Premier numéro de la revue
Harambee, produite par les étudiants du département d'histoire de l'Ucad
Préface
Par Bathie Samba
Diagne, Master 1/histoire des modernités africaines
Kluivertb1@gmail.com
Dans un petit coin d’Afrique,
dans une région balayée par l’Alizé, au cœur d’une ville qui vibre, une revue
est née ! Harambee ! Dois-je appeler Jomo Kenyatta pour ponctuer
chaque phrase de ce texte, lui qui maitrise si bien ce mot ? Certainement
pas ! Son tertre, nous y avons trempé notre plume…
Aujourd’hui, la jeunesse
africaine parle de renouveau. Préparer l’Afrique à des lendemains meilleurs. Ce
projet ne saurait se réaliser sans une base réelle. Cette base revêt
différentes formes et parmi celles-ci, la connaissance de l’histoire tient une
place importante. Aucun arbre ne peut se développer sans ses racines. Pour
construire le futur, il faut déjà connaitre le passé pour comprendre le
présent. La revue Harambee apporte sa pierre à l’édifice.
C’est la première fois qu’une
revue d’histoire africaine produite par des étudiants est créée au département
d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop. Ce fut le fruit d’un travail
accompli dans la fraternité. Nous avons connu des nuits blanches. Nous
accompagnaient chants de cigales et rhapsodies perdues à l’horizon. Ces mots
que vous lisez, proviennent des sueurs du cœur mais aussi de la volonté de
vouloir replacer l’Afrique dans la trame de l’histoire.
La connaissance de l’histoire est
très importante surtout pour nous africains. La période coloniale a d’une
certaine manière occulté notre histoire. Après les indépendances, l’idée de
revenir sur cette histoire occultée a été l’une des principales missions des
historiens de cette époque. Ils n’ont pas failli à cette tâche. Beaucoup
d’historiens tels que Boubacar Barry par exemple ont étudié les royaumes
sénégalais. Nous pensons que ce fait était une réponse par rapport à l’idée
véhiculée : L’Afrique n’avait pas d’histoire. Aujourd’hui, cette existence
de l’histoire africaine n’est plus à prouver. Nous pensons que le problème se
situe à deux niveaux : la diffusion et l’authenticité.
La diffusion est sans doute l’un
des plus grands problèmes. Dans le programme scolaire, la place, la plus grande
est faite à l’histoire occidentale. L’histoire africaine le plus souvent se cantonne
à une brève étude des royaumes ou à une étude de quelques aspects de l’histoire
contemporaine. Pour un élève ou un individu qui n’est pas formé à l’histoire,
il est difficile de savoir certaines choses. Par exemple, ce qui est enseigné à
l’école sénégalaise, c’est que Christophe Colomb a découvert l’Amérique en 1492
or des africains y étaient avant cette date. Ivan Van Sertima relate bien ce
fait dans livre « They Came before
Colombus » . Un livre que beaucoup ne connaissent pas. Un
problème se pose aussi au niveau du circuit de diffusion. Une des différences
entre les sociétés africaines et celles européennes, c’est aussi le taux
d’alphabétisation. En Afrique, tout le monde ne sait pas lire. Consigner les
connaissances dans les mémoires et thèses sans que le peuple n’ait accès à
cela, ce n’est pas bénéfique. Les rencontres, panels etc. les habitants des
bidonvilles de Dakar, Lagos, Bujumbura n’y vont pas pas. Le mieux, c’est
d’offrir des plateformes qui vont faciliter l’accès à la connaissance. La revue
Harambee répond à cela. En effet, vous allez lire les travaux de jeunes
étudiants déterminés à vous offrir le meilleur en eux.
Le second problème porte sur
l’authenticité. L’histoire africaine est assez complexe. Les sources parfois
posent problème. Il est clair donc qu’avoir l’avis d’un spécialiste est
bénéfique. Nos rédacteurs analysent et confrontent les sources afin de vous
livrer la bonne information. Une raison de plus pour suivre la revue Harambee.
Le nom Harambee vient de la
langue Swahili. L’une des langues les plus parlées d’Afrique. Ce terme signifie
« Tous ensemble ». Nous voyons bien que l’idée de valoriser
l’Afrique et son histoire nous est chère.
Samedi 7 Décembre 2019, Dakar ne
dormira pas. Vent frais, lumières et bruits se disputeront le terrain. Dans un
coin d’une chambre tiède, une personne tiendra son téléphone ses yeux défilant
sur un texte avec le titre : Harambee, premier numéro ! Une victoire
pour les étudiants du département d’histoire, Une victoire pour tous les étudiants !
bonne lecture…
Article 1 :
Femmes sénégalaises : Parcours et Evolution dans la colonie du Sénégal
Mame Issa Fam, Master
2/ histoire des modernités africaines
mameissaf@gmail.com
Sommaire
La Marginalisation de
la femme sénégalaise durant la période coloniale
1) L’exclusion par
l’école et le travail
2) L’exclusion par la
famille, la religion et le travail
3) L’exclusion par la
violence
L’interdiction du
droit de vote aux femmes et le début de la lutte féminine
1) Les urnes
interdites aux femmes
2) Saint-Louis, point
de départ d’une lutte féminine
3) Les femmes
accèdent au droit de vote
L’U.F.S (Union des
Femmes du Sénégal)
1) La création de
L’U.F.S
2) L’U.F.S et la
lutte pour l’indépendance
3)
L’internationalisation de l’U.F.S
4) L’U.F.S, une union
panafricaine
5) L’éclatement de
l’U.F.S
Exemples
de figures marquantes de la lutte féminine sénégalaise
1) Madame Rose Basse
2) Madame Arame Tchoumbé Samb
3) Madame Jeanne
Martin Cissé
Photos
Introduction
Le Sénégal est un pays où
l’intérêt pour la chose politique a toujours été une donnée constante. Bien
qu’elles aient été souvent abandonnées à leur propre sort, les femmes
sénégalaises, à travers leur passé politique, ont connu plusieurs mutations à
l’image du rythme évolutif des sociétés coloniales et post-coloniales .Les
rapports entre la femme et la politique dans la société sénégalaise n’ont pas
fait l’objet d’études consistantes, surtout de la part des chercheurs. En effet
la femme a été oubliée par les chercheurs universitaires dans leur œuvre
commune de reconstruction des composantes de la société sénégalaise dans ses
pans les plus saillants. Un problème de statut de la femme se pose pour sa
reconnaissance en tant que valeur positive.
Ayant constaté cette absence de
travaux sur les femmes sénégalaises, nous avons jugé nécessaire de leur
consacrer quelques lignes pour racontrer leur trajectoire surtout dans le
domaine politique où elles ont joué en un moment donné un rôle capital pour l’indépendance
du pays .Cela nous amène à aborder un débat et des questions sur la
socialisation de la femme dans la société sénégalaise durant la période
coloniale, leur émancipation, et les personnalités féminines qui ont marqué
l’histoire de notre pays.
La marginalisation de
la femme sénégalaise durant la période coloniale
1 ) L’exclusion
par l’école et le travail
Les filles ne constituaient pas
une priorité dans la politique de l’administration coloniale en matière
d’instruction et de travail rémunéré. Nous notons trois arrêtés signés le 24
novembre 1903 par le gouverneur général de L’A.O.F portant organisation de
trois écoles professionnelles : L’Ecole Pinet Laprade installée à Dakar,
puis à Gorée en 1910 pour former les maîtres ouvriers, l’Ecole primaire
supérieure commerciale Faidherbe à Saint-Louis pour préparer les cadres
subalternes commerciaux et administratifs et L’Ecole normale de Saint-Louis
pour la formation des instituteurs. Ces écoles pionnières dans la formation des
premiers intellectuels de l’Afrique occidentale ont privilégié les hommes dans
leurs bancs. En plus lorsqu’un système éducatif a été mis en place pour elles
par le colonisateur, leur scolarisation a été subvertie par le modèle
domestique qui favorise les tâches ménagères. Le programme de l’enseignement
primaire élémentaire pose les germes d’une différenciation sexuelle qui va être
perceptible dans les orientions. C’est ainsi qu’en dehors du tronc commun entre
les deux sexes, un enseignement des sciences naturelles appliquées à l’hygiène
a été dispensé aux filles notamment blanchissage, repassage, couture et
cuisine.
Dans l’école de haut niveau telle
que L’Ecole William Ponty, c’est en 1939 qu’y fut fondée une section féminine
alors que l’école fut ouverte depuis 1910.
2) l’exclusion
par la famille, la religion et l’idéologie coloniale
Le blocage des femmes dans
l’enseignement est dû aussi aux préjugés et contraintes familiales, la religion
et l’idéologie coloniale en matière d’éducation.
Pour les contraintes familiales,
elles sont dues à l’égoïsme des hommes car pour eux le rôle dévolu à la jeune
fille aujourd’hui, mère de demain ne milite pas pour son épanouissement sur le
plan éducatif. Selon ces détracteurs contre l’instruction des filles, l’école
détruit les coutumes établies et le respect dû aux parents. Chez les Wolofs,
c’est lié à leur propre histoire où le pouvoir est dévolu matrilinéairement,
mais ce sont les hommes qui se battent pour le pouvoir. Les femmes sont
porteuses de valeurs de la société, ce sont elles qui transmettent ces valeurs
(éducation).
Avec la religion l’évocation du
péché originel commis par Eve et qui est à l’origine de l’expulsion du paradis
du premier couple humain explique la marginalisation dans les sociétés
chrétiennes à une certaine époque, de la femme « par qui le scandale est
arrivé ».Dans les sociétés européennes, on a longtemps assimilé la femme à
l’incarnation du diable, du mauvais esprit ou à la personnification de la
tentation. La société européenne considérait la femme comme « utile à
exploiter dans le but de satisfaire à moindres frais les désirs sexuels de
l‘homme ou ses ambitions de toutes sortes » .L’autre conception est que la
femme est satanique, impure et dangereuse, responsable de l’expulsion d’Adam du
paradis. Cette conception il faut le noter a était transmise dans les colonies
françaises comme le Sénégal.
En ce qui concerne les colons,
ils ont attribué aux femmes colonisées un statut légal d’emblée inferieur. Ils
restèrent aveugles aux réalités de pouvoir qui concernaient certaines
catégories de femmes en fonction de leur âge, de leur statut social ou encore
de leur poids économique. Les rôles politiques des femmes furent ainsi dénigrés
dans le cadre de la sujétion coloniale, qu’il s’agisse de leurs institutions spécifiques
telles les sociétés d’initiation ou les associations marchandes, de leur
participation à des organismes collectifs (conseils de village, par exemple) ou
du rôle de personnalités statuaires (reine, mère, épouses de chefs).
3) l’exclusion
par La violence
En plus de cela, il y a le
caractère viril et musclé du pouvoir qui était trop marqué par la violence
sanguinaire qui était devenue un des moyens essentiels de l’exercice du
politique. La violence sanguinaire, était une donnée constante des rivalités du
jeu politique. Ce mode de dévolution était dans une certaine mesure une entrave
à la pénétration des femmes à conquérir le pouvoir.
L’interdiction du
droit de vote aux femmes et le début de la lutte féminine
1) les urnes
interdites aux femmes
Dans le journal officiel de la
république française du 21 mars 1945, étaient publiés deux décrets pris le 19
février 1945 : le premier autorisant les femmes européennes étant hors de
la métropole à voter tandis que le second, refusait aux femmes citoyennes de
l’Afrique occidentale française ce même droit. Un tel acte allait faire couler
beaucoup d’encre.
Cette décision est prise par le
gouverneur général Pierre Cournairie qui pensait que, seul un degré
d’émancipation très poussé pouvait justifier l’autorisation du vote aux
colonisées. Il est guidé par la nécessité de sauvegarder les intérêts des
européens de la colonie et par un esprit paternaliste. Une attitude qui ressort
de son rapport sur l’exécution des résolutions de la conférence de Brazzaville
datant du 26 octobre 1944. Il fallait donc pour le Gouverneur General que
« la condition instruction et évolution » soit « la condition
de base essentielle exigée de l’électeur sujet français ».Les femmes
n’étaient pas une priorité pour l’administration coloniale car la France a
transposé son idéologie et sa conception de la place de la femme, qui n’évolue
pas en dehors du foyer, dans ses colonies.
2) Saint-Louis,
point de départ d’une lutte féminine
C’est à Saint-Louis que l’on voit
enfin l’implication des femmes par rapport au décret du 19 février 1945 qui les
empêchait d’exercer tout le droit de vote, même citoyennes françaises dans les
communes de plein exercice. C’est dans cette ville que la détermination dans la
lutte sera la plus perceptible en raison de sa position sans équivoque de la
municipalité et des associations patriotiques. Lors du meeting, elles viennent
en masse exprimer leur colère et proposer des actions concrètes comme s’en
prendre aux européennes qui iraient aux urnes, le jour du scrutin. Devant ce
mépris dont l’administration fait preuve à leur égard, elles suggèrent l’unité
et la lutte. Une prise de position des femmes qui arrange les responsables de
la S.F.I.O qui les associent étroitement dans leur lutte contre
l’administration coloniale. Cette situation pousse l’administration à mettre en
place l’arrêté du 21 avril 1953 qui interdit les cortèges, les défilés,
tam-tams et toutes manifestations sur le territoire de la commune de
Saint-Louis du vendredi 24 avril au mardi 28 avril 1958. Des femmes comme
Gnagna Séne, Mme Claver, Anta Gaye sont citées mais aucune d’elles n’est située
ni socialement ni politiquement à l’exception de Soukeyna Konaré et Ndatté
Yalla Fall en raison de leur parenté avec des hommes politiques sénégalais .La première
étant la cousine de Lamine Gueye tandis que la seconde celle de Galandou Diouf.
Toutes les deux seront choisies le 10 mars 1945 lors d’une réunion pour être
assesseurs. Les femmes désormais apportent leur appui moral et financier dans
le versement de cotisations pour les élus politiques locaux comme en témoignent
les différentes contributions durant la campagne de sensibilisation.
3) Les
femmes accèdent au droit de vote
Jusque- là les femmes se
mobilisaient en masse derrière les hommes seuls habilités à occuper des
fonctions politiques. Le rôle des femmes se limitaient à rythmer la vie des
partis par leurs applaudissements et leurs danses.
Le 17 avril 1945, le ministre des
colonies est obligé de céder et d’annuler le décret du 19 février 1945 interdisant
le droit de vote aux femmes citoyennes françaises .Le ministre par un
télégraphe dira « les femmes, citoyennes françaises sont électrices et
éligibles dans les mêmes conditions que les citoyens français ».En fait
cette capitulation est due au fait qu’en plus de la mobilisation générale au
Sénégal, Charles Gros et Lamine Gueye portent les protestations des colonisés
en France .Dans l’immédiat le vote des femmes débouche sur l’élection ou la
victoire de Lamine Gueye dû à leur vote massif. Ainsi représentant à peu près
21% du corps électoral à Dakar, elles permettent à Lamine Gueye de recueillir
8590 voix devant son adversaire, le maire sortant Goux. Et Lamine
Gueye peut franchir la porte de la mairie de Dakar auréolé de prestige devant
toutes les femmes qui voyaient en lui le principal artisan de leur droit
civique . Le vote des femmes sénégalaises en 1945 a créé un changement de
mentalité de la classe politique .C’est le point de départ de leur prise de
conscience à une participation effective à l’ère politique qui s’ouvrait .Les
femmes sont désormais recherchées pour le rôle qu’elles peuvent jouer dans le
déroulement et l’issue des scrutins .Elles deviennent un enjeu électoral et une
force politique susceptibles par son engagement , de donner un visage nouveaux
aux consultations électorales .C’est pourquoi après 1945 tant la S.F.I.O et le
B.D.S auront soin de constituer des comités de femmes dont le rôle mobilisation
n’a cessé de croitre. Depuis lors, il est certain que les femmes ont joué leur
partition aussi bien dans la vie des partis qu’au cours des différentes
élections sous la colonisation comme après l’indépendance. Avec l’octroi du
droit de vote aux femmes des communes de plein exercice, une page est tournée.
Désormais, les hommes politiques sénégalais, députés au parlement français,
s’attellent à mettre en place un nouveau contexte politique solidairement avec
tous les députés de l’A.O.F et de l’A.E.F. Ils élaborent une nouvelle
constitution afin de faire disparaitre l’arbitraire colonial. L’une des
résultantes de ce nouveau contexte politique est l’extension du droit de vote à
l’ensemble des colonies françaises.
Mais il faut noter que les femmes
qui votaient étaient les femmes citoyennes françaises nées dans les 4 communes
en plein exercice comme on a pu le rappeler précédemment.
L’U.F.S (Union des
Femmes du Sénégal)
Membres: Fatou Mbengue, Arame Tchoumbé
Samb, Rose Basse, Seynabou Ndiaye, Marie Ka, Jeanne Martin Cissé, Aida Mbaye
Moda, Awa Gueye, Emma Turquin, Ndeye Ngoné Seye, Anna Gaye, Oumy Séne, Aida
Sarr, Virginie Camara, et Anta Diop.
1) Création
de l’U.F.S
C’est en 1952 que les femmes des
principaux responsables de l’U.D.S se constituent en amical, sur le conseil de
leur maris. Leur but est soutenir l’action de ces derniers, qui étant de
l’opposition étaient constamment harcelés par l’administration coloniale. Elle
les considéraient comme des communistes et des anti-français. Les réunions se
tenant tour à tour aux domiciles des dirigeants, elles comprennent
la nécessité d’être solidaires. Il s’agissait donc d’une cellule d’amies liées
par la cause politique de leurs maris. Une amicale qui n’avait pas de bureau et
qui n’était pas une section de l’U.D.S à l’époque, il n’existait pas de
section féminine même dans l’organisation mère R.D.A. C’est en 1954
que le bureau du R.D.A décide de mettre en place une section de
femmes après un voyage effectué par Mme Jeanne Martin que Sékou Touré avait
envoyé à Asnières en France pour le compte de la fédération démocratique
internationale des femmes (F.D.I.F).En 1954, ces femmes avaient été les
premières à célébrer la journée du 8 mars .Elles l’avaient décidé au cours
d’une réunion tenue au cinéma Pax ( à la Gueule Tapée).Chaque week-end ,l’U.F.S
établissait un programme où un quartier donné , aussi bien à Dakar que dans les
régions ,était ciblé. Après l’appel des femmes par le tam-tam, les membres de
l’U.F.S tenait une conférence en Wolof sur les problèmes de l’heure et ce
intéressant plus particulièrement les femmes. Ainsi à chaque mouvement, les responsables
politiques étaient assurés du soutien des hommes du Sénégal. Par ailleurs,
cette organisation de femmes était une équipe très soudée .A chaque meeting
d’un quelconque parti, elles s’y rendaient en groupe, chacune intervenait non
pas pour défendre tel ou tel parti mais pour défendre un idéal. Il arrivait
également que l’U.F.S fasse la distribution des organes de différents partis
politiques lorsque les hommes étaient empêchés.
2) l’U.F.S et
la lutte pour l’indépendance
Sur le plan politique le slogan
de l’U.F.S était << indépendance avant >>. Ainsi
au referendum de 1958, les membres de cette union se rangent aux cotés des
partis comme P.A.I opposés à une communauté européenne. Ce qui se traduit sur
le terrain par le collage des affiches la nuit et des inscriptions au mur à 1h
voire 2 heures du matin. Elles font également partie des porteurs de pancarte s
auxquels le général de Gaulle s’adresse lors de son passage à Dakar. Avec des
mouchoirs jaunes, elles montrent qu’elles étaient des femmes révolutionnaires.
Elles étaient à la place Protet, actuelle place de l’indépendance ce
que confirme le politicien Mbaye Jacques Diop « les femmes nous ont
accompagnés ». Mme Jeanne Cissé « c’est dire que nous étions
vraiment impliquées…ce n’était pas seulement pour la femme, c’était pour une
reconnaissance de l’identité de l’homme africain. Et plus tard, nous
continuerons le combat pour maintenant lutter pour la reconnaissance du droit
de la femme. Et reconnaitre que nous avions les mêmes droits que les hommes ».
3) l’internationalisation
de l’U.F.S
Le combat de l’union des femmes
du Sénégal pour conscientiser d’autres sœurs à leurs idéaux va se poursuivre à
l’échelle continentale .C’est dans ce cadre que jeanne Martin Cissé s’est
rendue en 1954 à un congrès à Asnières en France sur l’invitation de
la Fédération Démocratique Internationale des Femmes. Les autres femmes en
mission aussi à l’étranger à tour de rôle. En 1961, dans l’euphorie des
premières années post-indépendances, le président Guinéen Sékou Touré accueille
à Conakry la première conférence des femmes africaines. A l’issue de cette
rencontre, c’est à Julius Nyerere que reviendra l’honneur d’abriter l’assemblée
constitutive en juillet 1962, à Dar-Es-Salam, la capitale Tanzanienne. Mais cette
dynamique sera de courte durée du fait des séquelles nées des divergences du
referendum du 28 septembre 1958.
Avant ça en 1954, une forte
délégation de femmes sénégalaises prend à Moscou puis Vienne à une conférence
sur la paix. Cette conférence s’était tenue après la commémoration du
bombardement de Hiroshima. en 1956, Mme Sidibé représente l’organisation à un
congrès des maires à Lausanne. Mmes Rose et Virginie Camara se rendent en
France pour le compte de l’U.F.S. Mme T. Samb va à Prague et à Moscou, plus
précisément à Yalta. Quant à Mme Magatte Diop, elle se rend à pékin chez les
résistantes chinoises .sur ce point, il faut préciser que certaines missions ne
sont pas situées dans le cadre de l’U.F.S, d’autres interviennent apparemment
pour le compte de parti politique.
Les déplacements en dehors de
l’A.O.F des membres de l’U.F.S étaient pris en charge par la fédération
démocratique internationale des femmes car il leur était impossible avec leurs
cotisations de payer les frais de voyage. Par contre, la somme collectée auprès
des membres était remise aux déléguées choisies afin qu’elles puissent, une
fois dans le pays hôte survenir à leurs besoins personnels.
4) l’U.F.S, une union
panafricaine
En 1958, les membres de l’union
s’étaient rendus à Bamako où elles prennent contact avec des associations
féminines dans le but de créer une organisation africaine régionale de femmes.
En 1959, elles se retrouvent à nouveau à Bamako et créent l’Union des Femmes de
l’Ouest Africain(U.F.O.A) dont le secrétariat est confié à une dahoméenne.
L’U.F.S prend contact avec d’autres associations de femmes au Nigeria, en
Guinée, au Ghana, au Mali et au Dahomey. En 1961 Sékou Touré la tenue à Conakry
de la première conférence des femmes. En dehors des membres de l’ex U.F.O.A on
note la présence des femmes de la Sierra- Leone, du Liberia et du Nigeria pour
la zone francophone. Mais aussi celles de la Tunisie, de l’Algérie étant en
guerre. Au sortir de cette conférence les participantes décident de créer une
panafricaine des femmes. Cette conférence qui regroupe toutes les associations
féminines francophones et anglophones de l’Afrique occidentale, de l’Afrique de
l’est, de l’Afrique du sud et de l’Afrique centrale voit la naissance du
premier bureau exécutif de la panafricaine des femmes dont le secrétariat est
confié à la guinée en la personne de Mme Jeanne M. Cissé, désignée par les
autorités guinéennes. Le secrétariat général adjoint fut pour Sénégal secondé
par le Mali, le Ghana, le Liberia, la Tunisie et le Tanganyika.
Son objectif, rassembler les
forces vives féminines surtout pour travailler à l’unité africaine. Elle
participe à l’appui des femmes des mouvements de libération d’Afrique en les
invitant à différentes manifestations qui se tiennent en Afrique et en Europe,
leur offrant aussi un lieu d’expression. Pour le cas des manifestations non
africaines, la panafricaine des femmes aide pour les titres de voyage. Et par
son statut consultatif la panafricaine des femmes intervenait à l’assemble
générale de l’organisation de l’unité africaine (O.U.A).
5) l’Eclatement
de l’U.F.S
Pour le facteur interne lorsque
l’U.F.S se crée, il ya une relative stabilité politique au Sénégal. Le parti
considéré comme étant de l’opposition l’U.D.S est dans une optique d’unité.
Aussi fut-il aisé aux initiatrices de l’U.F.S de ratisser large en ralliant à
leur cause des militantes du B.D.S et la S.F.I.O qui ont une véritable mainmise
sur les femmes. L’U.F.S défendra donc des mots d’ordre politique lorsque ce fut
le bien de tous les partis. Cependant devant les difficultés inhérentes aux
partis politiques notamment, on pouvait prévoir un éclatement de l’organisation
car toutes les femmes ne répondaient pas à la même motivation que la cellule de
base qui avait eu l’idée de créer l’U.F.F. A cela s’ajoute qu'a l’intérieur du
mouvement des femmes, il se pratique en réalité une politique de l’Autriche par
rapport aux faits politiques.
Pour le facteur externe, le
referendum de 1958, avec le vote du non par la Guinée entraine le départ de sa
secrétaire générale Mme Jeanne Martin Cissé. Elle rentre en Guinée, rejoignant
son mari qui l’a précédée dès l’entrée en vigueur de la loi-cadre.
Exemples de figures
marquantes de la lutte féminine sénégalaise
- Rose Basse : Farouche partisane de l’autonomie
complète contrairement à son leader Lamine Gueye, elle avait été la première à
revendiquer l’indépendance immédiate à la demande de la jeunesse du Sénégal, de
certains camarades du P.A.I comme Baidy Ly et des membres de L’U.F.S.
Parallèlement à la politique, Mme Rose Basse mène aussi des
activités syndicales en militant au sein de force ouvrière dans un premier
temps. Puis, elle rallie l’Union générale des travailleurs d’Afrique Noire
(U.G.T.A.N.). Elle figurait sur le billet de cinq mille francs. A la parution
du billet Senghor aurait été le premier surpris.
- Arame
Tchoumbé Samb : c’était une
femme non instruite, mais brave. Son mari Mbaye Paye le fait adhérer à l’U.D.S
dont il était membre. Lors de la journée de commémoration des victimes du
massacre de Thiaroye le 8 mars 1954, elle défile en compagnie de membres
d’organisations syndicales, politiques et du conseil de la jeunesse. Ce jour
là, elle est victime d’un malaise suite à une grenade lancée par les militaires
venus réprimer la manifestation. Mme Samb est l’une des premières initiatrices
du comité d’initiative des « Tanabères-Meetings » pour mobiliser et
sensibiliser les populations à adhérer à l’U.D.S- R.D.A.
- Jeanne
Martin Cissé : Elle est née
le 6 avril à Kankan en Guinée dans une famille musulmane modeste. En 1940 elle
est instructrice à la célèbre école normale de Rufisque et c’est là qu’elle a
fait connaissance avec Mariama Ba l’écrivaine et Annette Mbaye D’Erneville la
journaliste sénégalaise .Elle fut la première femme au monde à présider le
conseil de sécurité des nations-unies. Elle a incarné un grand symbole de lutte
contre l’impérialisme et le traitement dégradant de la femme par l’homme. En
1954 elle s’est rendue à Asnières en France sur l’invitation de la fédération
démocratique internationale des femmes. En 1961, lors de la conférence
organisée à Conakry, elle est désignée par les autorités guinéennes comme
secrétaire du bureau exécutif de la panafricaine. son objectif est de
rassembler les forces vives féminines surtout pour travailler à l’unité
africaine .Elle participe à l’appui des femmes des mouvements de libération de
l’Afrique en les invitant à différentes manifestations qui se tiennent en
Afrique et en Europe.
L’Union des Femmes du
Sénégal, photo prise dans le mémoire de maitrise d’Aissatou Sow
Dia : l’Evolution des femmes dans la vie politique sénégalaise de
1945 à nos jours.
Madame Jeanne Martin
Cissé, photo prise sur Facebook.
Madame Rose
Basse : photo prise sur Facebook.
Madame Rosse Basse
sur le Billet de Cinq Mille Francs
Manifestation de
l’U.F.S le 8 mars 1954, photo prise sur Facebook.
Article 2 :
Histoire de la Franc-maçonnerie au Sénégal de 1781 à 2018 : Une
ascension freinée par les contestations religieuses ?
Moulaye Bacary
Tamba, Master 1/histoire des modernités africaines
moulayetamba238@gmail.com
Sommaire :
Introduction
I- L’implantation et
l’évolution de la franc – maçonnerie au Sénégal
1-Contexte : Les
origines de la franc – maçonnerie et ses débuts au Sénégal
2-Les Loges
maçonniques fondées à Saint – Louis du Sénégal
2.1-La Loge
« Saint – Jacques des Trois Vertus » (1781)
2.2-La Loge
« Parfaite Union » (1824)
2.3-La Loge
« Union Sénégalaise » (1874)
2.4-La Loge
« Avenir du Sénégal » (1893)
3-Les Loges
maçonniques fondées à Dakar
3.1-La Loge
« Etoile Occidentale » (1899)
3.2-La Loge
« Blaise Diagne » (1977)
4-Comprendre le Grand
Orient de France (G.O.D.F)
II-L ‘indépendance du
Sénégal et les ripostes face à la montée en puissance de la franc – maçonnerie
(1960 – 2018)
1-La laïcité en
question
2-L’évolution de la
franc – maçonnerie au Sénégal face aux contestations religieuses : du
début à la dernière contestation religieuse contre les francs – maçons à Dakar
en 2018
3-La franc –
maçonnerie dans l’élite sénégalaise
4-La franc –
maçonnerie est – elle une histoire sécrète au Sénégal ?
Conclusion
Introduction :
Aujourd’hui, au Sénégal, il n’y a
plus de sujets tabous. En effet, nous sommes arrivés à un stade où les
historiens africains se doivent de faire connaitre aux Africains leur véritable
histoire. S’inscrivant dans cette logique, nous avons eu l’audace d’écrire ce
présent article sur l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal. Ecrire,
voire même dire des choses sur la franc – maçonnerie au Sénégal est considérée
comme une chose très sensible pour plusieurs Sénégalais. C’est compréhensible,
parce que ces derniers n’ont pas eu l’occasion peut être de mieux connaitre
l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal, qui pourtant, a bel et bien
existé au Sénégal depuis le XVIIIème siècle. Ainsi, en France,
tout comme dans beaucoup de pays en Europe, plusieurs chercheurs ont publié des
articles et des livres sur l’histoire de la franc – maçonnerie des pays
respectifs. En France par exemple, nous constatons qu’il existe plusieurs
documents sur l’histoire de la franc – maçonnerie. Tout le contraire au
Sénégal, voire même en Afrique ou l’historiographie sur la franc –
maçonnerie laisse vraiment à désirer. Et cela, parce qu’il y a tout
simplement un désengagement très visible des chercheurs africains sur ce
domaine. En effet, s’il est devenu possible d’effectuer des recherches sur
cette partie sombre de l’histoire du Sénégal, c’est dû en grande partie grâce
aux explorateurs, navigateurs, négociants et marins, dont nombreux parmi eux
étaient des francs – maçons qui amenaient avec eux plusieurs documents ayant
des liens à la franc – maçonnerie. Cette histoire même de la franc – maçonnerie
au Sénégal est très liée à son histoire politique, puisqu’à l’époque coloniale
certains membres de l’administration coloniale étaient des francs – maçons.
Comme quoi, la franc – maçonnerie a existé depuis plusieurs siècles au Sénégal.
Etant une association secrète, son évolution dans le pays a été effectivement
faite de façon sécrète. Ainsi, il ne faut pas y partir par quatre chemins, le
Sénégal est bel et bien le berceau de la franc – maçonnerie en Afrique.
Autrement dit, la plus ancienne loge maçonnique a été fondée au Sénégal (à
Saint – Louis).
En outre, actuellement, la franc
– maçonnerie est en pleine expansion dans beaucoup de pays en Afrique.
L’exemple de quelques chefs d’Etat francs – maçons le prouve clairement. Nous
constatons donc un désengagement des chercheurs africains sur le sujet de la
franc – maçonnerie, qui malgré tout gagne beaucoup de terrains actuellement
dans plusieurs pays africains. C’est pourquoi l’historiographie sur la franc –
maçonnerie en Afrique laisse vraiment à désirer. Pourtant, l’histoire de la
franc – maçonnerie est liée à celle politique des pays africains, dans la
mesure où plusieurs élites intellectuelles des Etats africains furent initiées
à la franc – maçonnerie. Comme approche, nous comptons faire une étude sur
l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal de 1781 à 2018. Ce présent
article a pour objectif de permettre au lecteur de mieux comprendre
la manière dont cette association sécrète a évolué au Sénégal, tout en
dégageant aussi quelques pistes de réflexions.
I- L’IMPLANTATION ET
L’EVOLUTION DE LA FRANC – MACONNERIE AU SENEGAL
1- CONTEXTE :
LES ORIGINES DE LA FRANC – MACONNERIE ET SES DEBUTS AU SENEGAL
Considérée comme «une société de
pensée pour le progrès de l’humanité »[1], la franc
– maçonnerie a longtemps existé dans le monde. Elle a été implantée au Sénégal
par les Français depuis le XVIIIème siècle. De ses origines à
nos jours, l’objectif de la franc – maçonnerie est de lutter pour la liberté
des hommes dans leurs choix religieux, politiques, comportementaux (sexuels,
alimentaires et autres), sans contrainte aucune. Voilà pourquoi depuis le
départ les francs – maçons avaient manifesté leurs hostilités vis – à – vis des
monarchies, surtout celles absolues qui prétendaient tenir tous les pouvoirs.
Au fur et à mesure du temps, ces derniers gagnèrent beaucoup de terrains un peu
partout à travers le monde. Cela a été rendu possible en grande partie par les
explorateurs dont nombreux parmi eux étaient des francs – maçons. Ce fut
l’exemple de Savorgna de Brazza (1852-1905) qui était un explorateur de
l’Afrique équatoriale et qui avait organisé la colonie du Congo français, il
fut initié au franc – maçonnerie en 1888 à la « Loge Alsace
Lorraine » de Paris.[2] En effet, concernant
le Sénégal, les premières loges maçonniques furent fondées depuis le XVIIIème siècle
à Saint – Louis. Comme rappel, la ville de Saint – Louis du Sénégal fut
successivement occupée par les Français et les Anglais. Autrement dit, les
Français furent les premiers à occuper Saint – Louis, avec la guerre de sept
(7) ans (1756-1763) les Anglais ont occupé la ville et plus tard avec la fin de
la guerre les Français occupèrent de nouveau Saint – Louis. Existaient – elles
des loges maçonniques à Saint – Louis sous l’occupation anglaise ? Il est
difficile de l’approuver. Toutefois, il convient de retenir qu’au Sénégal la
première loge maçonnique a été fondée à Saint – Louis en 1781, cette loge avait
comme nom « Saint – Jacques des Trois Vertus ».[3] Les
francs – maçons se rencontrent de façon sécrète dans des loges.
2- LES
LOGES MACONNIQUES FONDEES A SAINT – LOUIS DU SENEGAL
2.1- La Loge
« Saint – Jacques des Trois Vertus » (1781)
Cette loge a été fondée en 1781 à
Saint – Louis du Sénégal par le Grand Orient de France. Au départ, cette loge
avait comme nom « Saint Jacques des Vrais Amis Rassemblés ». D’après
l’historien français Georges Odo, cette loge était constituée de certains
membres de l’armée, de l’administration de la ville naissante, et des
commerçants liés à la compagnie du Sénégal, auxquels viennent s’adjoindre
quelques négociants établis à leur compte et de petits artisans. Cette première
Loge des francs – maçons, fondée à Saint – Louis, poussèrent certains
chercheurs à considérer le Sénégal comme étant « la première terre
d’atterrissage des francs – maçons venus de l’Europe, plus précisément de la
France en Afrique. Ces francs – maçons avaient comme but de planter une pierre
solide pour leur combat antireligieux au cœur de l’Afrique Occidentale
Francophone. »[4] Autrement dit, le Sénégal
est donc actuellement considéré comme étant le berceau de la franc – maçonnerie
en Afrique. Puisque la loge maçonnique la plus ancienne en Afrique, a été
fondée à Saint – Louis du Sénégal. Cela se justifie plus ou moins par le biais
de sa position géographique.
2.2- La Loge
« Parfaite Union » (1824)
Suite à la création de la
première loge maçonnique au Sénégal en 1781, beaucoup d’autres loges furent
fondées au Sénégal. La Loge « Parfaite Union » fut la deuxième loge
maçonnique fondée à Saint – Louis. Toutefois, il serait anormale de dire que
cette loge a succédé la première. Cette dernière existerait depuis 1823. Sauf
qu’elle a été régularisée en 1824. L’évolution de la franc – maçonnerie au
Sénégal s’est presque déroulée au méme moment avec l’expansion du christianisme
et de l’Islam au fur et à mesure du temps. C’est pour cela que les quatre
premières loges maçonniques furent fondées à Saint – Louis, qui d’ailleurs
était la première ville coloniale du Sénégal ou d’ailleurs étaient présents
beaucoup d’Européens. De ce fait, avec l’évolution de la franc – maçonnerie
dans cette ville coloniale, en 1824 le maire de Saint – Louis Pellegrin
François qui faisait partie de la société métisse fut initié à la franc –
maçonnerie dans la Loge « Parfaite Union ».[5] En
effet, les membres de cette loge étaient soit attachés à la marine, soit aux
négociants.[6] Ces francs – maçons furent combattus
et dés fois aidés par certains gouverneurs du Sénégal à l’époque coloniale.
Comme quoi, certains gouverneurs étaient contre la franc – maçonnerie, surtout
les obédiences maçonniques qui sont contre les dogmes et donc antireligieuses.
Tandis que d’autres gouverneurs de la colonie du Sénégal étaient en
faveur de la franc – maçonnerie. Ce fut le cas de Jacques – François Roger qui
était le premier gouverneur civil du Sénégal, qui était un franc – maçon et
membre de la Loge « La Parfaite Union » de Saint – Louis du Sénégal.
Ce dernier peut – être considéré comme le premier gouverneur de la colonie du
Sénégal initié à la franc – maçonnerie. Ce gouverneur par le biais de sa
fonction, avait beaucoup contribué pour l’expansion de la franc – maçonnerie au
Sénégal. L’initiation de ce gouverneur à la franc – maçonnerie poussa en grande
partie des Sénégalais d’adhérer à cette association secrète. Chose qui avait
bel et bien contribué à la multiplicité des loges maçonniques au Sénégal.
2.3- La Loge
« Union Sénégalaise » (1874)
Fondée en 1874 à Saint – Louis du
Sénégal, c’est dans cette loge que fut initié le premier Sénégalais à la franc
– maçonnerie Biran Sady le 17 juillet 1882, il était un employé de commerce né
vers 1852 à Saint – Louis. Biran Sady est le premier Sénégalais franc – maçon.
Après lui, d’autres Sénégalais furent initiés à la franc – maçonnerie dans
cette méme loge : Mamadou Racine (Capitaine aux tirailleurs né à Podor en
1842) fut initié entre 1883-1884 à la franc – maçonnerie ; Mademba Saye
(employé télégraphe né à Saint – Louis en 1852) fut également initié à la franc
– maçonnerie.[7] Les membres de cette loge étaient
des négociants, membres de l’administration français et de l’armée. Cette loge
a été créée suite à l’autorisation du Gouverneur Valiére permettant aux francs
– maçons de la créer.[8] Chose qui prouve que
beaucoup de gouverneurs de la colonie du Sénégal n’étaient pas contre la franc
– maçonnerie. En se basant de son nom, la création de cette loge avait comme
intention de pousser beaucoup de sénégalais d’adhérer à la franc – maçonnerie.
C’est pourquoi le premier Sénégalais franc – maçon fut initié dans
cette loge. Cette tâche des francs – maçons a été souvent rendue facile par
certains gouverneurs de la colonie du Sénégal, tandis que d’autres gouverneurs
de ladite colonie combattaient les francs – maçons. Méme en France le clergé
catholique était contre la franc – maçonnerie. Ces premières loges maçonniques
du Sénégal avaient des liens avec le Grand Orient de France, une obédience qui
est contre les dogmes et donc antireligieux. La Loge « Union
Sénégalaise » a beaucoup contribué à l’évolution de la franc – maçonnerie
au Sénégal.
2.4- La Loge
« Avenir du Sénégal » (1893)
Fondée en 1893, la Loge
« Avenir du Sénégal » est la quatrième et dernière loge maçonnique
connue à Saint – Louis du Sénégal. Cette loge, tout comme la précédente, était
constituée de négociants, de quelques membres de l’armée et de l’administration
coloniale. Mais au moment de sa création, cette loge « se heurte aussi
aux islamistes intégristes »[9] du Sénégal.
C’est pour cela que « le climat étant particulièrement défavorable à la
loge et sera presque inactive jusqu’en 1965, date à laquelle elle disparait
entièrement »[10]. Effectivement, c’est avec
l’existence de cette loge que quelques musulmans sénégalais commencèrent à
contester la franc – maçonnerie.
3-Les Loges
maçonniques fondées à Dakar
3.1- La Loge
« Etoile Occidentale » (1899)
Face aux difficultés de la Loge
« Avenir du Sénégal », dues en grande partie à l’expansion de l’Islam
au Sénégal, une autre loge fut fondée par les francs – maçons au Sénégal. Il
s’agit bien sûr de la loge « Etoile Occidentale » fondée en 1899 à
Dakar. Au moment de la fondation de cette loge, la ville de Dakar était en plein
développement notamment avec l’implantation de plusieurs administrations
coloniales et des maisons de commerce. L’année 1899 coïncide également à
l’initiation du Sénégalais Blaise Diagne au franc – maçonnerie à la Loge
« Amitié » à Saint – Denis Réunion[11].
3.2- La Loge
« Blaise Diagne » (1977)
Source : Getty images
Blaise Diagne premier député noir
africain élu à l’Assemblée nationale française était également un franc –
maçon. Ainsi, retracer l’histoire de cette loge nous oblige de revenir un peu
sur l’histoire de Blaise Diagne. Né d’un père Lébou, Niokhor Diagne, cuisinier
et marin, et d’une mère Manjaque originaire de la Guinée – Bissau, Gnagna
Anthony Preira, Blaise Diagne, de son vrai nom Galaye Mbaye Diagne, est très
tôt adopté par les Crespin, une famille métisse de notables de Gorée
et de Saint – Louis qui lui donna le prénom de « Blaise ». Il
bénéficie de plein droit de la nationalité française. Ce statut de citoyen
français lui permettra d’accéder à d’importantes fonctions dans l’administration
coloniale une fois celle – ci mise en place.[12]Ces
fonctions de député et de douanier l’ont permis de voyager un peu partout en
Afrique et en Europe. Ce qui l’a permis peut – être d’avoir des relations avec
plusieurs loges maçonniques. Il fut initié comme franc – maçon à la
Loge « Amitié » à Saint – Denis Réunion en 1899. Par le biais de ces
voyages et affectations, Blaise Diagne fut affilié à plusieurs Loges : la
Loge « L’Indépendance malgache » à Tamatave, la Loge « Les
Inséparables du Progrès » à Paris le 24 juillet 1906, la Loge
« Pythagore » à Paris où il sera méme Vénérable de cette dernière
Loge de 1922 à 1926, entre autres.[13]
Cependant, Blaise Diagne a
beaucoup défendu les intérêts des Sénégalais, et même des Africains. En effet,
c’est grâce à lui que les habitants des quatre communes du Sénégal (Saint –
Louis, Dakar, Gorée, Rufisque) obtinrent le statut de citoyen. Il fut réélu
plusieurs fois jusqu’à sa mort en 1934. C’est en sa mémoire que fut créée la
Loge « Blaise Diagne » en 1977 par des francs – maçons. L’existence
de cette loge a été méme confirmée en 2007 par Jean Michel Quillardet (Grand
Maitre du Grand Orient de France), lors de son séjour à Dakar à l’occasion du
30éme anniversaire de la Loge « Blaise Diagne ».[14] Ce
dernier avait méme accordé un entretien avec la presse sénégalaise. Une loge
maçonnique existe aussi à Rufisque connu sous le nom « Emir Abdel
Kader » cette dernière existerait au Sénégal depuis 1984.
4- Comprendre
le Grand Orient de France (G.O.D.F)
A l’occasion de la célébration du
30éme anniversaire de la Loge « Blaise Diagne », Jean
Michel Quillardet (Grand Maitre du Grand Orient de France) était venu au
Sénégal en 2007. Avec l’entretien qu’il avait accordé au quotidien
sénégalais Le Soleil, nous pouvons retenir ceci sur le Grand
Orient de France (G.O.D.F) d’après ses dits :
« Le Grand
Orient de France est la principale obédience associative des francs – maçons en
France. Nous existons depuis le XVIIIème siècle, plus
précisément depuis 1728. Nous avons 47. 000 membres et nous sommes donc la
première par l’histoire et la première par le nombre des obédiences maçonniques
françaises (…) Je suis ici à Dakar à l’invitation de la loge maçonnique
« Blaise Diagne » pour fêter le 30éme anniversaire et pour être à la
rencontre des frères appartenant à la loge du Grand Orient, ici, sachant que
nous avons des loges dans tous les pays du monde. Nous en avons 3 au Sénégal
(…) Nous représentons une maçonnerie qui n’est de France que par l’histoire,
mais qui prétend développer et présenter des valeurs universelles comme la
tolérance, la démocratie, une certaine conception humaniste de l’homme, la
laïcité et tout ce qui peut conduire à l’émancipation de l’homme et qui nous
rassemble par la devise du Grand Orient de France : Liberté – Egalité – Fraternité
(…) »[15]
Nous retiendrons d’après ce
témoignage de Jean Michel Quillardet sur le Grand Orient de France comme chose
très importante, que la devise de la République française (Liberté – Egalité –
Fraternité) est également celle de l’obédience maçonnique du Grand Orient de
France (G.O.D.F). En effet, ceci s’explique par le fait que beaucoup de francs
– maçons français avaient bel et bien contribué à la révolution française de
1789. De méme, beaucoup de francs – maçons français ont aussi contribué à
l’abolition de l’esclavage. Tel fut le cas de Victor Schœlcher (1804-1893), qui
fut à l’origine de l’abolition de l’esclavage en 1848 lorsqu’il fut ministre de
la Marine (des colonies) du gouvernement provisoire ; également initié à
la franc – maçonnerie avant 1848 à la Loge « Les Amis de la
Vérité » à Paris, puis affilié à « La Clémence Amitié ».[16]On notera que les francs – maçons ont été combattus
par l’église catholique et méme par le régime de Vichy en France. D’ailleurs,
méme « sous la seconde république, une crise avait secoué la franc –
maçonnerie en France, crise bientôt surmontée par l’Esprit de conservatisme des
Loges du Grand Orient ; surtout après l’élection à leur tête du Prince
Lucien Murat ».[17]
II- L’indépendance du
Sénégal et les ripostes face à la montée en puissance de la franc – maçonnerie
(1960-2018)
Au lendemain de l’indépendance du
Sénégal, il y eut une montée en puissance de la franc – maçonnerie au Sénégal.
Sauf que cette montée en puissance de cette dernière s’est heurtée dès le
départ aux contestations religieuses. Comme quoi, de nombreuses loges
maçonniques au Sénégal sont liées au Grand Orient de France (G.O.D.F), qui est
une obédience adogmatique et donc contre la religion. C’est pourquoi, la franc
– maçonnerie a été beaucoup contestée durant toute cette période au Sénégal.
Ainsi, dans beaucoup d’autres pays africains, les francs – maçons étaient très
combattus par les chefs d’Etat. Tels furent les cas dans plusieurs pays comme
la Cote d’Ivoire, au Mali, entre autres ou des francs – maçons, souvent membres
de l’élite politique, furent bel et bien combattus. Au Sénégal, il y eut
plusieurs contestations religieuses face à la montée en puissance de la franc –
maçonnerie, surtout juste après l’indépendance.
1- La
laïcité en question
Le Sénégal, une République
laïque, d’où vient cette laïcité ? La laïcité est un principe de
séparation entre l’Etat et les institutions religieuses, l’Etat n’exerçant
aucun pouvoir religieux et les Eglises aucun pouvoir politique, et donc un
caractère de neutralité religieuse, d’indépendance à l’égard de toutes Eglises
et confessions.[18]En effet, la laïcité existait dans
plusieurs colonies francophones, d’une façon particulière dans la colonie du
Sénégal, et ce depuis très longtemps. Au fait, son instauration dans ces
différentes colonies est due à la loi du 07 juillet 1904 qui fut à l’origine de
l’instauration de la laïcité en France. Durant cette période, avec les liens
qui existaient entre la métropole et les colonies de l’AOF, une politique stratégique
fut mise en place dans le cadre d’instaurer la laïcité dans ces dites colonies.
C’est dans ce sillage que cette loi de laïcisation fut appliquée dans la
colonie du Sénégal. Cela a été rendue possible par le gouverneur général de
l’AOF qui, durant cette période avait demandé son application dans les colonies
françaises. Ainsi, au Sénégal, le gouverneur Ernest Roume donna sans hésitation
un avis favorable à l’application de la loi du 07 juillet 1904.[19]Donc, de 1904 à 1959, la laïcité avait bel et bien existé
au Sénégal.
Cependant, en 1960 avec
l’indépendance du Sénégal, la loi pour l’adoption de la laïcité fut votée à
l’assemblée nationale. Il est difficile de connaitre les noms des députés qui
avaient voté cette loi, puisque le procès-verbal de cette séance de vote pour
l’instauration de la laïcité au Sénégal n’était pas publié. Aussi faut – il le
souligner, méme avec l’indépendance du Sénégal certains français occupaient des
postes stratégiques dans le domaine politique. D’ailleurs, Hesseling Gerti nous
fait savoir que lors du vote de la loi pour l’instauration de la laïcité au
Sénégal, « des Français siégeaient à l’Assemblée nationale du Sénégal
pendant le vote ».[20] Ces derniers étaient –
ils des francs – maçons ? Il est sans doute difficile de s’y prononcer.
Bref, nous pouvons dire que la laïcité est un but des francs – maçons. Cette
laïcité a été méme un problème de l’époque coloniale à nos jours. Par exemple,
le Gouverneur général de l’AOF Jules Carde, en 1923 avec son acte de poser la
première de la cathédrale de Dakar, a provoqué la contestation des francs –
maçons de la loge « Etoile occidentale » qui s’insurgeaient contre le
fait que l’Etat colonial vienne en aide à l’édification d’un monument élevé au
triomphe du cléricalisme en pays musulman, véritable atteinte à la liberté de
conscience des peuples.[21] Autrement dit, les
contestations, voire méme les combats entre catholiques et les francs – maçons
étaient très fréquents en France tout comme dans ses colonies. Dans les
colonies effectivement, il convient de mentionner qu’il y eut des gouverneurs
qui étaient en faveur de la propagation de la franc – maçonnerie, au moment où
d’autres en sont contre. C’est pour cela que l’histoire de la franc
– maçonnerie est un peu liée à l’évolution politique du Sénégal. Cette laïcité
méme à l’époque coloniale tout comme après l’indépendance du Sénégal, n’était
et n’est pas tellement respectée au Sénégal.
Toujours sur l’histoire de la
laïcité au Sénégal, avec la nouvelle constitution du Sénégal après l’indépendance,
en faisant référence au préambule de la constitution du Sénégal « Le
peuple sénégalais est fortement attaché à ses valeurs culturelles qui cimentent
le fondement méme de son unité nationale », l’on comprend que méme si le
Sénégal est une République laïque, cette laïcité n’entrave pas ses valeurs
traditionnelles héritées par ses ancêtres. Voilà pourquoi le premier Président
de la République du Sénégal Léopold Sédar Senghor disait ceci « C’est le
lieu et l’occasion de rappeler ce que notre Constitution entend par laïcité. La
laïcité, pour nous, n’est ni l’athéisme ni la propagande anti – religieuse… Car
la Religion est un aspect essentiel de la Culture. »[22] Toutefois,
méme si la laïcité est perçue autrement au Sénégal, en se basant de ses
origines, voire méme de sa vraie définition, elle est tout simplement un but
des francs – maçons.
2- L’évolution
de la franc – maçonnerie au Sénégal face aux contestations religieuses :
du début à la dernière contestation religieuse contre les francs – maçons à
Dakar en 2018
Les contestations
religieuses à l’égard de la franc – maçonnerie ont débuté presqu’au même moment
de l’évolution de celle – ci au Sénégal. En effet, dans la colonie du Sénégal,
au moment où les missionnaires œuvraient pour assurer la propagation du
Christianisme, les francs – maçons établis dès le départ à Saint – Louis, se
contentaient également d’assurer la multiplicité des loges maçonniques au
Sénégal. Du coté des Chrétiens, les hostilités à l’égard des francs – maçons,
ont été assurées par certains gouverneurs qui étaient en faveur de l’église
catholique. De plus, avec l’expansion de l’Islam au Sénégal, les musulmans
aussi commencèrent à contester l’évolution de la franc – maçonnerie. Pour le
cas des musulmans, ces dernières ont été assurées en grande partie par les
confréries religieuses qui occupent une place très importante dans le pays. Il
est difficile d’étudier clairement ces contestations religieuses pendant cette
longue période. Une chose est claire, ces contestations religieuses contre la
franc – maçonnerie au Sénégal peuvent être considérées comme une sorte de
freinage à l’ascension de la franc – maçonnerie au Sénégal, et elles étaient
très fréquentes. De ce fait, la première grande contestation religieuse, voire
même populaire, un peu connue parmi les Sénégalais, est celle de 1985. En
effet, durant cette période avec l’ampleur des hostilités à l’égard des francs
– maçons, lors de l’organisation d’une conférence sur la route de Ouakam par un
ambassadeur du Sénégal, plusieurs membres de l’ONG Jamra (créée en 1983) y
avaient pris part. En pleine conférence, à cause du discours d’un des
conférenciers, Ramatoulani Abdou Latif Guéye de l’ONG Jamra perturba la
conférence en taxant quelques conférenciers de francs – maçons. Du coup, la conférence
fut perturbée et arrêtée à cause des querelles, insultes et bagarres, étant à
l’origine méme de l’intervention des forces de l’ordre. Ainsi, au lendemain,
par le biais de la presse sénégalaise, les membres de l’ONG Jamra furent au
courant d’une plainte déposée à leur égard pour diffamation. Cette plainte
avait provoqué un grand bruit dans le pays. Puisque ces membres de l’ONG Jamra
avaient distribué des feuilles ou figuraient des noms de 30 francs – maçons
sénégalais très célèbres à l’époque, et ce, dans plusieurs mosquées de Dakar.[23]Comme rappel, l’ONG Jamra est une organisation
islamique qui se fixe comme objectif de défendre l’identité et les traditions
sénégalaises à chaque fois que ces dernières semble être menacées. Et cette
plainte a été retirée.En outre, il convient d’ajouter aussi les rôles des
autorités religieuses au Sénégal qui également étaient et sont jusqu’à présent
contre la franc – maçonnerie au Sénégal. De plus, la contestation religieuse la
plus célèbre dans l’histoire du Sénégal contre les francs – maçons est celle de
2018. En effet, en 2018, 600 loges maçonniques se donnèrent rendez – vous à
l’hôtel King Fahd Palace de Dakar pour assister aux Rencontres Humanistes et
Fraternelles Africaines et Malgaches (REHFRAM). Cette rencontre maçonnique, dès
son annonce avait provoqué, au – delà méme d’une contestation religieuse, un
soulèvement populaire. Du coup, l’ONG Jamra, sous la direction de Mame Mactar
Gueye en collaboration avec plusieurs autres organisations religieuses
contestèrent l’organisation de cette rencontre à Dakar et méme nulle part au
Sénégal. A cause de l’ampleur du soulèvement populaire durant cette période, le
préfet de Dakar fut obligé d’empêcher l’organisation de cette rencontre par le
biais d’un arrêté, pour éviter un trouble à l’ordre public. Finalement, cette
rencontre a été délocalisée dans un autre pays en Afrique.
3- La
franc – maçonnerie dans l’élite sénégalaise
La franc – maçonnerie a longtemps
existé dans l’élite sénégalaise. En effet, sur ce plan, nous pouvons évoquer le
cas de Blaise Diagne qui, en étant un franc – maçon, a également occupé
plusieurs postes au sein de l’élite politique, à l’époque coloniale. Il est
d’ailleurs l’unique franc – maçon sénégalais qui s’assume, et il l’a été
jusqu’à sa mort. Au fait, dans beaucoup de pays en Europe, il est très fréquent
de voir des francs – maçons siéger au Parlement, ou encore d’occuper des postes
stratégiques au sein de l’élite politique, car ces derniers exercent
effectivement une certaine influence sur le plan politique. Il est clair que le
méme cas existe au Sénégal, mais il est difficile d’identifier des francs –
maçons sénégalais, parce que ces derniers préfèrent l’être de façon discrète.
Pour le cas du Sénégal, il est difficile d’affirmer carrément la méme chose.
Puisqu’au Sénégal la propagation de la franc – maçonnerie s’est déroulée depuis
de très longues dates de façon discrète. Cause pour laquelle beaucoup de francs
– maçons sénégalais n’osent se révéler clairement, et donc publiquement.
En outre, en 2009 avec l’article
publié par le journal l’Express sur la « Franc – maçonnerie en
Afrique » il y eut une grande révélation nous faisant comprendre que
l’ancien Président de la République du Sénégal Monsieur Abdoulaye
Wade « fait figure de maçon dormant ». Chose qui signifie tout
simplement que ce dernier avait une fois fréquenté les loges. Durant cette
période, cette révélation avait provoqué beaucoup de bruit dans le pays. Par
conséquent, le Président Abdoulaye Wade avait très rapidement donné sa réponse sur
ce sujet, pour apporter des éclaircissements sur cela à travers une mise au
point :
« Vous
écrivez : « Abdoulaye Wade, jadis initié à Besançon, fait figure de
maçon dormant. De fait, il aurait pris depuis des lustres ses distances avec sa
loge ». C’est exact, mais je précise que je ne suis pas dormant mais radié
par suite de ma démission volontaire. Le maçon en sommeil ou dormant est celui
qui reste inscrit, donc membre de l’association, mais sans activité. Ce ne fut
pas mon cas. Etudiant à Besançon, j’ai quitté cette ville en septembre 1959,
après ma thèse, soutenue le 27 juin 1959, il y a 50 ans. Lorsque j’étais jeune
professeur, un de mes collègues eut souvent à m’entretenir de la maçonnerie.
Par curiosité, j’y ai adhéré, espérant y trouver des échanges intellectuels de
très haut niveau. Ce ne fut pas le cas. J’ai démissionné. Acte m’en a été donné
depuis plus de quarante ans. S’agissant d’une association, au regard de la loi
et de ses statuts, on y entre sur sélection, mais on en sort librement. C’est ce
que j’ai fait. »[24]
De par cette réponse du Président
Abdoulaye Wade, on peut retenir que ce dernier était un franc – maçon et
maintenant il n’est plus franc – maçon en se basant sur cette réponse. C’est
pourquoi quand le projet pour la construction du monument de la renaissance
africaine fut annoncé et concrétisé à Dakar, beaucoup de Sénégalais
considérèrent cela comme étant un futur temple pour les francs – maçons. Par
exemple, durant cette période, pour le Collectif des Associations Islamiques du
Sénégal (CAIS) (…), le monument (de la renaissance africaine) est une fierté
pour la communauté maçonnique nationale et internationale. »[25]C’est – à – dire, ces genres d’accusations vis – à –
vis de ce monument étaient très fréquentes durant cette période. Comme
précision, ce monument de la renaissance n’a aucun lien avec la franc –
maçonnerie. Dans l’élite sénégalaise, il est difficile d’y distinguer des
francs – maçons, parce que ces derniers préfèrent choisir l’option discrète.
4- La
franc – maçonnerie est – elle une histoire sécrète au Sénégal ?
Actuellement au Sénégal, beaucoup
de gens n’aiment pas échanger sur la franc – maçonnerie, parce que cette
dernière est une chose très sensible pour eux. Il est vrai que la franc –
maçonnerie a existé au Sénégal depuis plusieurs siècles. L’évolution de cette
dernière n’a pas été facile. Si l’histoire de la franc – maçonnerie ne peut
être considérée comme une histoire sécrète au Sénégal, les francs – maçons
sénégalais ne le montrent jamais publiquement. Voilà pourquoi d’aucuns
considèrent cette partie de l’histoire du Sénégal comme une chose sécrète. On
peut bel et bien écrire sur l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal en
respectant la posture des francs – maçons sénégalais qui d’ailleurs ne le
montrent pas publiquement. Cela a une conséquence, puisqu’au fur et à mesure du
temps, on peut dire qu’aucun chercheur ne pourra effectuer des recherches dans
ce domaine.
Parallèlement à ce qui se passe dans
beaucoup d’autres pays africains ou certaines autorités politiques, en
occurrence des chefs d’Etat montrent publiquement leur appartenance à la franc
– maçonnerie. Chose qui prouve que l’histoire de la franc – maçonnerie au
Sénégal est liée à l’histoire politique de ce dernier. Donc la franc –
maçonnerie n’est point une chose sécrète dans les autres pays en Afrique et
méme ailleurs, tout le contraire au Sénégal. Effectivement, sur le sujet de la
franc – maçonnerie au Sénégal, l’on constate clairement un désengagement des
chercheurs sénégalais.
Conclusion
La franc – maçonnerie a existé au
Sénégal depuis plusieurs siècles. La première loge maçonnique a été fondée à
Saint – Louis. Et cela, parce que dès le départ les Européens s’y étaient
établis. A travers l’interconnexion entre commerçants, négociants et quelques
membres de l’administration coloniale, la franc – maçonnerie importée en
Europe, a connu une importante évolution au fur et à mesure du temps. La
propagation de cette dernière au Sénégal a été en grande partie assurée par
certains gouverneurs à l’époque coloniale au Sénégal qui méme s’ils n’étaient
pas tous des francs – maçons, ont quand méme facilité le terrain pour
l’évolution de la franc – maçonnerie. Par contre, tel n’était pas le cas pour d’autres
gouverneurs qui manifestaient clairement leurs hostilités à l’égard des francs
– façons. Ainsi, de la période allant de 1960 à nos jours, cette évolution de
la franc – maçonnerie s’est heurtée à plusieurs reprises aux contestations
religieuses. A cause de ces contestations religieuses, de la rareté des
documents sur la franc – maçonnerie au Sénégal, et de la posture discrète des
francs – maçons sénégalais, il est très difficile de faire des recherches sur
le sujet. Pour le cas de la contestation religieuse, voire méme populaire à
l’égard des francs – maçons, nous pouvons prendre l’exemple de l’année 2018 qui
peut être considérée comme une sorte de freinage à l’ascension de la franc –
maçonnerie au Sénégal. Si ces contestations peuvent être perçues comme une
sorte de freinage contre la franc – maçonnerie au Sénégal de façon publique, de
manière discrète nous pouvons dire que la franc – maçonnerie y
est en pleine évolution. Toutefois, l’histoire de la franc –
maçonnerie au Sénégal est un peu liée à son histoire politique, et ce, de la
période coloniale à nos jours. Cette partie sombre de l’histoire du Sénégal
mérite d’être connue. D’où l’importance de cet article qui n’est qu’une petite
brochure sur l’histoire de la franc – maçonnerie au Sénégal.
Article 3 : La
magie dans l’univers Egypto-africain
Par Ndiana Faye,
étudiant en Master II / Egyptologie
ndianafaye12@gmail.com
Lisez le document sous format pdf en cliquant ici https://drive.google.com/file/d/1R_FqZagjryk84UNy4qUg-T7fOkOAWyTc/view?usp=sharingi
Article 4 : L’or
du Soudan occidentale à la lumière des sources arabes
Boubacar Bop, Master 1/ Histoire médiévale
Bopbubakr159@gmail.com
INTRODUCTION
Le Soudan occidental
des auteurs et géographes arabes doit être compris dans cet ensemble appelé
« Bilad es-Sudan ». Ce dernier est un mot arabe qui signifie le
« pays des Noirs » et fait référence l’Afrique de l’ouest durant la
période médiévale marquée par la succession des Grands Empires (Ghana,
Mali et Songhay). Les Arabes ont, dans une large mesure, contribué à la
connaissance de l’Afrique Noire médiévale. Leurs textes restent une source
incontournable pour la période allant du IXe aux XVIe siècles. Ils ont abordé
plusieurs thèmes : économie, politique, société, croyance, pratique
culturelle et mœurs. Mais le Soudan des auteurs arabes est, avant tout, le pays
de l’or. Ce sujet du métal jaune occupe une place importante dans les sources
arabes et a fait couler beaucoup d’encre avec des récits mélangeant « le
vrai, le faux et l’imaginaire ». Ce présent travail s’efforce d’apporter
une synthèse des différentes informations traitées par les auteurs arabes et
s’articulant autour de l’or. Au préalable, il sera utile de délimiter l’espace
et de présenter les auteurs arabes.
I) Etude de l’espace
Le professeur Idrissi Ba
considéré que : « l’Ouest-africain comprend quatre unités
naturelles : le Sahara occidental, le Sahel, le Soudan et les régions
forestières ».
Le Sahara occidental était le
territoire des Sanhadja qui regroupait, entre autres, les Lamtuna, Masufa et
Djuddala. Avec le commerce transsaharien, cette région fut favorisée par
l’accroissement des activités comme le commerce, le négoce, les razzias,
l’acheminement des caravanes.
Au sortir du Sahara, les
voyageurs arabes venant du Maghreb ou d’Egypte, pénètrent dans le Sahel qui
constitue une transition entre le Sahara et le Soudan. Ce rivage, longeant le
Sénégal et le Niger et aboutissant dans la région du Lac Tchad, fut une terre
de contacts. En effet, cette bordure a été un centre de gravitation des marchés
soudanais. Les grands centres commerciaux (Koumbi-Ghana, Oualata, Tombouctou et
Gao) se développèrent dans cet espace en favorisant le prestige et la renommée
des empires médiévaux. En franchissant le Sahel, on est déjà dans la Soudan qui
se présente comme une vaste savane et un important grenier. Enfin, la région
forestière ou guinéenne est très peu renseignée par les auteurs arabes. Ces
derniers sont presque muets concernant cette zone. Pourtant, elle était fortement
humanisée. Les colporteurs dyula ou wangara et hawsa ont parcouru ses pistes, à
pied ou à dos d’âne, à la recherche des produits tels l’or et la kola. Très
impliqués dans le commerce transsaharien, ces colporteurs en plus des guides,
des gardes, des éclaireurs, des caravaniers, des négociants…sont les
informateurs attitrés des commerçants et voyageurs arabes. Pour la plupart, les
auteurs et géographes arabes n’ont jamais posé le pied sur le pays des Noirs.
II) Qui sont les
auteurs arabes ?
Les auteurs arabes sont des
voyageurs et géographes musulmans qui ont sillonné le globe pour tracer les
cartes du monde connu. Ils étaient caractérisés par un souci de vérité et
d’objectivité dans cette tâche. Cependant, ils avaient une configuration et une
connaissance très vague du continent noir. C’est, comme le dit Djibril Tamsir
Niane, : « au XIe siècle de notre ère que les géographes et
voyageurs arabes viendront combler les lacunes de la carte de L’Afrique et
mettre des noms sur certaines parties laissées jusque-là en blanc. »
C’est d’abord Al Bakri,
compilateur andalou, sans être sorti de son pays, qui nous a laissé une œuvre
de premier choix sur le Soudan occidental du XIe siècle. Al Idrissi, grand
géographe, fit le point des connaissances géographiques de son temps au XIIe
siècle. Au XIVe siècle, Ibn Khaldun, l’un des pères de la sociologie, consacra
des pages au Soudan en établissant la liste dynastique des souverains du Mali
et donna aussi une idée sur l’organisation étatique et des structures
politiques de ce temps. Ibn Battuta, au bout d’un séjour de huit mois à Niani,
a laissé le plus saisissant tableau de la cour malienne. Il fut même reçu par
le Mansa Suleyman. Enfin, nous citons Al Umari, un secrétaire mameluks du
Caire, qui a puisé à bonne source auprès des gens qui ont approché les pèlerins
soudanais lors de leurs passages dans la capitale égyptienne.
La liste est longue. Mais, nous
retenons ces quelques noms illustres pour signaler, à juste titre, combien
l’histoire africaine est redevable aux auteurs arabes. Le thème préféré de ces
derniers est, sans aucun doute, celui de l’or.
III) L’or du Soudan
occidental
Les sources arabes sont prolixes
sur le thème de l’or. Nous en tirons d’abondants renseignements qui portent sur
divers aspects tournant autour du métal jaune : son
emplacement, sa nature, son contrôle, sa récolte, l’accessibilité de son pays,
son exploitation et son commerce. Les récits qu’en font les auteurs arabes
commercent avec le merveilleux, l’imaginaire et l’extraordinaire.
Les commerçants et souverains
africains ont propagé de fausses informations au sujet de l’or. Concernant son
emplacement, Al Umari pense que l’or se trouvait dans le désert. Al Yakubi et
Al Istakhri affirment respectivement que l’or se trouvait aux environs de
Sidjilimassa et au royaume du Ghana. D’après Aymar, la certitude qu’on peut
avoir c’est que : « l’or n’est pas produit dans le pays des
marchands noirs où se rendent les caravanes, il vient de plus loin
encore ». L’explication est que les souverains africains voulaient
s’assurer le monopole de son exploitation. L’une des rares informations
touchant ce point est d’Al Yakubi qui écrit : « on extrait et
travaille l’or comme on bat le lait ». Ici, il fait allusion à la
technique du tamisage ou de l’orpaillage qui permettait d’obtenir l’or
alluvionnaire. Au côté de ce dernier, nous avons l’or éluvionnaire extirpé par
le creusement de puits.
Chez les auteurs arabes, l’or est
désigné par deux noms : Tibr (poudre) et Dhabab (pépite). Les informations
touchant la récolte de ces deux natures d’or sont rapportées, d’une part, par
Fakih qui écrit : « l’or pousse comme des plantes dans le sable comme
poussent les carottes, on le cueille au lever du soleil ». D’autre part,
Al Umari se fait plus précis : « on récolte deux variétés de plantes
de l’or. L’une pousse au printemps à la fin des périodes de pluies dans le
désert. La seconde espèce se trouve toute l’année, on creuse des trous et
recueille des racines d’or. » L’or était répandu dans le Soudan
occidental. Le métal jaune se trouvait, entre autres, dans le Bouré, le Ngalam,
le royaume du Ghana. De ce fait, les auteurs arabes confondaient les puits d’or
avec des mines. Cependant, comme mines, l’Afrique n’en a connu que dans le
Grand Zimbabwe (Monomotapa). Pour le commerce de l’or, il est affirmé qu’il
était muet. Ce commerce dont parlent les voyageurs et géographes musulmans se
réduisait à une sorte de troc sans usage de monnaie, sans palabres ni accords
négociés.
CONCLUSION
L’or du Soudan occidental à la
lumière des sources arabes démontre l’ubiquité de cette ressource dans cette
partie du continent noir. Autant l’or était perçu par les historiens et
géographes arabes comme une richesse minérale, économique et monétaire, autant
il était considéré par les africains comme ayant une valeur mythico-magique car
étant habité par les esprits. Enfin, la hiérarchisation des ressources
minérales retrouvées par les auteurs arabes était différente de celle des
africains. Pour les arabes, nous avions le peloton suivant : l’or, le sel,
l’amiante, l’agate, l’argent et l’alun. Pour les africains, nous avions une
autre échelle de valeur : le sel, le fer, le cuivre, les verroteries, les
perles et les cauris.
Le hasard de l’histoire a fait
que, avec le temps, les produits ou richesses minérales qui avaient plus de
valeur pour les commerçants arabo-musulmans vont aussi le devenir pour les
africains par effet de contamination.
Article 5 :
L’institution carcérale au Sénégal : héritage et problèmes nouveaux
Abdoulaye Seck,
Master 1, / histoire des modernités africaines
seckabdoulaye26@gmail.com
INTRODUCTION
Toutes les civilisations ont
connu un système de pénalité et de sanction. Née en Europe et en Amérique au
XVIIIe siècle, la prison pénitentiaire s’imposa comme une réalité massive du
système judiciaire colonial dès les premières années de la conquête[59]. Née en Europe et en Amérique au cours du XVIIIe
siècle, la prison pénitentiaire s’imposa comme une réalité massive du système
judiciaire colonial dès les premières années de la conquête. L’implantation
d’institutions métropolitaines dans les colonies devient le souci majeur de
l’administrateur. L’installation des établissements carcéraux deviennent une
réalité dans la colonie. L’arrivée de l’Islam a apporté quelques changements
dans les modes de répressions et de sanctions locaux mais celui-ci n’avaient
pas eu autant de gloire que celui des colonisateurs Européens. Avec la
colonisation, l’espace était bien codifié et l’autorité coloniale avait mis son
empreinte jusqu’à la veille des indépendances. Ainsi
l’institution carcérale connaitra de nouveaux administrateurs. Le
pouvoir postcolonial prend à bras le corps la question liée à l’institution
carcérale malgré les héritages défavorables notés dans son fonctionnement.
Entre crise interne des Etats et luttes contre la déviance sociale,
l’institution carcérale est toujours disponible. Avec le monde contemporain où
l’humanité traverse une crise extrêmement difficile marquée par des mutations
économiques, culturelles et sociétale, l’institution carcérale devient un
élément incontournable dans les nouveaux dispositifs
pénaux. Ainsi, le principal problème que soulève notre sujet est, quels
ont été les débuts de l’administration pénitentiaire coloniale ?
La réponse à cette question
soulève diverse question annexe : Quel est le rôle de l’établissement
pénitentiaire dans le dispositif de l’organisation de la colonie ?
Comment le mode d’emprisonnement
carcéral s’est-il imposer dans une société étrangère ?
Quelles ont été les réactions des
populations indigènes dans l’établissement des institutions carcérales ?
Quelles sont les politiques
pénitentiaires mises en œuvre par l’état post coloniale ?
I_ Les établissements
carcéraux pendant la période coloniale
Issue du système pénal européen,
l’institution carcérale prend de nouvelles dimensions et significations dans
son application aux différentes colonies.
1_ Les objectifs et rôles des
premiers établissements carcéraux
L’établissement d’une autorité et
d’un contrôle sans faille sur les hommes et les espaces était la condition
première à remplir par les colonisateurs pour assurer une réussite de leur
projet. L’arrivée des Européens sur le continent Africain n’avait pas trouvé un
vide sur le plan judiciaire. Seulement le droit et l’organisation juridictionnelle
locale étaient mal connus. L’application des lois coloniales dans les
différentes colonies a joué un rôle important dans l’évolution des institutions
judiciaires. Face à la dualité de justice (indigène et métropolitaine), le
pouvoir coloniale décide de prévoir deux organisations juridictionnelles
distincts, l’une pour les ressortissants de statut civil français et l’autre
pour ceux du personnel de droit local[60].
Apres l’application de la justice dans les colonies, nous assistons à une
substitution autoritaire des systèmes punitifs locales par celles coloniales.
En effet, avec la poussé
remarquable de l’urbanisation, la colonie du Sénégal change aussitôt de visage.
Elle est impulsée par la reprise économique des années 1850 pour le comptoir de
Saint-Louis et Gorée et l’exploitation de l’économie arachidière, mais aussi
avec les options politiques du pouvoir colonial et la mise en place d’une
infrastructure de communication ferroviaire et portuaire pour Dakar, Rufisque
et Thiès. Ce qui favorisa l’émergence des villes et crées en même temps de
nouveaux citadins. Ainsi on assiste à l’explosion démographique dans ces
centres urbains. C’est dans ce contexte qu’est apparu la prison dans les villes
de la colonie du Sénégal. Elle fut un outil particulièrement disponible et
présent dans tous les espaces sous le contrôle colonial. A ses débuts, sa
fonction était ambivalente, elle était utilisée comme un instrument de
poursuite des guerres de conquêtes coloniale, visant à mettre un terme à toutes
volontés de résistance de la part des élites autochtones vaincues. Par la suite
elle est devenue un instrument d’approvisionnement de mains d’œuvres à bon
marché à l’entreprise coloniale. Enfin, avec l’essor de l’urbanisation et
l’émergence de nouveaux citadins dont les comportements et pratiques ne sont
pas toujours conformes à la norme édictée par les autorités gouvernementales et
municipales, la prison devient à nouveau un outil de contrôle des marges et de
tous les acteurs considérés par le pouvoir colonial comme un perturbateur de
l’ordre établie. Ainsi, On peut trouver en Afrique noire précoloniale
différents types d’enfermements liés à des fins religieux, ethniques et
culturelles (initiation à la vie) mais jamais on ne trouvera de type
d’enfermement comparable à la prison carcérale telle qu’elle est apparue vers
le XVIIIe siècle en Europe.[61] Malgré
la présence de formes complexes tels que la captivité, les traites, l’isolement
et autres, le modèle européen était perçu comme étant de nouvelles institutions
en Afrique imposé brutalement par le pouvoir colonial. Au Sénégal, l’expérience
fut faite dans les deux villes les plus importantes à cette époque à savoir
Saint-Louis et Gorée. C’est par la suite, durant le XIXe et XXe siècle, que la
prison s’est répandue vers l’intérieur du pays. La construction des prisons
répondait à différentes préoccupations. En premier lieu, nous avons la
disponibilité d’une main-d’œuvre qui coutera moins chère à l’administration,
mais aussi une main-d’œuvre toujours disponible pour l’accomplissement de
certaines tâches (ils remplacent les travailleurs en cas de grève)[62]. En second lieu, c’était pour diminuer la
force des jeunes (la population locale) qui était l’entrave majeure à la
réalisation de certains projets.[63] Ainsi
nous assistons à l’évolution de la prison, les contextes changent et elle
devient un outil important dans nos états modernes.
2_ La réaction des autochtones
face à cette nouvelle institution
La plupart des sociétés
africaines sont de nature réticente à la privatisation de liberté de
l’individu. La prison étant un lieu de sanction, de correction est étrangère
aux institutions et réalités africaines. L’inexistence de la prison, en mode
carcéral, peut se justifier par une philosophie de l’homme mais aussi, elle est
liée par l’organisation de la société. N’empêche avant la colonisation, les
sociétés qui formaient ce qu’est devenu le Sénégal d’aujourd’hui comportaient
des systèmes de répressions régissant la vie en communauté. Les systèmes de
répressions des autochtones étaient très complexes. En effet, la
hiérarchisation de la société s’est manifestée jusqu’aux affaires judiciaires.
Les châtiments frappant les individus étaient en fonction de leurs catégories,
de leurs statuts et de leurs rangs sociaux. Les nobles bénéficiaient souvent de
l’exile en cas d’homicide volontaire alors que les exclus du pouvoir (badolo) auront
comme peine la réduction en esclavage pour la même infraction. Ainsi, face à la
complexité des systèmes de répressions locaux, l’administration coloniale décida
de réorganiser l’appareil de sanction judiciaire en substituant les systèmes de
répressions autochtones à de nouvelles sanctions étrangères aux réalités
africaine. « La peine capitale, l’amende, la bastonnade, la prison
avec travail forcé, la déportation à temps où à perpétuité se substituèrent aux
pénalités en vigueur dans les sociétés autochtones du Sénégal »[64]. La réception de ces nouvelles pénalités entraine
d’énormes changement chez les autochtones. La population locale s’oppose
farouchement à ces nouvelles pénalités développer par l’autorité coloniale.
Pour éviter le projet colonial, les populations locales recoururent à de
nombreuses solutions leurs permettant d’échapper la prison carcérale. Selon
Thioub, « des formes diverses de refus et d’évitement de la prison ont été
développées par les colonisées : recours aux solutions radicales ou
exceptionnelles - suicide, fuite dans l’imaginaire – ou simplement
pratique : évasion »[65]. Ces solutions sont
pour la plupart basé sur le code de l’honneur. En effet, la plupart des hommes
libre (garmi) enfermer sur décision de l’autorité coloniale se sont donner la
mort pour ne pas déchoir l’honneur familiale et le rang sociale. De nombreux
cas de suicide ont été répertorier pendant cette époque.
Face à l’inefficacité du suicide,
les populations locales mettent en contribution leurs savoir. Ainsi des
talismans sont fabriqués pour se protéger contre l’autorité coloniale mais
aussi pour éviter l’emprisonnement « nous avons recense un certains
nombres de talismans produits dans des endroits précis au Sénégal et de longue
date, renommés pour leur capacité à protéger contre la prison ; la corne
de Ndéméne ou lokki Ndéméne protège contre les dangers issus de tout pouvoir
administratif, le gris-gris à nœud de Koular qui rend invisible »[66]. Quand ces solutions ont montré leur limite, et que
le concerné soit emprisonner, le dernier recours est l’évasion. En effet
d’énormes cas d’évasion ont été noté par l’autorité coloniale. L’évasion
constitue d’une part l’échec de la politique pénitentiaire, mais d’autre part,
elle montre que la défaite de l’individu incarcérer n’est pas
totale. A côté du phénomène de l’évasion, on note les cas de fuites
en cas d’acte répréhensible.
L’enfermement carcéral était mal
perçu par la population. Humainement, c’était difficile à tolérer. Les
autochtones ne pouvaient pas concevoir la privatisation d’un
individu de sa liberté. C’est pour cela que différentes méthodes ont
été utilisées pour échapper à ce type de châtiment
.
II _l’institution carcérale
pendant la période postcoloniale
Les débuts du pouvoir
postcolonial ont été marqués par la consolidation et l’anéantissement de
certaines institutions coloniales. L’institution carcérale fait partis des
institutions maintenues par le pouvoir postcolonial. .
1_ L’héritage de la prison par le
pouvoir postcolonial
Le pouvoir postcolonial a
héritier une situation pénitentiaire très complexe. Avec les indépendances, le
Sénégal a recueilli l’institution carcérale des mains de l’autorité coloniale.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale d’énorme changement a été noté dans
la politique de répression coloniale. En effet, en 1944, l’évolution de la
guerre avait permis au comité de libération nationale de rédiger des projets
pour modifier la politique de répression du régime de Vichy[67].
Les reformes pénitentiaire de 1944 sont restée dans les tiroirs et aucune
reformes n’est appliquée. La guerre a aggravée la crise
pénitentiaire. Ainsi c’est en 1947 qu’est intervenu de nouvelle codification
pénitentiaire règlementant le régime des prisons du Sénégal par l’arrêté du 22
octobre 1947. De 1947 à 1960, d’importantes réformes ont été effectuer dans le
cadre juridique. A partir de 1960, l’institution carcérale sénégalaise change
d’administrateur. De nombreuses interventions de la part de l’autorité publique
ont été notées. Ces interventions ont été réalisées plus sur le cadre juridique
de l’institution carcérale que sur le domaine des infrastructures. En effet les
deux décennies qui débutent les indépendances ont été marquée par
des crises non négligeable. En 1962, nous assistons à la toute première crise
postcoloniale. Senghor et M Dia deux géants hommes d’Etats s’embrouillent. Le
régime bicéphale, c’est-à-dire un régime partagé entre le président du conseil
et le président de la république, prend fin. Ainsi le président de
la république reste le seul à avoir le pouvoir exécutif. Quelques années
plupart, le Sénégal est touché par la vague de contestation des mouvements
estudiantins de 1968, qui coïncide avec la sécheresse dans le pays. La crise de
mai 1968 et la sècheresse de cette même année ont été décisives dans les
facteurs qui conduisent à la déviance. La sécheresse a occasionnée l’exode
rural et les populations se dirigent vers les centres urbains augmentant le
nombre de chômeur et le problème de survie. Quant aux événements de mai 1968,
ils ont paralysé tout le système éducatif. Ces conséquences renforcent la
tentation de la criminalité. Face à cet état de fait, l’Etat du Sénégal,
héritier de l’institution carcérale décide de renforcer son système carcéral.
C’est ainsi que nous assistons en 1972 à l’érection du Service des prisons à la
Direction de l’administration pénitentiaire. Les nouveaux agents pénitentiaires
recevront des formations dans ce domaine ce qui n’était pas le cas durant la
période coloniale. En plus nous auront la participation des femmes dans
l’administration pénitentiaire. Ainsi hormis, le cadre juridictionnelle,
certaines avancées ont été remarquées de la part de l’autorité publique. La mise
en place en 1972 d’un établissement carcérale exclusivement féminine est l’une
des innovations majeures que le pouvoir locale apporte en termes
d’infrastructure. La déviance des femmes étant moyen fréquente, l’autorité
coloniale n’avait pas prévus de lieu pour leurs incarcérations. A partir des
années 1980, d’importantes modifications ont été effectuée au niveau de
l’administration pénitentiaire causé par la politique d’ajustement
structurelle. La réduction du nombre de fonctionnaire a entrainé un déséquilibre
entre les détenus et le personnel pénitentiaire. Ce période coïncide
avec une évolution de la population carcérale causé par la bande de rébellion
des indépendantistes qui sévit au sud du pays, Casamance, mais aussi par les
évènements 1988 et la crise avec les maures de Mauritanie en 1989. Tous ces
facteurs ont joué un rôle important dans l’héritage de l’institution carcérale.
2_La prison moderne face aux
problèmes nouveaux
Aujourd’hui avec l’urbanisation
rapide des villes, la conjoncture économique défavorable, l’exode massif, le
chômage des jeunes, nos états sont confrontés à des phénomènes
socio-professionnels indésirables parmi lesquels la délinquance, la
criminalité, la perturbation du processus de socialisation des jeunes. Ces
déviances affectent l’organisation de la société et engendrent des mutations
sociales considérable. Ce phénomène de délinquance touche pratiquement tous les
pays du monde, en Amérique latine et au niveau des iles Caraïbes, les armes à
feu, les gangs de jeunes et la violence urbaine constituent des sujets de
préoccupation majeurs des autorités. L’Afrique, quant à elle, vit de plus en
plus la recrudescence du problème de délinquance, car la plupart des actes
délictueux répertoriés sont l’œuvre des jeunes souvent employés dans la vente
de drogues, de stupéfiants et le trafic d’armes. Le Sénégal est confronté à de
nombreuses difficultés pour faire face à la recrudescence de la délinquance.
Ainsi, l’autorité publique est obligée de faire recours à des institutions de
sanctions pénales. Elle traite le phénomène par une approche plus répressive en
incarcérant les délinquants dans les établissements pénitentiaires qui
correspondent à la charge que définisse le juge. Face à la déviance, la seule
réponse immédiate semble être l’incarcération. Les
D’après le rapport d’activité
publié par la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) le lundi 02
mars 2015, on apprend que durant l’année 2014, 36 028 détenus ont été
incarcérées dans les 37 établissements pénitentiaires du pays. On a constaté un
accroissement massif de l’effectif des détenus dans les établissements
pénitentiaires du pays. Ces effectifs ne s’accommodent pas avec la capacité
d’accueil disponible dans ces lieux de détention. Cette situation carcérale est
liée, entre autres facteurs, à la récidive qui témoigne des difficultés de la
réinsertion. En fait, après l’indépendance, les institutions carcérales
sénégalaise étaient encore pour la plupart des bâtisses transformées,
initialement prévues à des fins autres que l’emprisonnement. « Depuis
1863, le Sénégal n’a pas réalisé d’infrastructures pénitentiaires. Toutes les
prisons existantes dans le pays datent de l’époque coloniale, comme celle de
Saint-Louis (1863), Reubeuss (1929), camp pénal de liberté VI (1944) »[68]. La vétusté de ces établissements fait partie des
plus gros problèmes de l’institution carcérale. Ces bâtiments ne peuvent pas
contenir la totalité de la population carcérale étant donné que la population
sénégalaise ne cesse de s’accroitre parallèlement. La précarité qui prévale au
niveau des institutions carcérales sénégalaise est énorme : L’hygiène et
la santé des détenues sont dénoncé par les résidents, l’alimentation reste à
désirer aussi. Le surpeuplement et la déficience des conditions d’hébergement
sont les maux que chantent depuis de belle lurette par les détenus. La question
relative à la réinsertion est toujours d’actualité car le détenu est devenu
« un agent de développement »
Conclusion
La problématique de
l’incarcération et de la réinsertion étaient de tout temps au cœur des débats
et enjeux internationaux. Le système d’incarcération sénégalais copié sur le
modèle occidental français s’est révélé très complexe face aux réalités de
sanctions du pays. L’adaptation de la population locale à cette forme de
sanctions pénale s’est déroulée sous d’intenses contradictions avec l’autorité
coloniale. Ainsi avec l’évolution des villes, le développement de
l’urbanisation, les crises économique et sociales, le système carcéral change
de visage et devient plus important aux yeux des autorités. Le recours des
autorités aux institutions carcérale devient une option privilégiée. Celle-ci
devient un élément incontournable pour rétablir l’ordre et mettre à l’abris des
populations contre tous danger qui la nuise. Avec le temps, la population
carcérale sénégalaise n’a cessé de s’accroitre à cause de la délinquance qui
est souvent collataire des crises socioéconomique qui secouent les sociétés
modernes. L’accroissement de la population carcérale abouti à la surpopulation
dans les établissements pénitentiaire ce qui amènera automatique une crise du
système pénitentiaire. Au Sénégal, les établissements pénitentiaires ont
largement dépassé leur capacité d’accueil. Rappelons que, depuis des décennies,
qu’aucune prison n’a été mise en place. Ainsi la promiscuité et la
surpopulation carcérale deviennent des problèmes majeurs de l’administration
pénitentiaire. La surpopulation des établissements pénitentiaire est l’entrave
majeur à la réinsertion des détenus. En effet avec les crises socioéconomiques
généralisées, la prison est reléguée au second plan. Il semble que la prison
n’est pas une priorité aux yeux des autorités publique, malgré les nombreuses
conventions et traitées signées. L’instabilité socioéconomique fait de tel
sorte que la crise du système pénitentiaire est reléguée au rang de questions
non prioritaires. Dès lors, les détenus sont confrontés à des soucis de
lendemain. Dans le domaine administratif, l’extrait du casier judiciaire qui
témoigne l’immoralité de l’individus, réduis le détenu dans ses rapports avec
l’administration une fois libéré. Sa vie professionnelle se réduit à cause de
son séjour carcéral. « Le casier judiciaire devient un certificat de
chômage. »[69]. La formation des gangs et des
réseaux de trafic de drogue (avec la complicité des gardiens de prison) donne
aux détenus une autre préoccupation et la prison devient un lieu de fabrique de
délinquance. En dehors de cet aspect, nous avons le milieu
d’accueil. Ainsi malgré les difficultés que rencontrent nos
institutions carcérales, nous constatons des améliorations dans la politique de
réinsertion des détenus avec l’engagement des organisations non
gouvernementales, à l’instar de ENDA tiers monde, l’ONG TOOSTAN, Fraternité des
prisons, Organisation internationale des prisons (OIP), des groupements et
organismes religieux (Aumônerie catholique, imams, AMA[70]).
Ces organismes participent à la vie du détenu pour qu’il puisse avoir un
lendemain prometteur. La plupart des œuvres sont du bénévolat.
Face à cette situation carcérale,
d’énormes solutions ont été soulever comme perspectives entre autres, nous
pouvons énumérer la mise en place des sanctions non carcérales (travail, noter
la bonne conduite pour que le détenu bénéficie d’un semi-liberté). En effet
cette méthode de sanction pourrait diminuer les difficultés que les présumés
rencontrent dans l’établissement pénitentiaire. La diminution de la durée des
détentions préventives est aussi une des solutions pour éviter le surpeuplement
et la promiscuité. L’adoption de peines alternatives est aussi une des
solutions importantes pour résoudre la crise pénitentiaire. La plus importante
des solutions est celle liée à la révision des textes. En effet, les lois
rencontrent souvent de difficultés par rapport au temps. Ainsi les révisions
des textes pour qu’ils conforment aux réalités locales devient un aspect à
privilégier. Les textes devraient aussi se conformer au monde contemporain pour
qu’ils soient plus accessible à tous. L’espace carcéral, devraient être ce
carrefour où se rencontre les acteurs politiques, les acteurs juridiques et les
acteurs humanitaires. Jugé couteuse et inefficace, n’est-il pas temps de
repenser à notre système de sanction pénale ?
Bibliographie
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femmes dans la vie politique sénégalaise de 1945 à nos jours, Université Cheikh
Anta Diop, mémoire de maitrise, 1995.
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Article 2 :
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2- Références
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Article 3 :
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2°) Gardiner, A., Egyptian Grammar : being an
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lexique de l’égyptien hiéroglyphique à l’usage des débutants, Librairie
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4°) Posener,
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Ouvrages
Généraux :
5°) Bonneau,
D., La Crue du Nil, (Divinité Egyptienne à travers mille ans d’histoire
332 av. -641 ap. J.-C), Librairie C. Klincksieck, Paris, 1964, 528 pages.
6°) Gravrand,
H., La Civilisation sereer, Tome II, Pangool, Les Nouvelles
Editions Africaines du Sénégal,2ème édi, Dakar, 2016, 591
pages.
7°) Kolpaktchy, Grégoire.,
Livre des Morts des Anciens Égyptiens, Éditions Dervy ; 10ème édi,
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8°) Lexa,
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Sources
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pages.
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J., Le jugement des morts, Editions Seul, Paris, 1966, 79 pages.
Travaux
Académique :
11°) Diouf,
Ibrahima., « Croyances et pratiques magico-religieuses traditionnelles
à Rome et en milieu sérère : étude comparative » Thèse de
doctorant, 10 décembre 2011 à Dakar, 386 pages.
Article 4 :
BA (I.), 1996, « La
représentation des pouvoirs ouest-africains à travers les sources arabes (IXe -
XIe s.) », U.C.A.D., département d’histoire, Mémoire de maîtrise, Dakar, 166
pages.
CUOQ (J. M.), 1985, Recueil
des sources arabes concernant l’Afrique occidentale du VIIIe au XVIe siècle
(Bilâd al-Sûdân), Edition du C.N.R.S., Paris, 517 pages.
MAUNY (R.), 1959, Tableau
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NIANE (D. T.), 1975, Le
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Article 5 :
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concernant l’administration de la justice, New York et Genève 2005.
Les droits de l’homme et les
prisons : manuel de formation aux droits de l’homme à l’intention du
personnel pénitentiaire. Nation Unies, New York et Genève, 2004.
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nationale sur la situation des prisons au Sénégal : amélioration des
conditions de détention, réinsertion sociale et prévention de l’extrémisme
violent par l’éducation, Dakar, 2017.
*Archives
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pénitentiaire de Thiès. Installation, entretien des détenus, projet de traité
avec le préfet apostolique, commission de surveillance, recherche des évadés,
transformation de l’école en orphelinat, plante utile au Sénégal :
correspondance avec la direction de l’intérieur (1888-1900).
ANS :
3F/00027 : Ecole pénitentiaire de Bambey : jugement,
condamnations et internement de mineurs : correspondance, lettres du
Procureur de la République. (1922-1928).
ANS : 3F/00028 : Ecole
professionnelle de Carabane. Internement de mineurs : décisions, extrait
du registre des actes de naissance, correspondance. (1948-1953).
ANS : 3F/00030 :
organisation et fonctionnement, nomination du régisseur, alimentation, évasion
de détenus, travaux de réfection : correspondance du délégué de
l’intérieur, certificat médical. (1920-1907).
ANS : 3F00033 :
Situation, criminalité à Dakar : note, états nominatifs, états des
hospitalisations, états des amendes et frais de justice. (1908-1912).
ANS : 3F/00035 :
prévenus et condamnés civils, effectifs : Etats nominatif (1923-1925).
ANS : 3F00038 : Organisation
et fonctionnement, alimentation et travail du détenu. Santé, naissance et
décès ; évasion ; conflit entre sous-chef de l’intérieur et procureur
de la République : correspondances, notes, textes réglementaires.
(1874-1875).
ANS : 3F00041 : Inspection
de la prison ; évasion ; effectifs des prisonniers et prévenus
civils : rapport, états.
ANS : 11D1/0006 :
Justice indigène : audiences, jugement, P.V. de condamnation. (1953-1959).
ANS : 11D1/0372 :
Travaux publique : routes et pistes, génie rural, hydraulique, forage,
terrain d’aviation de Ziguinchor (1949-1950).
ANS : 11D1/0666 :
Prison : prison, rapports médicaux, libération conditionnelle, P.V de la
commission de surveillance, interdiction de séjour, inspection. (1940-1950)
ANS : 11D1/0944 : Justice
indigène : jugement rendus par les tribunaux indigènes. (1912-1930).
ANS : 6M/0191 : Sénégal
ancien justice indigène : rapport sur le fonctionnement de la justice
indigène (1925-1931).
ANS : 6M/360 : colonie
du Sénégal, justice (1928-1930).
*Thèses et mémoires
Ba B. L’enfermement pénal
au Sénégal : 1790-1960, histoire de la punition pénitentiaire
coloniale. Thèse de doctorat de 3iem cycle, Université Cheikh Anta
Diop de Dakar, 2005.
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Diourbel, 1925-1960, Mémoire de maitrise d’histoire, université
Cheikh Anta Diop, dactyl, 1994.
Diakhaté A. Analyse du
dispositif d’intervention pour la préparation à la réinsertion sociale des
mineurs incarcérés : étude menée à la Mac de Hann, mémoire de fin
d’études pour l’obtention du diplôme en travail social, ENTSS Dakar, 2016.
Diédhiou N Ch. L’évolution
de la criminalité au Sénégal de 1930 aux années 1960, Mémoire de
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le processus sociaux au Sénégal : typologie descriptive et analytique des
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l’histoire des établissements pénitentiaire au Sénégal. La prison de
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[4] De Benoit, Joseph Roger, La
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Montaigne – Humaniste, 2007, p.147
[10] Ligou, Daniel, Dictionnaire
de la franc – maçonnerie, Presse Universitaire de France, Collection
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[12] ANS, Blaise Diagne
(1872-1934), Le premier député africain au Palais Bourbon, Le Soleil, 03-09-13
[14] Le Soleil, Entretien avec
Jean Michel Quillardet (Grand Maitre du Grand Orient de France) à Dakar, publié
le 20 avril 2007
In www.orbiti.com/ consulté
le 12 novembre 2019
In www.emsomipy.free.fr/ consulté le 14 – 11 - 2019
In Revue des mondes musulmans et
de la Méditerranée, 8°, 1970, p.231
[20] Gerti, Hesseling, Histoire
politique du Sénégal, institutions, droit et société, Paris, Karthala, 1985,
p.192
[22] Extrait du discours du
Président Léopold Sédar Senghor lors de l’inauguration de la mosquée de Touba,
juin 1963
In www.l’express.fr/ publié
en 2009/ consulté le 16 – 11 - 2019
[25] De Jong, Ferdinand et
Foucher, Vincent, La tragédie du roi Abdoulaye Wade : Néomodernisme et
renaissance africaine dans le Sénégal contemporain, p.14
[27] Bonneau, D., La
Crue du Nil, (Divinité Egyptienne à travers mille ans d’histoire 332 av. -641
ap. J.-C), C.Klincksiech, Paris, 1964, p. 286.
[29] Raymond O., A
concise Dictionary of Middle Egyptian, Griffith Institute Oxford, London,
1961, p.227
[30] Menu, B., Petit
lexique de l’égyptien hiéroglyphique à l’usage des débutants, Librairie
Orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1997, p. 155.
[36] Kolpaktchy, Grégoire.,
Livre des Morts des Anciens Égyptiens, Éditions Dervy ;
10ème édi, Paris, 2012, p. 92.
[42] Id. Ibid. (Horus :
En égyptien ancien Hrw nom du dieu Horus incarné en un faucon. Il
est fils d’Osiris et d’Isis. Il représente le dieu de Hierakonpolis à savoir
Nekhen cité de la Haute Egypte. Le Faucon symbole protecteur de cette cité,
était assimilé à Horus dont la Gloire survit dans ce livre des morts ainsi que
dans les textes des pyramides)
[47] Diouf, Ibrahima., « Croyances
et pratiques magico-religieuses traditionnelles à Rome et en milieu
sérère : étude comparative » Thèse de doctorant, 10 décembre 2011
à Dakar, p.150.
[49] Gravrand, H., La
Civilisation sereer, Tome II, Pangool, Les Nouvelles Editions Africaines du
Sénégal,2ème édi, Dakar, 2016, p.518.
[55] Entretien avec Abdaramane
DIA au bibliothèque du département d’histoire de l’Université Cheikh Anta Diop
de Dakar. Vendredi 22 novembre 2019 à partir de 11h : 30mn.
[59] Bernault F, Boilley P,
Thioub I, Pour une histoire du contrôle social dans les mondes
coloniaux : Justice, prison et enfermement de l’espace.
[60]Mangin G. Les
institutions judiciaires de l’AOF, colloque de l’AOF : esquisse d’une
intégration africaine, Dakar, 1995.
[61] Ngoie-Ngala D. l’hypothèse
de l’inexistence du carcéral en Afrique précoloniale : quelques pistes
de recherche. In Bernault (ed), Karthala, Dakar, 1999.
[62] ANS : 11D1/0372 :
Travaux publique : routes et pistes, génie rural, hydraulique, forage,
terrain d’aviation de Ziguinchor (1949-1950).
[63] Thioub I. La santé des
détenus dans les prisons coloniale, Revue sénégalaise d’histoire,
Nouvelle série n 2-3 1996-1998.
[65] Thioub I. Sénégal :
la prison à l’époque coloniale. Significations, évitement et évasion. In Bernault
(ed), KARTHALA, Dakar, 1999.
[67]Ba B. L’enfermement pénal
au Sénégal : 1790-1960, histoire de la punition pénitentiaire
coloniale. Thèse de doctorat de 3iem cycle, Université Cheikh Anta
Diop de Dakar, 2005.
[70] Agence des Musulmans
d’Afrique : organisation humanitaire, de développement et de promotion de
l’islam en Afrique, fondée en 1982 et basée à Koweït.
Formidable !
RépondreSupprimerFormidable !
RépondreSupprimerMerci mes chers frères je tiens tout d'abord à m'excuser du retard que j'ai accusé pour déguster ces succulents articles produits par les étudiants du département des hommes intègres. Félicitations mes chers vous avez relevé le défit
RépondreSupprimerAnkh wdja sneb. Cordialement Diallo Souleymane.
Je ne parviens pas à consulter l'article de Ndiana Faye sur la magie.
RépondreSupprimerJe ne parviens pas à consulter l'article de Ndiana Faye sur la magie. Diallo souleymane.
RépondreSupprimerC'est un document en format pdf
SupprimerWaouhhh je suis agréablement surprise après la lecture de chaque article.félicitations les gaas vous avez vrement assuré .Tout est virement OK ici avec d'excellents éléments de fonds bien assortis avec la forme.je suis vrement séduite et fier de voir mes camarades réaliser un travail comme celui ci.bravo💖💖🇸🇳🇸🇳💪🏿💪🏿
RépondreSupprimerBonne continuation mes amis apprenti historien
RépondreSupprimerBien ! nouveau approche, nouvelle vision des choses dans la pédagogie active. Bonne continuation en attendant d'autre Sujets surtout sur la valorisation de nos guides relieugieux et culturel. Merci
RépondreSupprimerExcellent ! Revue intéressante, beaucoup d'enseignement à tirer. Bonne continuation ,bravo �� frères. Harembee ��
RépondreSupprimerBonne continuation
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