6M/0191 : Sénégal ancien justice indigène : rapport sur le fonctionnement de la justice indigène (1925-1931).
ANS : 6M/360 : colonie du Sénégal, justice (1928-1930).
*Thèses et mémoires
Ba B. L’enfermement pénal au Sénégal : 1790-1960, histoire de la punition pénitentiaire coloniale. Thèse de doctorat de 3iem cycle, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, 2005.
Ba C D. La criminalité à Diourbel1925-1960, Mémoire de maitrise d’histoire, université Cheikh Anta Diop, dactyl, 1994.
Diakhaté A. Analyse du dispositif d’intervention pour la préparation à la réinsertion sociale des mineurs incarcérés : étude menée à la Mac de Hann, mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme en travail social, ENTSS Dakar, 2016.
Diédhiou N Ch. L’évolution de la criminalité au Sénégal de 1930 aux années 1960, Mémoire de maitrise d’histoire, Université Cheikh Anta Diop, dactyl, 1991.
Faye O. l’urbanisation et le processus sociaux au Sénégal : typologie descriptive et analytique des déviances à Dakar, d’après les sources d’archives de 1885 à 1940. Thèse de 3iem cycle en histoire, Université cheikh Anta Diop, dactyl, 1989.
Konaté D. histoire des modes d’incarcération au Sénégal : les femmes en prison 1925-1995, mémoire de maitrise d’histoire, université cheikh Anta Diop.
Ndiaye B. la justice indigène au Sénégal de 1903 à 1924, mémoire de maitrise d’histoire, université cheikh Anta Diop, dactyl, 1978-1979.
Séne I. contribution à l’histoire des établissements pénitentiaire au Sénégal. La prison de Saint-Louis de 1920 à 1944. Dakar, UCAD, mémoire de maitrise d’histoire, 1998.
Séne I. Introduction à l’histoire de la main d’œuvre carcérale : de l’emploi des détenus des camps pénaux sur les chantiers des travaux routiers, (1927-1940), mémoire de DEA, d’histoire, 1999.
*Ouvrages et articles
Ba B, Séne I, Thioub I ; Sénégal : un système pénitentiaire en crise. Acteurs et enjeux des débats en cours. In revue française d’outre-mer, tome 86, n°324-325, deuxième semestre 1999.
Ba C D. Crimes et délits : dans la vallée du fleuve du fleuve Sénégal de 1810 à 1970, Harmattan Sénégal, études africaines, 2010.
Bernault F, Boilley P, Thioub I, Pour une histoire du contrôle social dans les mondes coloniaux : Justice, prison et enfermement de l’espace. Revue française d’histoire d’outre-mer, tome 86, N324­-325, 1999.
Coquery-Vidrovitch C. L’Afrique et les Africains au XIX° siècle : mutations, révolutions, crises, Armand Colin,Paris, 1999.
Diop, M C. l’administration sénégalaise et la gestion des fléaux sociauxL’héritage colonial, colloque l’AOF : esquisse d’une intégration africaine, Dakar, 1995.
Diouf M. Assimilation coloniale et identique religieuses de la civilité des originaires des quatre communes (Sénégal), colloque l’AOF : esquisse d’une intégration africaine, Dakar, 1995.
Foucault M, surveiller et punir paris Gallimard, 1975.
Gueye Mb. Justice indigène et assimilation, colloque de l’AOF : esquisse d’une intégration africaine, Dakar, 1995.
Gueye O. Mai 1968 au Sénégal, Senghor face au mouvement syndical, Karthalla, 336p, 2017.
Konaté D. Enfermement et genre : le vécu quotidien des femmes dans les prisons. 2005, Dakar.
Léauté J. Criminologie et science pénitentiaire, presse universitaire de France, 2° trimestre 1972, Paris.
Mangin G. Les institutions judiciaires de l’AOF, colloque de l’AOF : esquisse d’une intégration africaine, Dakar, 1995.
Mbouity L. Histoire de la république du Sénégal, Edilivre, 2017.
Nédélec S. Etat et délinquance juvénile au Sénégal contemporain In Bernault (ed), KARTHALA, Dakar 1999.
Ngoie-Ngala D. l’hypothèse de l’inexistence du carcéral en Afrique précoloniale : quelques pistes de recherche. In Bernault (ed), Karthala, Dakar, 1999.
Niang P K. Sécurité de proximité : mode d’emploi, Harmattan, 2015.
Roth R. la Prison et ses histoires. In déviances et société. 1978 -Vol 2, N°3, pp 309-324.
Thioub I. Banditisme social et ordre colonial : Yaadikkoon 1922-1984 Annales de la faculté des lettres et sciences humaines (Dakar), 22, 1995, pp. 161-173.
Thioub I. La santé des détenus dans les prisons coloniale, Revue sénégalaise d’histoire, Nouvelle série n 2-3 1996-1998.
Thioub I. Marginalité juvénile et enfermement colonial. Les premières écoles du Sénégal, 1888-1927. In Bernault (ed) KARTHALA Dakar 1999.
Thioub I. Sénégal : la prison à l’époque coloniale. Significations, évitement et évasion. In Bernault (ed), KARTHALA, Dakar, 1999.
WEBOGRAPHIE




















[1] Cette définition de la franc – maçonnerie est la mieux partagée par plusieurs sources
[2] Anonymat « Franc – maçonnerie dans les colonies francophones : francs – maçons célèbres »
In http//www. Emsomipy.free.fr/consulté le 14 novembre 2019
[3] Odo, Georges, « Les quatre loges de Saint – Louis  du Sénégal 1781 à 1899 »p.2
[4] De Benoit, Joseph Roger, La laïcité vécue au Sénégal sous la colonisation française et après l’indépendance
In Laïcité : enjeux et pratiques, colloque sous la direction de  Singaravelou, Collection Montaigne – Humaniste, 2007, p.147
[5] Odo, Georges, Op., Cit., p.4
[6] Idem
[7] Odo, Georges, Op., Cit., p.1314
[8] Odo, Georges, Op., Cit., p.11
[9] Odo, Georges, La franc – maçonnerie en Afrique, Editions maçonniques de France, 2000, p.128
[10] Ligou, Daniel, Dictionnaire de la franc – maçonnerie, Presse Universitaire de France, Collection « PUF », 2012, p.1119
[11] ANS, Centenaire de Blaise Diagne, catalogue de l’exposition d’Archives, Dakar, 1972
[12] ANS, Blaise Diagne (1872-1934), Le premier député africain au Palais Bourbon, Le Soleil, 03-09-13
[13] ANS, Centenaire de Blaise Diagne, catalogue de l’exposition d’Archives, Dakar, 1972
[14] Le Soleil, Entretien avec Jean Michel Quillardet (Grand Maitre du Grand Orient de France) à Dakar, publié le 20 avril 2007
In www.orbiti.com/ consulté le 12 novembre 2019
[15] Idem
[16] Anonymat « Franc – maçonnerie dans les colonies francophones : francs – maçons célèbres »
In www.emsomipy.free.fr/ consulté le 14 – 11 - 2019
[17] Yacono, Xavier, Un siècle de Franc – Maçonnerie Algérienne (1785-1884)
In Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 8°, 1970, p.231
[18] Définition du dictionnaire français (mobile)
[19] De Benoit, Joseph Roger, Op., Cit., p.148
[20] Gerti, Hesseling, Histoire politique du Sénégal, institutions, droit et société, Paris, Karthala, 1985, p.192
[21] De Benoit, Joseph Roger, Op., Cit., pp.148-150
[22] Extrait du discours du Président Léopold Sédar Senghor lors de l’inauguration de la mosquée de Touba, juin 1963
[23] Mame Mactar Gueye (ONG Jamra), Extrait de l’émission « Matinal » sur la 2STV, février 2018
[24] Actualité indiscrète « Abdoulaye Wade je ne suis plus maçon »
In www.l’express.fr/ publié en 2009/ consulté le 16 – 11 - 2019
[25] De Jong, Ferdinand et Foucher, Vincent, La tragédie du roi Abdoulaye Wade : Néomodernisme et renaissance africaine dans le Sénégal contemporain, p.14
[26]  Sauneron Serge, Le Monde du Sorcier, éditions du Seuil, Paris, 1966, p. 30.
[27] Bonneau, D., La Crue du Nil, (Divinité Egyptienne à travers mille ans d’histoire 332 av. -641 ap. J.-C), C.Klincksiech, Paris, 1964, p. 286.
[28] Posener, G., Dictionnaire de la Civilisation Egyptienne, Fernand Hazan, Paris, 1992, P. 157.
[29] Raymond O., A concise Dictionary of Middle Egyptian, Griffith Institute Oxford, London, 1961, p.227
[30] Menu, B., Petit lexique de l’égyptien hiéroglyphique à l’usage des débutants, Librairie Orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1997, p. 155.
[31] Id.Ibid.
[32] Faulkner, Raymond O., Op.cit, p. 199.
[33] Menu, B., op.cit. p.107.
[34] Ibidem, p. 107.
[35] Ibidem, p. 107.
[36] Kolpaktchy, Grégoire., Livre des Morts des Anciens Égyptiens, Éditions Dervy ; 10ème édi, Paris, 2012, p. 92.
[37] Kolpaktchy, G., op.cit. p. 93.
[38] Ibid., p. 195.
[39] Kolpaktchy, G., op.cit., p.21.
[40] Gardiner, A., Egyptian Grammar : being an introduction to the study of hieroglyphs,
[41] Sauneron, S., op.cit. p.37
[42] Id. Ibid. (Horus : En égyptien ancien Hrw nom du dieu Horus incarné en un faucon. Il est fils d’Osiris et d’Isis. Il représente le dieu de Hierakonpolis à savoir Nekhen cité de la Haute Egypte. Le Faucon symbole protecteur de cette cité, était assimilé à Horus dont la Gloire survit dans ce livre des morts ainsi que dans les textes des pyramides)
[43] Yoyotte, J., Le jugement des morts, Editions Seul, Paris, 1966, p. 23.
[44] Lexa, François, La Magie dans l’Egypte Antique, Prague, 1923, p. 3.
[45] Sauneron, S., op.cit. p. 35.
[46] Bonneau, D., op.cit., p.286.
[47] Diouf, Ibrahima., « Croyances et pratiques magico-religieuses traditionnelles à Rome et en milieu sérère : étude comparative » Thèse de doctorant, 10 décembre 2011 à Dakar, p.150.
[48] Sauneron, S., op.cit. p.30.
[49] Gravrand, H., La Civilisation sereer, Tome II, Pangool, Les Nouvelles Editions Africaines du Sénégal,2ème édi, Dakar, 2016, p.518.
[50] Diouf, I., op.cit. p. 150
[51] Gravrand, H., op.cit. p. 120.
[52] Ib.Ibid., p. 515.
[53] Gravrand, H., Pangool, p. 515
[54] Sauneron, S., op.cit., p. 33.
[55] Entretien avec Abdaramane DIA au bibliothèque du département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Vendredi 22 novembre 2019 à partir de 11h : 30mn.
[56] Sauneron, S., Op.cit. p. 46.
[57] Kolpaktchy, G., op.cit. p.238.
[58] Gravrand, H., Op.cit. p.51
[59] Bernault F, Boilley P, Thioub I, Pour une histoire du contrôle social dans les mondes coloniaux : Justice, prison et enfermement de l’espace.
[60]Mangin G. Les institutions judiciaires de l’AOF, colloque de l’AOF : esquisse d’une intégration africaine, Dakar, 1995.

[61] Ngoie-Ngala D. l’hypothèse de l’inexistence du carcéral en Afrique précoloniale : quelques pistes de recherche. In Bernault (ed), Karthala, Dakar, 1999.

[62] ANS : 11D1/0372 : Travaux publique : routes et pistes, génie rural, hydraulique, forage, terrain d’aviation de Ziguinchor (1949-1950).

[63] Thioub I. La santé des détenus dans les prisons coloniale, Revue sénégalaise d’histoire, Nouvelle série n 2-3 1996-1998.

[65] Thioub I. Sénégal : la prison à l’époque coloniale. Significations, évitement et évasion. In Bernault (ed), KARTHALA, Dakar, 1999.

[66] Idem
[67]Ba B. L’enfermement pénal au Sénégal : 1790-1960, histoire de la punition pénitentiaire coloniale. Thèse de doctorat de 3iem cycle, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, 2005.

[68] Niang P K. Sécurité de proximité : mode d’emploi, Harmattan, 2015.

[69] Konaté D. Enfermement et genre : le vécu quotidien des femmes dans les prisons. 2005, Dakar.

[70] Agence des Musulmans d’Afrique : organisation humanitaire, de développement et de promotion de l’islam en Afrique, fondée en 1982 et basée à Koweït.

Commentaires

  1. Merci mes chers frères je tiens tout d'abord à m'excuser du retard que j'ai accusé pour déguster ces succulents articles produits par les étudiants du département des hommes intègres. Félicitations mes chers vous avez relevé le défit
    Ankh wdja sneb. Cordialement Diallo Souleymane.

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  2. Je ne parviens pas à consulter l'article de Ndiana Faye sur la magie.

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  3. Je ne parviens pas à consulter l'article de Ndiana Faye sur la magie. Diallo souleymane.

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  4. Waouhhh je suis agréablement surprise après la lecture de chaque article.félicitations les gaas vous avez vrement assuré .Tout est virement OK ici avec d'excellents éléments de fonds bien assortis avec la forme.je suis vrement séduite et fier de voir mes camarades réaliser un travail comme celui ci.bravo💖💖🇸🇳🇸🇳💪🏿💪🏿

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  5. Bonne continuation mes amis apprenti historien

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  6. Bien ! nouveau approche, nouvelle vision des choses dans la pédagogie active. Bonne continuation en attendant d'autre Sujets surtout sur la valorisation de nos guides relieugieux et culturel. Merci

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  7. Excellent ! Revue intéressante, beaucoup d'enseignement à tirer. Bonne continuation ,bravo �� frères. Harembee ��

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